Mardi 1 juillet 2 01 /07 /Juil 20:00

DISCIPLINE DOMESTIQUE OU L’ART DE RECEVOIR ET DE DONNER LA FESSEE

 

Au cours de ma relation avec Chloé je me suis aperçue de deux choses : son besoin de faire de l’amour est sans limite et en matière d’absence de sommeil elle semble inépuisable. Une nuit blanche ne laisse pas la moindre trace sur elle. Elle paraît calme et reposée comme si elle sortait d’un long sommeil. D’ailleurs, peu importe de l’activité, elle ne s’essouffle jamais. Chloé déborde toujours de vitalité, elle est infatigable. Serait-ce l’amour qui me donne à voir Chloé remplie de tant de qualités ? En fait n’est-ce pas de l’admiration, ce genre de sentiments qui mêle l’envie de lui ressembler, le besoin viscéral de la posséder à mes côtés, et plus que tout cette angoisse qui prend mon ventre quand elle n’est pas là ? Oui, cette indéfinissable peur de ne plus la voir, ne plus sentir son odeur. . . j’ai besoin d’elle comme un enfant a besoin de sa mère pour grandir, pour vivre, pour se dépasser, puis pour partir. C’est ainsi. Et cela n’est pas de l’amour. Ainsi perdu dans des réflexions matinales, je suis allée prendre sur la promenade un café viennois avec deux pains au chocolat. Dans ce petit bistro, où l’on voit la mer, je devine l’horizon. La pâte de mon petit pain au chocolat craque dans ma bouche, fond sous ma langue, descend le long de mon tube digestif. J’ai faim, j’ai faim de vie, j’ai faim d’elle, j’ai soif de son corps.

 

En rentrant à la maison un étrange instrument attire ma curiosité. À côté du lit de Chloé sur le meuble de chevet se trouve une cravache en cuir rouge vif. Elle est assez courte et le manche est soigneusement tressé avec une hanse pour l’accrocher. La tige est gainée de cuir lisse avec un bout triangulaire, également en cuir. Je viens de la campagne. Ce n’est pas une cravache pour chevaux. Un soupçon bizarre me traverse. Autant plus que le manche est aussi luisant que l’embout et trahit un usage fréquent. La guêpière en vinyle noire que j’ai vue dans la le dressing de Chloé, me revient à l’esprit. Pourtant elle n’a rien d’une dominatrice. J’ai du mal à l’imaginer en femme sévère. Sa voix est trop douce, ses gestes trop tendres. Comment expliquer alors cette cravache ? Simple oublie d’un amant fugace ? L’idée de partager l’intimité de Chloé avec une autre personne me rend folle. Encore cette maudite jalousie.

 

J’imagine Chloé, sa robe relevée, son slip baissé, dévoilant son splendide fessier, inévitablement gainé d’un porte-jarretelles et ses éternels bas coutures. Elle est allongée sur mes genoux, me présentant ses fesses nues. Elle attend sa punition bien méritée pour ses infidélités envers moi. Elle l’a bien cherchée. Je sens ses jarretelles à travers de mon jean. Ma main gauche est posée sur son dos et retient la robe pour ne pas me gâcher la vue.

 

-Chloé, ton comportement est inadmissible. Tu as agi comme une petite fille. Pourtant je t’ai interdit de fréquenter des hommes. Qu’as-tu à me dire ?

 

-Je te demande pardon Bella. J’étais vilaine. Corrige-moi sévèrement.

 

Ce n’est pas elle qui parle, c’est moi.

 

Ma main droite tiens fermement le manche de la cravache. Le contact avec le cuir m’excite énormément. Je me sens toute puissante. Je veux savourer cet instant jusqu’au moindre détail. Les fesses de Chloé sont blanc nacres, sans la moindre imperfection. On distingue bien la naissance de son sexe imberbe qui hante mon esprit depuis des jours.

 

Doucement je glisse le bout de la cravache entre ses jambes. Elle pousse un gémissement de plaisir. Je ne connais plus la honte. Je suis en plein délire. Chloé reçoit un massage intense. Son gémissement devient plus fort. Pas suffisant pour moi. J’aime les cries de désir. Ma voix devient autoritaire.

 

-Chloé quand je te masturbe je veux t’entendre hurler de plaisir.

 

Elle crie plus fort, pas assez à mon goût. Si elle ne veut pas hurler de plaisir, elle hurlera de douleur.

 

Je retire la cravache. Son embout montre une tache humide sur le cuir.

 

Mes coups sont doux. Je me familiarise avec l’instrument. Les chocs sont très précis. Je me contente du bas des fesses et du haut des cuisses. Ses fesses deviennent légèrement roses et je m’amuse à égaliser le ton.

 

-Tu n’as pas obéi à mes ordres Chloé et en plus tu n’as pas voulu hurler plus fort. Désormais tu seras punie à chaque désobéissance jusqu’au jour ou tu aura des poils sur le sexe comme une vraie femme.

 

-Je suis épilée et fier de l’être, me répond-elle avec une arrogance sans pareille.

 

-Tu vas voir, c’est moi qui tiens le manche.

 

Je suis en colère. Je frappe de plus en plus fort. Je transpire à grosses goûtes en face de ses fesses qui virent au écarlate. J’entends Chloé hurler. Je ne sais pas si c’est par douleur ou par plaisir. En tout cas, elle n’essaye pas à s’échapper. Ses fesses vibrent au rythme de la cravache.

 

Je suis en extase. J’arrête la punition et embrasse violemment le derrière de Chloé. Mes doigts exploitent son sexe lisse tant convoité par moi.

 

J’entends la voix de Chloé :

 

-Bella, ma chérie je suis prête à me prosterner devant toi, pour le plaisir que tu me procure. 

 

Et me voila, debout devant Chloé, sans string et pantalon. Elle est agenouillée devant moi, en train de me gratifier d’une cascade de bisous intimes. 

 

Le réveil est brusque. Je suis terrorisée par mes propres fantasmes. Je suis allée un peu trop loin. Bouleversée des effets de ma rencontre avec Chloé, j’ai du mal à me reconnaître. J’ai peur soudainement de mes propres fantasmes libérés de toute retenue et honte. Je me suis trop vite engagée dans une escalade de sensualité et de perversité qui risque de m’engloutir et qui m’effraye par ses sensations voluptueuses que je ne voudrais manquer pour rien au monde.

 

Subitement j’ai peur aussi que je perde la maîtrise de moi et que l’on puisse lire mes fantasmes sur mon visage à la bibliothèque. C’est moi la gamine et non Chloé. J’ai envie de me cacher sous le lit en forme de cœur, l’idée de devenir introuvable m’obsède.

 

Je n’arrive plus à arrêter ces pensées bien plus fortes que moi. C’est moi, Bella, la bibliothécaire qui mérite une punition. N’y a-t-il personne pour me punir, de me corriger pour mes audaces. Je me croyais libre de toutes mes inhibitions et subitement elles reviennent en force pour me harceler.  

 

Ma main tient ferment la cravache. D’un coup sec je l’abats sur mes fesses, protégées par mon jean épais. Je sens une sensation vive qui s’évanouie vite et laisse place à une chaleur agréable. Douleur et excitation se mêlent. Je suis passée une fois de plus du rêve éveillé à la réalité. J’essaye un autre coup un peu plus fort. L’effet est le même. D’abord la douleur et quelques instants plus tard une excitation encore plus forte. J’ai envie de sentir la cravache sur ma peau nue. Je dégrafe mon pantalon et le baisse en même temps que le string. Sur le cul nu le son du coup est différent. Je serais tentée de dire que la sonorité soit belle. Elle vibre dans mes oreilles et entre mes jambes. Je me tourne vers le miroir de la chambre. Je vois une tache rouge qui correspond au triangle de l’embout.

 

Je suis béate d’admixtion devant cette marque.

 

-Que fais-tu Bella, expérimentes-tu des nouvelles sensations ?

 

J’entends la voix de Chloé.

 

-Il me semble que tu as compris à la merveille l’usage de ma cravache.

 

Chloé est entrée sans que je m’aperçoive. Son visage reflète curiosité et amusement à la fois.

 

Je suis confuse. Je me sens mal à l’aise comme si on m’avait prise en flagrant délit, piégée, cernée, figée devant mon propre acte. Une femme fixée pour l’éternité sur une toile.

 

La fille à la cravache rouge, exposée en musée, admirée par des milliers des gens, qui défilent devant moi. Des gens amusés, choqués, des remarques moqueurs, des remarques mal placées, parfois blessantes. Une institutrice explique le tableau devant ses élevés qui sont pliés de rire. Mais non, on ne s’arrête pas avec des enfants devant une telle toile, on accélère le pas, mais les rires dans le dos de l’institutrice persistent. Elle s’en fiche. Mais pas moi. Je ne peux pas m’échapper, je fais partie de la toile.

 

Comment Chloé vit le fait que des innombrables personnes connaissent chaque détail intime de son anatomie. Est-elle est si forte parce qu’elle arrive à soutenir son propre regard sur les tableaux ?

 

De l’autre côté quel effet ça lui fait de se revoir si jeune tandis qu’elle a vieillie depuis. Elle est toujours une très belle femme. Moi personnellement, je la trouves plus attirante qu’à l’époque ou elle posait si candide, le regard si songeur comme si elle pensait déjà aux années à venir.

 

Je me sens rougir de l’intérieur, quoi faire, fuir ? Oui fuir à toutes jambes, fuir mes drôles d’idées. Nier ce bonheur fugace que je viens de me procurer, fuir le beau regard de Chloé, ses si beaux yeux grands ouverts. Des yeux de chat, non inquisiteur. Des yeux simplement là, posés dans ce magnifique visage ; ce corps, cette femme, Chloé, debout devant moi. . .

 

Tellement de pensées me fusillent l’esprit en même temp. Et là, Chloé me délivré en me parlant. Oh oui, elle me parle, elle fait le premier pas. Sait-elle qu’à ce moment là, elle me sauve. Comment a-t-elle su, que c’était à elle de parler.

 

Ses mots sont simples :

 

-N’aie pas peur de tes secrets intimes. Tu en crevé d’envie de les partager.

 

Lentement elle me déshabille. Docilement sans qu’elle me le demande, je me plie sur son genou.

 

-J’ai fait tellement de bêtises cette semaine, Chloé. Je regrette sincèrement et voudrais payer la note. Corrige-moi.

 

-Bella, tu mérites en effet une sanction extrêmement sévère et ne compte pas sur moi pour alléger la sentence. Tu ne seras pas punie pour tes actes qui ne sont pas critiquables ni réprimandables parce que tu exprimes par eux librement tes désirs. Tu seras punie pour ta mauvaise conscience, ta culpabilité, mal placée et ridicule.

 

Chloé est particulièrement habile avec sa cravache. Elle sait ce que j’attends d’elle et la fessée prend une allure qui me rappelle mon enfance et adolescence. Je ne peux pas m’empêcher de gigoter, de me débattre, d’implore son pardon.

 

Elle reste intraitable

 

-Arrête de bouger Bella, sinon je recommencerai à zéro.

 

J’ai le postérieur en feu et j’en redemande, puis mon stress accumulé se libère tout d’un coup. Je fonds en larmes comme une gamine.

 

Chloé me prend dans ses bras et me console tendrement

 

-Sois plus souvent sévère avec moi Chloé, cela me fait tellement de bien.

 

 

suite

 

Par isabelle183 - Publié dans : La fille aux cheveux noirs
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Mardi 1 juillet 2 01 /07 /Juil 18:14

                                                         Soins de beauté


Le grand jour tant appréhendé arriva sans qu’une remise supplémentaire fût possible. Lucie devait laisser des plumes. Pour une dernière fois elle sentit la main de Nadège savonner son abondante toison pubienne le matin à l’heure du bain.

 

« Il me tarde se ce soir », dit Nadège, « quand tu seras débarrassée de toute cette broussaille. Ca m’évitera pas mal de travail quand je te passerai la crème. »

 

Une fois de plus Lucie tenta sa chance :

 

« Et si tu me permettais de garder une toute fine bande comme mes camarades de majorettes ? Juste en haut. Je reconnais que le bas lisse c’est plus jolie, mais je voudrais être « esprit oiseaux bleus » comme mes copines. »

 

« Je ne reviendrais pas sur ma décision, Lucie. Puis qu’est-ce que ce cette manie de se teindre son ticket de métro en bleu électrique. C’est ridicule. »

 

« Mais même l’instructrice porte ses poils de cette manière. Je serai la seule qui n’en ait pas du tout. Ca fout mal pour un premier entraînement. Essaye de me comprendre. »

 

« J’ai dit, plus un seul poil, Lucie. Arrête de m’agacer, sinon tu iras avec des fesses rouges à ton épilation. C’est ça ce que tu veux ? Pense au fait que tu feras le modèle devant pas mal de tutrices qui aimeraient découvrir la technique et l’aspect optique de cette nouvelle mode. »

 

 

La salle de soin de Bérénice, esthéticienne du village, battait son comble. De nombreuses tutrices avaient accepté l’invitation pour satisfaire leur curiosité. L’accueil de Lucie fut chaleureux et pour peu elle se serait crue élevée au rang d’une star.

Quand vint le moment du déshabillage, Lucie ne bougea pas.

 

« Mais qu’attends-tu, jeune dame ? », demanda Bérénice.

 

« Excusez-là », intervint Nadège, « Lucie n’a pas l’habitude de se dévêtir seule. Elle attend que je le fasse à sa place. »

 

Un grand éclat de rire général installa la bonne humeur parmi les tutrices.

 

« Vas-y Lucie, montre nous que tu es une grande maintenant qui sait faire toute seule », l’encouragea l’esthéticienne. « Nous allons pas te punir, mais t’embellir. »

 

Lucie ressentit une drôle d’impression d’accomplir cet acte toute seule après tant de semaines.

Une fois nue, Bérénice la mit sur un petit podium et se munit d’une baguette pour monter les endroits en question.

 

« Y a-t-il parmi vous quelqu'un qui aurait déjà essayé cette nouvelle mode dont je voudrais vous parler. »

 

Un silence éloquent planait sur la salle. Bérénice flairait à quel point il serait dur de changer les mentalités de la campagne. Il fallait trouver une belle parade pour orienter son exposé dans une direction propice.

 

L’hasard fit bien les choses.

 

« J’ai cru comprendre qu’il s’agissait d’une mesure d’hygiène pour nos élèves ! »

 

« Parfaitement », enchaîna Bérénice en s’accrochant à paille tendue en maudissant secrètement la mauvaise fois des villageoises.

« Et votre présence me prouve quel vif intérêt vous portez à ce sujet. Quand vous sortirez d’ici l’épilation de parties intimes n’aurait plus le moindre secret pour vous. Je procéderai sur notre modèle Lucie de toutes les étapes, une par une et je vous présenterai les différents choix possibles, du plus sage au plus osée. »

 

Elle se tourna vers Lucie et pointait avec la baguette vers son pubis.

 

« Voila ce que portent la plupart de nos élèves sous leurs jupes. Nous connaissons toutes les conséquences fâcheuses : Des poils dans la baignoire, sur le siège du cabinet, dans les culottes et j’en passe. Malgré nos efforts les jeunes filles se refusent avec entêtement de suivre nos conseils de propreté et nous sommes obligées de recourir au martinet avec un faible succès le plus souvent. Jusque maintenant nous étions désarmées devant ce problème qui nous gâche la vie. Faisons le tour du problème.

Lucie mets toi en position du thermomètre que je puisse expliquer de quoi il s’agit exactement. »

 

Lucie s’exécuta, plus troublée que gênée de devoir se prosterner dans une position de plus indécente devant une assemblée avide de distraction. Comme si c’est dames ne savaient pas comment était faite leur propre anatomie. En observant par en dessous de son ventre, Lucie se crut devant des être venus d’un autre monde tellement elles tindirent leur tête pour que rien ne leur échappât.

 

« Nous sommes confrontées à trois zones à traiter dont la pilosité dépend de la fille : Le sillon anal, les grandes lèvres et le pubis. La nouvelle mode consiste à enlever toute toison sur les deux premières zones à l’aide de résine pour garantir un maximum d’hygiène et facilité de l’entretien. »

 

Lucie connaissait bien le résultat de telles méthodes. Elle l’avait découvert pour la première fois de sa vie chez les « oiseaux bleus ». Le maillot de parade ne couvrait que le stricte minimum et lassait apparaître de vastes étendus de poils disgracieux. Pour y remédier les filles se rasaient régulièrement avant chaque entraînement et l’instructrice veillait scrupuleusement sur la présentation de ses troupes en donnant bon exemple. Il était coutume depuis belle lurette de ne garder qu’un mince trait de poils coupés courts et teints dans le même bleu que l’uniforme.

Quand Nadège avait annoncé à Lucie l’épilation intégrale, celle-ci fut catastrophée par l’idée et se crut victime d’une odieuse machination et privée du droit d’afficher sa féminité tant qu’elle se comportait en gamine.

Surtout que Nadège fit un jour une réflexion dans ce sens :

 

« Avoir une toison fournie est un privilège qui se mérite. »

 

Lucie passa des heures à réflechir comment échapper à cette pénible procédure en se voyant déjà la cible de pitreries de ses amies, notamment Camille à qui elle tenait beaucoup.

L’admission chez les « oiseaux bleus » et l’exemple des autres filles qui affichaient leur pubis dégarni avec tant de fierté lui fit reconsidérer sa position sous un autre angle. A vrai dire la nouvelle mode l’appâtait par un aspect très soigné lui plaisait beaucoup

Elle s’était toujours imaginée en individualiste invétérée, se moquant ouvertement du conformisme des autres. Mais mise devant la situation à la première occasion de s’afficher différente, elle avait lâchement désertée ses principes. Puis en rencontrant les majorettes elle eut tourné avec le vent en voulant s’adapter encore au sens commun. Que restait-il de son individualisme ? Tout compte fait pas grande chose.

Lucie comprit la difficulté de devenir soi-même, d’établir ses propres goûts, d’accepter sa différence à rapport des autres et surtout à oser s’afficher tel que l’on soit. En un mot se comporter en adulte et endosser la responsabilité de ses décisions que cela plaise aux autres ou pas. Elle en était encore loin, rien de plus qu’une jeune femme à la recherche d’une identité. Elle réalisa à quel point elle avait besoin de Nadège pour accomplir cette démarche.

 

« Des questions ? », elle revint de ses rêves en entendant la voix de Bérénice.

 

« Ce genre de traitement, est-il douloureux ? »

 

« Je ne veux pas vous mentir, mesdames. La première fois oui, mais je suis sûre que le résultat vous convaincra. »

 

Ensuit pour Lucie une séance très désagréable, autant physiquement que moralement. Sous œil attentif des tutrices elle  perdit centimètre par centimètre les remparts naturels de sa pudeur dans des position qui ne permirent pas la moindre intimité.

Vint le moment où ne restait que l’emblème des drôles d’oiseaux -dont elle faisait partie- dans sa teinte d’origine.

Lucie ne voulait pas aller plus loin ; moins par sens de camaraderie, mais de peur de glisser dans un univers d’étrange sensualité qui pointait à l’horizon de ses espérances et craintes à la fois.

Quand Bérénice lui approcha la spatule de résine, elle mit les mains devant son dernier vestige du passé et dit :

 

« Non ! »

 

Elle n’avait pas compte sur le sens de la repartie de l’habile commerçante qui resta impassible en s’adressant à son public.

 

« Voila, un problème classique dans notre métier quand nous avons affaire à des élevés têtues. La tutrice se croit au calme dans le salon d’attente, elle bouquine une revue de beauté, se boit un café au lait et respire un air de liberté, s’imaginant dégagée de sa lourde charge pour un petit instant.

Que faire ?

L’appeler pour qu’elle intervienne ou respecter son droit de repos bien mérité ? »

 

La femme nettoya sa spatule en bois avant de poursuivre :

 

« Je vais vous montrer que nos forfait incluent un traitement vraiment complet. »

 

Elle attrapa Lucie par une oreille, la plia sur la table de soin et commença à lui appliquer la spatule en copieux coups sur le cul nu. C’était une dame fort énergique et visiblement expérimentée en ce domaine aussi et Lucie regretta vite son audace en pleurant de chaudes larmes.

Rien ne fit arrêter l’esthéticienne dans son élan et la douleur sur les fesses augmenta à chaque impacte. La fessée sembla interminable. Heureusement ce rude traitement mit en place les idées de notre héroïne qui trouva comme par enchantement la formule miracle pour apaiser les pouvoirs déchaînés.

 

« Je vous… en prie Béré…nice de bien… vou…loir finir vo…tre tra…vail. Je… serai s…age. »

 

Elle eu du mal à prononcer sa phrase qui fut coupé à maintes reprises par la vive cadence de la punition.

 

Bérénice la relâcha comme rien n’y était et trempa sa spatule de nouveau dans le pot de résine.

 

« Quel service de qualité », s’exclama une tutrice émerveillée. « Visiblement nos élèves sont dans des mains en or chez vous.

 

Bérénice sut à ce moment précis que la journée n’avait pas manquée son impacte commercial et que son carnet de commandes allait se remplir grâce à la formidable initiative de Lucie. Nous verrons plus tard que Lucie décrocha par sa formidable performance publicitaire une place de stagiaire à mi-temps dans ledit centre de soin.

 

Contente de son travail la dame présenta son modèle sous les applaudissements des villageoises.

 

«Voici une jeune fille avec un entrejambe bien glabre pendant deux semaines. Venez toucher mesdames »

 

Lucie ferma les yeux et savoura la sensation de tendres mains caressant son devant qui brûlait autant que son derrière ainsi que la jonction entre les deux parties et s’imagina le soir à l’heure de la rituelle onction de crème.

Les commentaires admiratifs lui passèrent entre ses oreilles distraites.

 

« C’est vraiment très doux »

 

« On voit bien que c’est une fille »

 

Mais toute bonne chose prend une fin. Elle avait droit à un royal honoraire (qu’elle rêvait d’investir en cachette dans un jean dernier cri pour la fête du village, dont nous parlerons plus tard en détail).

 

Sa tutrice bavarda encore un petit instant avec Bérénice et Lucie crut entendre dire Nadège à basse voix :

 

« J’aimerais prendre un rendez-vous pour moi. »

 

Phrase troublante, promesse, aveu qui déchaîna régulièrement l’imagination de Lucie à partir de ce jour.

 


Suite chapitre 15


Par isabelle183 - Publié dans : Les mémoires de Lucie
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Mardi 24 juin 2 24 /06 /Juin 16:44

 

                                              LE SAUNA 1

 

De Toulouse à Perpignan il faut environ deux heures sur l’autoroute. Je n’aime pas le raccourci par ma montagne et préfère un détour monumental pour aller à Banyuls. Je suis heureuse de savoir que Chloé m’attend. Être aimée par une femme comme elle me donne de l’énergie. Je commence à comprendre comment c’est, d’être vivante. Chloé m’a dessiné la porte d’entrée au pays des merveilles. J’ai adoré le film avec Judy Garland bien qu’il date de trente-neuf. Les merveilles ne se démodent jamais.

 

Grâce à mes interminables lectures j’ai appris que le disque « Dark side of the moon » de Pink Floyd soit un hommage à ce film. Il suffit de mettre le disque en route après le troisième rugissement du lion de la Metro Goldwyn Mayer et tout s'accorde. Le fameux rire sur le disque, sujet de tant de discussions, correspond à l’apparition de la sorcière. Je n’ai pas de DVD dans voiture. D’ailleurs ce serait trop dangereux en conduisant, mais j’ai un lecteur cd et j’écoute le disque. La musique ne correspond pas vraiment à une punkette. J’aurais dû prendre « les Clash » ou les « Cure ».

 

Le monde me semble nouveau et je prends enfin connaissance de mes cinq sens pour le découvrir. Devant mes jeux défile l’autoroute, pour s’y perdre dans le lointain. À gauche et à droite des paysages desséchés. J’espère pour les agriculteurs que le non à l’Europe au référendum n’aura pas des conséquences néfastes sur la PAC, surtout en cas de sécheresse comme cet année. Heureusement mon frère m’a expliqué les raison pour voter non. Les Polonais sont vraiment une « race trop dangereuse ». Mes parents sont des immigrés de première génération. Moi et mon frère nous sommes des bons Français, surtout après la coupe du monde de football en quatre-vingt dix-huit. Le sport est un excellant moyen d’intégration.

L’après-midi débute tout juste. Je suis quasiment la seule sur la route. Les vacances n’ont pas encore commencés. Je me souvient plus combien de vacances j’ai passées, enfermée dans ma salle de bibliothèque sans que jamais l’idée m’effleure de faire autre chose qu’attendre des lecteurs ou classer des livres.

 

Mes nouveaux vêtements sont une caresse pour ma peau. Le goût de la liberté retrouvée me rend euphorique. Inhabituée aux bustiers, mes seins me rappellent à chaque instant que je suis une femme. C’est comme s’ils ont poussé tout juste cette nuit Je ne les trouve plus gênants comme avant, je suis fière de ma féminité. Le bustier leur enlève le poids et révèle mon décollette. Mon corps existe, il est beau, jeune et désirable. Au bout de mon chemin c’est la beauté même qui m’attend. Je ne ressens plus de complexes comme avant, parce que c’est moi qui suis désirée. On dit que couper ses cheveux est une castration symbolique qui renvois chez la femme à l’absence du pénis. J’ai joué longtemps au garçon manqué pendant mon enfance et puis j’étais un neutre pendant des années. Par un coup de ciseau j’ai adopté une féminité de mon choix. L’opération est réussie sans séquelles. Mais je suis devenue aussitôt mon propre fétiche et le fétiche – comme tout le monde devrait savoir – est le déni de l’absence du pénis chez la femme. Avec Freud les femmes seront toujours perdantes.

 

Porter un string est loin d’être désagréable. Grâce à l’ingénieuse forme d’un string et grâce à mon kilt bien évasé, je suis assise cul nu dans le fauteuil de ma voiture. Le velours du siège provoque des tendres frictions sur la peau de mon fessier. De ce point de vue je comprends pourquoi Chloé ait opté pour des sièges en cuir. Ça doit être hyper sensuel, l’effet peau sur peau. Dans une petite rêverie érotique j’imagine de conduire toute nue la voiture de Chloé et le vent me fait de l’amour, plus ou moins fort selon la vitesse. Dans ce jeu c’est moi même, qui choisie l’intensité des sensations. Le rêve s’effrite en cendres, une coupure du film. L’image de ma mère apparaît, invinciblement grand, un souvenir dévastateur. Je me sens toute petite.

 

Ma mère a vue ma main sur mon sexe dans la baignoire. Le ton monte, je n’ose pas me défendre, me libérer. Je suis soumise à ma mère. J’accepte le fait d’être corrigée malgré mon age et ensuite de faire le ménage en bonne obéissante. Pour un instant je sens la présence de ma mère dans la voiture, un vrai coîtus interuptus. Elle voit mon look. Elle est trop choquée pour parler, mais je sais enfin me défendre.

 

Vade rétro satanas ! Un petit coup d’accélérateur et elle est emportée par un tourbillon. Elle reste loin derrière moi et disparaît vite dans le rétro viseur.

 

Je n’ai jamais trouvé personne à qui confier mon souvenir. Ce soir je vais en parler à Chloé. Elle ne me jugera pas, me conseillera, me consolera. Elle a réussie à bannir des images douloureuses de son propre passé, elle m’aidera à chasser les miennes. 

 

Le courage est au rendez-vous à nouveau et la bonne humeur aussi. Merci Chloé d’exister.

Les chansons de Brigitte Bardot se glissent dans mes oreilles : nue au soleil, toute nue au soleil. Peut-être cet été pendant les vacances. Qui sait ?

J’entends le bruit apaisant du moteur et « je ne connais plus personne en Harley Davidson ».

 

On ma souvent dit que j’avais une voix sensuelle comme Brigitte, mais ce qui me manque c’est son côté d’emmerdeuse. Elle ne se laisse pas dicter ses chemins par les autres.

 

L’odeur de la mer chasse l’odeur du purin des campagnes, je crois goûter le sel sur mes lèvres. Et voila les cinq sens réunis, heureuse celle qui sait s’en servir en même temps. Cette harmonie là, me manque-t-elle définitivement ou manquais-je de l’harmonie parce que je ne fais pas assez efforts de m’abandonner plus souvent à mes sens ? Toutefois je suis moins souvent de l’humeur à philosopher qu’avant. Je suis assoiffée de nouvelles sensations.

 

Un coup de foudre de chaleur dans le ciel, le tonnerre éclate avec un bon décalage. Un orage se prépare sur Banyuls. Bientôt une pluie épaisse tombe et me coupe la visibilité. Je passe les derniers kilomètres au ralentie et enfin je suis bel et bien arrivée. Heureusement l’immeuble dispose d’un parking couvert pour les visiteurs.

 

La concierge me reconnaît au deuxième coup d’œil et me fait un joli sourire.

 

 -Je vous souhaite un agréable séjour Mademoiselle Bella.

 

Chloé m’ouvre. Elle est compétemment nue mis à part une serviette sur ses cheveux. Elle a dû se faire surprendre par l’orage.

 

Elle marque un temps d’arrêt en me fixant comme une extraterrestre. Impatiente j’attends son verdict. Elle ne dit mot et me passe enfin sa main sur ma tête. Puis elle commence à sourire de ravissement.

 

-Quelle sensation superbe. Ce tellement court que sa picote sous la main.

 

-Je t’ai promis du ultra, Chloé. Es-tu déçue de me retrouver ainsi ?

 

-Au contraire. Tu es tellement troublante avec cette tête et tes nouveaux habits. J’ai du mal à imaginer que tu viennes pour moi. Ce soir on mangera dans un restau sympa sur la promenade si le temps s’arrange. Bien en vue de tout le monde. Il me tarde qu’on me voie avec toi ! Veux-tu ?

 

-Je ne demande pas mieux.

 

-Quand tu m’as parlé de ta future coiffure, j’étais un peu sceptique que tu passerais à l’acte. Tu devances toutes mes espérances. Tu es si excitante. Tu ne regretteras pas d’être venue. Je vais te bichonner comme jamais avant. Geneviève a dû prendre son pied pour te préparer.

 

-J’ai déjà pris rendez-vous avec qu’elle pour l’entretien. C’est assez abordable sur des cheveux courts. On fait merci pour la note. C’est très généreux de ta part.

 

-T’y retournes quand ?

 

-Dans quatre semaines, pour rester si jolie et…pour retrouver la tondeuse.

 

-On dirait que ce soit le coup de foudre entre toi et la tondeuse !

 

-Ça ne te tenterait pas ?

 

-Ce n’est pas mon style !

 

Puis elle change de sujet.

 

-Il fait bon dans mon appartement, dit elle, tu n’auras pas besoin de tes jolis vêtements cet après-midi.

 

-Tu ne voudrais pas me donner des cours de strip-tease Chloé. Je crois que cela me plairait assez de me déshabiller devant un public.

 

-Quand tu voudras Bella.

 

-J’ai compris beaucoup de choses avec toi. Par exemple que le premiers pas vers l’amour de soi consiste à se plaire soi-même physiquement. Grâce à toi je suis sur la bonne voix. Ma vie s’accélère. J’ai l’impression qu’autour de moi tout est en train de s’érotiser. Des gestes quotidiennes que je ne observais même plus deviennent plaisants et parfois même jouissifs. Il y a des multitudes de rêves que j’aimerais réaliser. Pour l’instant ce bouleversement si agréable me laisse dans un désordre total où je n arrive pas encore à me retrouver complètement.

 

-Tu veux toujours classer et ranger Bella. C’est la partie bibliothécaire en toi. Ton travail, jusqu’à maintenant consistait à classer les idées des autres. C’est tellement facile car il n’y a pas de besoin de s’impliquer personnellement. Maintenant il s’agit de toi. Que faire ? Etablir un système de rangement selon quels critères, les tiennes, celles des autres, les miennes peut-être ? Pense à toi d’abord, il s’agit de ta vie. Trop dommage de la rater. Il n’y a pas de critères en matière de désir. Pour l’instant tu te trouves au bord d’un abîme qui partage le monde en deux : tel que tu le vis et tel que tu aimerais le vivre. Qui a raison ? Ceux qui suivent les règles établies ou ceux qui osent autre chose ? Nous vivons une époque de décadence où les repères se perdent vite. Compare ta campagne avec la ville. Ce qui est encore défendu chez toi, est déjà dépassé ailleurs.

Laissons tomber ce sujet infructueux. Pensons à nous et à notre après- midi. Quand il pleut dehors, il faut se créer son propre rayon de soleil.

 

Je me déshabille lentement devant Chloé. Je me rends compte que j’ai une folle envie de montrer à Chloé les transformations de mon corps. Quel changement fulgurant ! Mon baptême de plaisir dans la baignoire d’Aphrodite ne date que de la semaine dernière. Je ne suis plus la même Bella.

 

Je parade en sous-vêtements devant Chloé. Je tourne mon derrière vers elle, me penche bien en avant en cambrant mon dos pour offrir une belle vue ; baisse mon string, puis je me retourne.

 

-Voila, dis-je, j’ai pris soin de ta propriété privée. Je fais tondre le gazon.

 

Chloé est visiblement émue.

 

-Alors Bella, es-tu épilée pour redevenir une jeune fille ?

 

-Pas du tout. J’assume ma sexualité de femme adulte. Merci pour la leçon Chloé.

 

-Tu mérites une récompense de taille Bella. J’aimerais te montrer un petit rituel qui te plaira sûrement. Tu seras la première avec qui j’ai envie de le partager.

 

 

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Par isabelle183 - Publié dans : La fille aux cheveux noirs
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Mardi 24 juin 2 24 /06 /Juin 16:42

 

 

                                                   LE SAUNA 2

 

 

Et me voilà déjà prête pour des nouvelles aventures. Je suis Chloé dans sa salle de bains.

 

-Installe toi sur la table de travail Bella. D’abord tu auras droit à un petit lavement que je t’administrerai tout en douceur. Cela est un moyen, connu depuis l’antiquité, pour désintoxiquer le corps et pour le détendre aussi.

 

Je veux répondre quelque chose mais Chloé me met un doigt sur la bouche.

 

-Tais toi enfin et laisse toi faire.

 

Elle ouvre un tiroir de la commode et sort un objet que je n’ai jamais vu auparavant, dont j’ignorais totalement existence. Il s’agit d’une courte ceinture en cuir rouge, assez rigide qui comporté au milieu une ouverture entourée d’un anneau métallique.

 

-Ouvre ta bouche ma chérie et tire bien ta langue.

 

Je commence à comprendre. Chloé me passe ma langue à travers de l’orifice et boucle la ceinture derrière ma tête. Ma bouche reste largement ouverte et ma langue tendue au maximum. Impossible de parler. Je ne peux pousser des bruits inarticulés.

 

-Enfin du calme, dit Chloé. Comme c’est agréable. J’ai acheté cette jolie chose express pour toi cette semaine à Perpignan. Je suis entièrement satisfaite de la belle trouvaille. Il n’y a pas que des paroles dans la vie. Tu dois apprendre à te taire parfois. Désormais à chaque fois que tu abuses tu auras droit. As-tu bien compris ?

 

Elle me titille la langue avec son indexe. Pour signaler mon accord je hoche la tête. Chloé embrasse ma langue étroitement tendue vers elle. C’est succulent et très inaccoutumé comme sensation.

 

Puis elle me déshabille complètement. Je me laisse faire. Chloé s’y connaît en sensations. Si elle estime que j’aie besoin d’un lavement pour atteindre des nouveaux sommets je ne dirai pas non.

 

Elle m’installe à quatre pattes sur sa table. Puis elle me fait prosterner, le fessier bien en l’air, les jambes écartées. J’ai déjà l’habitude de cette position, car elle s’emploie aussi pour l’épilation. Alors pourquoi refuserais-je de présenter mon petit orifice pour des tendres soins vers Chloé. Le début est rude. Elle me badigeonne d’une crème qui me brûle si fortement que je hurle de douleur. Mais la souffrance s’évapore aussitôt pour livrer ses secrets. L’onction stimule la circulation sanguine. Mon oeillet devient hyper sensible au moindre attouchement.

 

Chloé se sert d’une très belle seringue de lavement et m’injecte doucement un liquide agréablement chaud. Je sens l’eau envahir mes intestins qui découvrent une sensation plaisante, je dois l’avouer, celle de l’étrange et de l’inhabituel.

 

Dès qu’elle sort la seringue, un besoin urgent se fait remarquer, si urgent et pressant que je commence à paniquer. Je sotte de la table sous les yeux amusés de Chloé et découvre à ma grande surprise par terre un beau pot de chambre en faïence avec son couvercle richement décorée. Je n’ai pas le temps pour réfléchir, ni pour courir vers les toilettes. J’enlève le couvercle et vide mon rectum d’un seul coup, me soulagent d’une terrible pression, accompagne par une effroyable pétarade. Puis je reste assise pour souffler. Je suis très gênée par les bruits et odeurs que je viens de causer

 

Chloé me caresse la tête.

 

-Voici ce que j’appelle un lavement expressif. Et maintenant tu fais sagement pipi, Bella, en écartant tes jambes pour ne pas en mettre partout. On est entre femmes.

 

Je n’ai pas l’habitude de faire mes besoins devant d’autres personnes. Mon bâillon m’empêche de protester. En plus, j’ai envie de faire pipi. Alors je m’applique.

 

Je me découvre bien en confiance sous les ordres de Chloé et je suis heureuse de lui obéir. Elle me regarde faire pipi en continuant à me caresser la tête.

 

Je me sens comme une petite fille sur son pot qui veut faire plaisir à sa « tante ».

 

Mais quelle tante. Si j’avais su pendant mon adolescence, j’aurais passé mes vacances chez Chloé et oublié la vendeuse du supermarché.

 

Tout naturellement Chloé m’essuie mon derrière avec une douce lingette parfumé et ensuite avec d’autres elle nettoie mon devant.

 

Puis je repasse sur la table. À cause des multiples miroirs rien ne m’échappe. Elle m’introduit dans mon derrière tout propre une sorte de vibromasseur en forme de cône assez fin qui se rétrécie vers arrière et qui finit par un rond plat et assez large. Il s’adapte parfaitement à l’anatomie du lieu. Une fois en place il ne bouge plus.

 

Puis me badigeonne copieusement la minette avec la terrible crème. La sensation est encore plus forte qu’une épilation. Mes muqueuses sont à vif, de couleur cramoisie, d’une sensibilité inégalée. Chloé passe un doigt sur mon clitoris. Je pousse un fort cri inarticulé de plaisir, tellement cela m’excite. Cette crème, si douloureuse à l’application, est fameuse. Par des bruits et gestes j’en redemande. J’ai droit à une goûte supplémentaires. Je me tords de douleur en attendant l’effet tant désiré.

 

Chloé prend son temps pour me glisser des boules de geisha bien graissées dans mon intimité. À chaque passage mon bruitage ressemble étrangement aux sonorités émises par certains malades mentaux et qui font tant rire les enfants. J’ai du mal à croire que ce soit moi, mais au passage de la prochaine boule, toujours plus grande que la précédente, je ne peux pas m’empêcher de recommencer encore plus fort. Les sensations sont si intenses que je m’abandonne aux soins de Chloé. Les boules de geisha sont reliées à une longue laisse. Pour finir les préparations mon amie accroche une deuxième laisse à mon collier et la passe entre mes jambes. Avec ce dispositif elle arrive à me diriger en douceur. Munie d’un long vibromasseur en main elle m’incité à faire le tour de la pièce. D’abord debout, parfois sur les pointes de mes pieds. De temps en temps pour me récompenser de ma docilité elle me glisse le vibromasseur le long de mon sexe rouge ardent à cause de la circulation sanguine forcée. Je suis de plus en plus stimulée et pousse des bruits lubriques à travers mon bâillon. Bientôt, par ma propre initiative je me retrouve à quatre pattes en ondulant lascivement mon derrière pour suivre les récompenses au vibromasseur. Maintenant je comprends l’usage de la deuxième laisse. Je suis à la recherche de satisfaction à tout prix et j’avance de plus en plus vite pour que les boules puissent s’approcher de mon clitoris. Mais Chloé devine mes intentions et observe que la laisse reste détendue. Mes mouvements de plus en plus rapides stimulent mon anus par le biais du bouchon qui dépasse obscènement entre mes fesses. Puis à force d’effort et d’excitation je n’ai plus de souffle. Je me retourne vers Chloé qui ne réagit pas. Je m’agenouille devant elle et pousse de bruits rauques faute de pouvoir implorer Chloé par des mots de m’autoriser un orgasme. Elle me regarde avec douceur, mais reste immobile. Avec la pointe de ma langue je lui lèche les pieds, les jambes, son pubis, son clitoris. Elle soupire fortement en me caressant la tête. Mais elle ne s’accorde pas d’orgasme non plus et c’est parti pour le tour de la terrasse où elle m’enlève le bâillon, tire enfin sur la laisse avec les boules pour faire la place au vibromasseur. Jamais avant dans ma vie j’ai éprouvé un agrément d’une telle intensité. Je hurle de plaisir sans me soucier si quelqu'un puisse m’entendre. Je n’y pense même pas. Un orgasme violent me libère d’une tension insoutenable. Le suis dans un nuage de bien-être. Et là je pense : Si je mourrais demain, au moins j’aurai connue l’extase. Aucun fantasme au monde ne procure une telle satisfaction. La réalité en matière de sexualité vaut le coup d’être vécu sans tabou. Celui qui se prive ne sait pas ce qu’il rate.

 

Chloé me porte à boire. Installée dans un fauteuil style Emmanuelle j’ai besoin de récupérer. Un soleil chaud de fin d’après-midi surplombe la plage. Chloé m’embrasse, puis me chuchote dans l’oreille :

 

-Maintenant c’est mon tour. As-tu bien compris toutes les finesses ?

 

Vingt minutes plus tard, j’ai pu constater de mes propres yeux et de mon propre nez que des êtres comme Chloé font leurs besoins aussi et que la plus belle femme du monde mise sur un pot de chambre ne sent pas la rose quand elle vide son rectum après un lavement et qu’elle pète autant et aussi fort que moi. Cela peut paraître ridicule, mais je ne suis pas dégoûtée. Au contraire je suis rassurée et parfaitement réconcilié avec mon corps. Désormais mes mauvaises odeurs ne me dérangeront plus jamais. Elles font partie de moi et je les assume.

 

Pendant ces réflexions je mène Chloé en laisse. Elle se tord en hurlant et ondule son postérieur pour mériter le vibro. Je n’ai jamais vue une obscénité pareille. Même la proverbiale chatte en chaleur aurais du mal à concurrencer un être humain excité au-delà des limites habituelles. Il n’y a aucune retenue, aucune pudeur, aucune honte quand les sensations deviennent trop fortes. J’assouvie mes tendances sadiques et repasse une bonne couche de crème sur le clitoris de Chloé. Elle pousse un terrible hurlement qui me fait comprendre que dans des situations extrêmes les limites entre douleur et plaisir soient difficilement décernables. Elle approche son fessier à une de mes jambes et commence à se frotter son entrejambe contre moi. Je lui donne une claquante tape sur une de ses fesses, si forte que ma main se dessine en rouge vif sur la blancheur de sa peau.

 

Je comprends le plaisir que Chloé a dû éprouver en jouant avec moi. Moi aussi je prends mon temps entre les récompenses. Fascinée par cette séance, je veux voir de mes propres yeux où ce laissé aller peu mener et je vais de surprise en surprise. Je découvre l’être humain sous l’emprise du plaisir extrême. Quelle superbe expérience. 

 

Je me pose la question si cette magnifique muse se faisait récompenser dans le temps par des pareilles séances et si elle implorait son mari de lui accorder un orgasme en lui faisant une fellation en tendresse. Et déjà je recommence à fantasmer. Je m’imagine avec M à la place de Chloé. Soumise, pas à lui, mais à mon propre désir, esclave de mes sensations.

 

Je suis en train de me réconcilier avec les hommes. Il ne faut pas les voir comme une espèce, mais comme des singularités. Sinon ce serait du racisme envers eux, pur et dur.

 

Je constate sur le visage et le corps de Chloé le spectacle que j’ai dû produire quand je la léchais pour la supplier d'un apaisement. Il y a une telle soumission dans son regard que je me sens si grande, si importante, si sollicitée et vénérée, adorée comme une idole, une déesse. Un être humain tout nu devant moi, sous l’emprise de l’extase, sans défense et sans retenue et qui attend le septième ciel que moi seule je peux lui accorder ou refuser. Je tends ma main vers Chloé. Elle la lèche avec délectations. Je lui présente mes pieds ; sa langue est ardente. C’est ça la toute-puissante et elle est réelle. Je comprends que le monde des fantasmes n’est qu’illusion. J’ai enfin atterrie dans le vrai et j’accorde à Chloé un orgasme délivrant et bien mérité.

 

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Par isabelle183 - Publié dans : La fille aux cheveux noirs
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Mardi 24 juin 2 24 /06 /Juin 16:37

                    LE SAUNA 3

 

 

Comme moi, Chloé a besoin d’un bon moment pour récupérer. Je sais maintenant comment c’est de se sentir entièrement satisfaite sans éprouver la moindre culpabilité. Je me sens tout simplement super bien dans ma peau. Pour nous détendre Chloé me propose une séance de sauna. Ce dernier se trouve derrière la porte en verre. Je suis trop curieuse pour passer de l’autre côté du miroir.

 

La première l’impression c’est l’espace. Il y a de la place pour des nombreuses personnes. Comme il se doit, les murs de la pièce sont entièrement couverts de bois. Le sol est un carrelage en mosaïque représentant "Les repos des muses", tandis que le plafond, également en mosaïque, recrée "Le sommeil de l’artiste", autoportrait d’M où la tentation de la chair s’approche de lui dans son rêve sous forme de la jeune Chloé. J’aime beaucoup cette mosaïque que je ne connaissais qu’après des reproductions, sans me douter où elle se trouvait. Collection privée est une indication très vague. Une statue en marbre, grandeur nature, sculptée d’après la jeune Chloé également, tient place de la déesse Déméter qui déverse par sa corne d’abondance des vapeurs chaudes. Les brumes donnent un air féerique à la pièce. Une fois la porte fermée, je suis seule au monde avec Chloé. Nous nous allongeons face à face. Ce n’est pas un sauna comme on voit dans les catalogues ou magazines pour décoration de maison. Celui-ci est un œuvre d’art de toute beauté.

 

-Ce n’est pas mon mari qui a créé la statue, mais un des ses amis sculpteurs, m’explique Chloé.

 

Le nom du sculpteur H ne m’est pas étrange. Il est mort depuis longtemps. La fin de sa vie, s’est chevauchée avec les premières années du mariage de Chloé. Je connais bien l’œuvre de ce sculpteur pour savoir que je sois en face d’une statue non répertorié.

 

-Mis à part toi et moi, plus personne ne se doute de l’existence de cette Déméter. M et H ont emporté le secret dans leur tombe. Ils étaient très lies, malgré presqu’un demi siècle de différence d’âge. H. a effectué ce travail ici sur place un an avant sa mort. Ceci est son dernier ouvrage. Il m’adorait comme si j’étais sa propre petite fille.

 

Je suis excitée comme une gamine qui a trouvé un trésor caché.

 

-Comme tu constates, dit Chloé, le plaisir au milieu des œuvres d’art atteint une autre dimension. Je sais ce que tu ressens, je suis passée par là. M m’a offert ce sauna tel que tu le découvres. Ne touche surtout pas à la statue maintenant. Elle est brûlante quand elle est en fonction. L’art et le plaisir sont réunis à la merveille dans cette salle. Quand j’ai posé pour la sculpture, je n’avais pas la moindre idée à quoi elle devrait servir. J’étais jeune et imbue de ma beauté, flattée de poser pour H. et je me voyais déjà exposée dans une salle de musée.

 

Je ne me sentais plus. J’avais dépassé le simple cadre de la condition féminine en accèdent au rang d’une déesse, au dessus des nuages de la temporalité humaine, membre du panthéon ; idole éternelle devant laquelle les hommes s’inclinent pour rendre hommage à sa beauté ; désirée, adulée, glorifiée, déchaînant la passion. Pendant que M travaillait, je venais souvent ici, toute nue pour me blottir contre mon effigie, pour tromper mon mari avec mon autre moi.

J’ai aimé poser pour les artistes dès la première fois. Je n’oublierais jamais le temps du « Repos des muses » quand j’incarnais Terpsichore. Ce nom m’était complètement étranger jusqu’à ce jour-là. Je ne connaissais pas non plus le nom des autres muses. Je t’avoue que pendant ma jeunesse je ne me suis pas donnée la peine de me cultiver. J’ai commencé la danse à l’âge de cinq, encouragée par une prof qui expliquait à ma mère que je possédais le corps et la musculature nécessaire pour aller loin dans ce métier. J’ai hérité l’ambition de ma mère qui se superposait au plaisir de m’exprimer avec mon corps. Mais cela n’est pas suffisant, à mon avis, pour faire carrière. Comme toi pour la lecture, j’ai eu un déclic qui caractérise la véritable vocation. J’ai découvert une certaine jouissance à travers de la souffrance que représentent les interminables heures d’entraînement. Plus que je travaillais dur, plus j’accédais à des états d’euphorie que je ne voulais manquer pour rien au monde.

 

-C’est un phénomène bien explicable. Il s’agit des endorphines que le corps libère pendant des efforts intenses. Tous les sportifs de haut niveau connaissent cette drogue naturelle dont ils s’en servent pour se dépasser.

 

-Pour le » Repos des muses » nous étions neuf filles, une plus belle que l’autre. On ne se connaissait pas et le fait d’avoir toutes acceptées de poser nous liait.

Les conditions étaient établies d’avance. M ne laissait rien au hasard. Pour nous mettre à l’aise, il nous exposait son idée de tableau, puis attribuait à chacune de nous une muse et définissait les poses à tenir. Cet homme, calme, patient et réfléchi, prenait le temps qu’on avait besoin pour nous familiariser avec nos personnages. Il nous racontait les histoires de la mythologie grecque, des anecdotes sur les muses, nous faisait rêver et rigoler.

 

M avait sa vision de son futur tableau et avait passé des semaines à la recherche de ses muses. Enfin il avait réussi à nous réunir. Dans son atelier il avait monté un décor d’un réalisme frappant.

 

Plus tard j’ai appris qu’il ne travaillait pas toujours ainsi. Le plus souvent il se servait d’un simple fond blanc uni, devant lequel il disposait des cubes en bois et des tabourets pour faciliter des positions difficiles.

 

Il montrait à chacune de nous sa place et demandait de prendre des poses. Nous étions un peu tendues au début et nous manquions du naturel et de conviction, comme il disait.

Pour les détails et finitions on posait seul. Quand ce fut mon tour, je me trouvais toute nue devant M Une multitude d’idées ont défilées ce jour-là dans ma tête. D’abord bien sur la question si et comment M me percevait comme être humain, comme femme. Voyait-il en moi un simple modèle ? Éprouvait-il de l’attirance pour mon corps ? Fus-je sa muse favorite car j’incorporais la peinture ? Avait-il une préférence, une relation avec une des autres filles ?

Je n’ai pas eu la moindre réponse. M ne parlait pas en peinant et je n’osais pas lui parler par peur de le déranger. Ses yeux vides fixaient quelque chose qui était moi sans être moi. Son visage restait concentré, décontracté et heureux à même temps. Ce mélange m’a beaucoup séduite.

 

Avant et après les séances il appliquait une politesse irréprochable. Il ne faisait pas la moindre allusion mal placée. Il m’encourageait pour les autres séances, me donnait des conseils et me faisait comprendre en douceur mes erreurs. Auprès de lui j’ai appris ce métier difficile. M, le peintre, différait de l’homme charmeur et plaisantant qui m’avait abordée après ma danse. Dans le travail il était sérieux. Mais dès qu’il quittait son atelier, il devenait un autre. J’étais loin en ce moment là de m’en douter qu’il souffrait, comme beaucoup d’autres artistes, d’une sorte de psychose maniaco-dépressive, parfaitement maîtrisée, productive et mise en service pour l’art. J’ai mis longtemps pour comprendre ce comportement étrange qui peut amener un être humain à se dépasser hors de ses limites dans certaines domaines et le de limiter dans des actes quotidiennes à un point difficilement imaginable. Hors de son travail, M ne s’occupait de rien. Il mangeait dans des petits restaurants du coin, employait une femme de ménage pour son appartement et recourut aux stylistes pour s’habiller ou pour décorer son lieu de vie. Son goût tardif pour la déco est, sans me vanter, dû à mon influence et son perpétuel envie de me faire plaisir.

 

Bref, le fait de poser me comblait. Mon ego était autant flatté comme quand je dansais sur scène. Mais ici, il y avait un petit surplus qui fit toute la différence : J’étais nue. Je me suis vite rendue du compte que j’adorais me montrer nue. J’éprouvais une excitation sexuelle intense. De l’autre côté j’étais frustrée que M semblait ignorer mon corps et ne vit que son modèle en moi. Parfois je lui en voulais violemment. En lui j’ai rencontré le premier homme dans ma vie de jeune fille qui n’essayait pas de s’approprier ma beauté. Il l’a considérait comme une donnée, une aubaine du destin. Pourquoi il ne faisait pas appel à la femme en moi comme les autres hommes ?

 

Pourtant, notre premier contact s’était si bien passé que je me voyais déjà à ses côtés. Un jour, je me suis aperçue que j’étais amoureuse de lui et que je ne craignais rien de plus que l’arrêt des séances. Heureusement je suis arrivée à mes fins.

 

Chloé se perd pour un bref instant dans ses souvenirs, puis revient aussitôt.

 

-Ici dans mon sauna j’affronte le seul endroit de ma vie où je suis confrontée à mon passé. Parfois ce n’est pas facile. Crois moi Bella, je me suis battue avec les années que le temps me vole inlassablement et je me bat encore tout les jours pour préserver un maximum mon physique de jeunesse. Mais ce travail qui semble pour beaucoup de gens comme une pure futilité n’est pas dépourvu de sens pour moi. Aujourd’hui j’ai encore autant de succès avec les hommes que dans ma jeunesse si ce n’est pas plus. Je n’ai plus jamais fait grand chose d’utile dans ma vie depuis mon accident, mis à part de m’occuper de ma beauté, de m’amuser et de claquer mon argent dans des freines et bijoux. Parfois je réalise que je me prenne pour un œuvre d’art vivant. Un personnage de tableau qui s’est échappée d’un musée ou d’une collection privée pour retrouver enfin sa liberté de mouvement. Maintenant je paye le prix fort de ce caprice : le vieillissement guette ceux qui refusent l’immortalité. Cependant pour rien au monde je regrette ma décision pour la vie. Un œuvre d’art procure du plaisir, mais il reste un objet qui - lui-même - n’éprouve rien. Moi, j’aime les sensations de tout genre et mon seul regret concerne celles que je n’ai pas encore découvertes.

 

Pourquoi cette chance inouï d’une vie de rêve ? Que trouve-t-on si extraordinaire en moi, Chloé, pour me consacrer autant d’attention ?

 

Entre toi et moi Bella, il y a un lien de parenté. Tu es mon double, mon âme sœur, une variation de ma vie que je n’ai pas voulue vivre. Une jeune femme, aussi belle que toi Bella, qui passe un mercredi après-midi dans un musée d’art moderne, toute seule, se démarque. On s’intéresse de suite à elle. Dès que je t’ai vue, tu as attiré toute ma curiosité. La différence entre toi et moi est simple. Ma beauté était remarquée parce que j’étais au bon moment au bon endroit. Fut-ce vraiment un hasard ou fut-ce un phénomène de contingent ? J’ai tout fait pendant ma jeunesse pour me faire remarquer par ma beauté et la grâce de mon corps. Toi par contre, tu as choisie un chemin qui m’est complètement inconnu. Tu as préféré l’anonymat. Tu te caches dans une minuscule ville thermale derrière tes livres et il est quasiment impossible de te rencontrer, sauf par le plus grands des hasards. Pourquoi ne te sers-tu pas de ce que la nature t’a attribué ? 

 

- Simplement parce que nous n’avions pas les mêmes données au départ. Je ne me suis pas cachée quand j’étais gamine et adolescente. On a empêché que les autres me voient. On m’a privé de la découverte, de la beauté et du plaisir. Plus tard, quand je faisais mes études en ville, j’ai dû travailler dur pour les financer. Il ne me restait pas beaucoup de temps pour mes loisirs. Et en ce qui concerne mon manque de connaissance sur les hommes, la réponse est simple : Comment faire confiance à quelqu’un quand tu n’arrives même pas à faire confiance en ta propre famille ? Ils ne m’ont jamais lâché la grappe, toujours les mêmes mesquineries, toujours près du moindre sou à récolter ; de la part de mon père pour amasser, de la part de ma mère pour gaspiller. Quel couple formidable ! Déjà tout faux au départ. Mais comble d’erreur, par vengeance inconsciente à cause d’une vie de couple ratée, ils sont voulus se rattraper sur leurs enfants : autant matériellement que sentimentalement. Ce ne sont pas uniquement des avares de portefeuille, ce sont des avares de l’âme. Dans une ambiance pareille une enfance et même une vie d’adulte est tristement pauvre, dépouillée dès le départ d’aspirer à un bonheur quelconque. Ils ont poussés le vice à m’écarter du plaisir physique, en me laissant dans une ignorance complète. Dans mon adolescence, ma mère s’est chargée de supprimer les moindres pulsions sexuelles par des punitions corporelles ou humiliantes.

 

-Tu es ici pour mettre fin à ta souffrance, Bella. Regarde les muses. Fait comme elles. Repose-toi. Laisse l’air chaude pénétrer ta peau. Ouvre les pores de ton âme. C’est par la sueur que le corps combat le mieux les impuretés. Pour l’âme c’est un peu pareil. Il faut des sentiments chauds, humides et charnels pour combattre le mal. Mais n’essaye pas en même temps de vouloir nettoyer les âmes de ceux qui t’ont causé ce mal. Tu n’y es pour rien. Essaye de ne penser qu’à toi, à tes propres sentiments et désirs.

 

-Tu as raison Chloé. Si je suis ici c’est parce que je recherche plus que ton amitié. Je suis trop tendue et maladroite pour l’instant. Vouloir sans pouvoir est frustrant. Aide moi une fois de plus.

 

-Ce ne sera plus nécessaire. Nous avons assez sues. Après une petite douche rafraîchissante, le reste ce fera tout seul, comme par magie.

 

Chloé a raison. Après la douche je suis entièrement détendue. Elle me sèche avec une serviette et me demande de m’asseoir en tailleur sur sa table de soins. Elle s’installe derrière moi, les jambes largement écartées, collant son corps contre le mien. Je sens dans mon coup sa respiration régulière qui m’apaise encore plus. Chloé commence par un massage du visage. Je ferme mes yeux. Elle pose ses pousses sur mes tempes et les autres doigts sur mon front. Par des mouvements rotatifs ses pousses tournent sur mes tempes en accroissant doucement la pression.

 

Puis, ses doigts me massent mon front pendant que ses petits doigts caressent mes sourcils. Parfois ses petits doigts se rencontrent entre mes deux sourcils. C’est extrêmement agréable. Lentement ses doigts descendent des deux côtés de mon nez. Ses pouces se déplacent pour s’occuper des contours de mes narines et de la partie au dessus de mes lèvres. Chloé n’oublie pas non plus mes joues, le menton, les oreilles et la naissance de mes cheveux dans ma nuque.

 

Je suis en train de fondre. Chloé réveille mes désirs avec une force inouïe. Elle serre ses seins contre mon dos et sur mes fesses s’imprègne son sexe qui n’est que douce chair.

 

Chloé est une maîtresse absolue dans l’art de la stimulation. Pour augmenter mes sensations elle attrape un flacon d’huile de massage. Des qu’elle enlève le bouchon, l’odeur se glisse à travers des mes narines pour exploser dans mon cerveau comme une pluie d’étincelles dont chacune, transportée par les voies de mes nerfs, se répand dans mon corps.

 

Ses mains étalent l’huile sur mon coup, mes seins, mon ventre, mes jambes, mon intimité. Chloé enduit ses seins d’huile pour me masser le dos. En face des excitations aussi fortes je fonds dans la chaleur du bonheur physique.

 

Pour faire durer le plaisir, elle s’acharne aussi sur mes pieds. Je ne savais même pas à quel point l’effet peut être excitant. Elle recommence à me mordiller les oreilles comme l’autre soir à Toulouse. Je ne peux plus me retenir. Je me retourne et nos langues se retrouvent. Chloé me pousse lentement sur le dos et s’allonge entièrement sur moi en frottant son corps contre le mien. Nos sexes se regagnent en jouant l’un avec l’autre. Plus rien ne m’empêche de vivre mes pulsions trop longtemps opprimées. Le bonheur est total.

Chapitre 8 : Discipline domestique ou l’art de recevoir et donner la fessée 1

 

Par isabelle183 - Publié dans : La fille aux cheveux noirs
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Mardi 24 juin 2 24 /06 /Juin 11:48

                   L’épreuve du petit déjeuner

 

Le lendemain matin Nadège réveilla son élève avec un petit sourire narquois. Lucie se méfiait de ce genre d’expression sur le visage de sa tutrice. Elle avait remarqué que Nadège partait du principe que la simple fessée ne suffisait pas toujours. Surtout pour une fille aussi récalcitrante que Lucie qui avait la peau dure.

Nadège en se basant sur une observation minutieuse de son élève, doublée d’une grande expérience, montra une redoutable ingéniosité en matière de punition, en estimant qu’embarrassent et humiliation fussent des bons ingrédients pour mettre Lucie au pli. Une nouvelle étape allait se rajouter au programme éducatif. Lucie devait faire face à un défi inédit pour soumettre sa pudeur à une rude épreuve.

 

« Lucie, c’est l’heure de ton petit déjeuner. Suis moi. »

 

Une pénétrante odeur de fromage planait sur la cuisine. L’air de la pièce était suffocant et il n’aurait été pas abusif de le qualifier comme nauséabond. Un plateau, soigneusement composé, comportait des pattes molles, bien mures, à la limite du coulant, ainsi que quelques petites boites en bois abritant de créations artisanale  qui attiraient la méfiance de Lucie.

S’il y avait une chose qui la répugnait, c’était celle-ci :

Elle ne supportait pas les mauvaises odeurs depuis toute petite déjà.

Un étrange sentiment de gêne l’envahit comme si c’était elle la responsable du désagrément. Pour mieux cacher son désarroi elle se comporta en gamine et rigola bêtement. Son air idiot n’échappait pas à Nadège qui comprit instamment qu’elle eut touché un point sensible.

 

« Une jeune fille en manque de discipline doit apprendre à faire aveuglement confiance à sa tutrice qui seule sait ce qui convient au mieux à sa protégée. Ton examen médical à relevé une carence en calcium et nous allons combattre ce mal par une bonne cure de fromage.

Qu’en dis-tu de ces délices qui n’attendent que toi pour que vous fassiez plus ample connaissance. »

 

«Mais Nadège, tu sais que je n’aime que les variétés très douces. C’est une vraie infection ces fromages que tu as sélectionnés pour moi. Ca sent mauvais dans toute la maison. »

 

Lucie ne put s’empêcher de ricaner.

 

« Ca pu, tu veux dire Lucie. Ne te gêne pas tant avec tes mots. Tu es devenue bien avisée dans tes expressions. Le langage châtié te va si bien. Pourquoi cette retenue ? »

 

« Je n’ai pas envie de solliciter une séance corrective de plus. Mon derrière commence à disposer d’une excellente mémoire.

Tu en mangeras de ça aussi Nadège ? »

 

« La question n’est pas là. Je ne manque pas du calcium, moi. Je te ferais également de bons sandwiches quand tu iras chez les «oiseaux bleus.»

 

« Je ne refuse pas catégoriquement de manger du fromage. Mais ton choix est trop ignoble. Tu voudras vraiment que j’avale ça ? Ce n’est pas pour une fille qui tient à sa réputation. Que vont penser mes camarades dans la pause si je grignote de choses qui sentent si affreusement ? »

 

« Je me flatte d’enseigner à mes stagiaires une docilité parfaite. L’exercice qui t’attend a déjà fait ses preuves sur d’autres caractères aussi rebelles que toi. Je ne tolère pas de niaiserie dans ma maison et je suis bien décidée de te guérir de ce comportement. Chez moi tu mangeras ce que je te mets dans ton assiette, avec plaisir et appétit, sans discuter inutilement. Que l’odeur te plaise ou pas. »

 

Lucie est mal à l’aise pendant que Nadège prépare une tartine. Une mince tranche de pain avec une épaisse tranche de fromage. Une tartine immense, interminable comme il lui semble.

Elle est anxieuse rien que de la voir, couverte par une dense crème jaunâtre qui dégage une puanteur indécente.

 

« Bon appétit Lucie. »

 

« Tu veux vraiment que je mange cette tartine ? »

 

« Désormais tu en mangeras deux fois par jour. Au petit déjeuner et au goûter. »

 

 « Je n’ai pas le choix alors ? »

 

« Chez moi, on ne choisit pas, on obéit. Tu savais que j’avais un caractère très autoritaire Lucie. Souviens toi, c’est toi-même qui as demandé d’être élevée par moi parce que tu approuves mes méthodes. L’éducation que tu reçois chez moi est particulièrement sévère. Je le reconnais.

Une jeune femme a besoin de repères, même à ton âge.

Je te façonnerai dans pure tradition anglaise et tu recevras des châtiments corporels ou autres au moindre écart jusqu’à ce que le résultat soit convaincant. Suis-je assez claire ? »

 

Lucie prend la tartine dans mes mains, mais elle ne trouve pas le courage de mordre dedans.

 

« C’est la consistance de ton goûter qui te dérange ? »

 

« Non, que l’odeur. Elle me répugne et me trouble en même temps.»

 

« Elle te trouble ? Explique toi mieux ma chérie. »

 

Lucie deviens tout rouge et sautille d’un pied sur l’autre, de la même manière que quand Nadège la fait avouer ses désobéissances devant elle ou d’autres personnes.

 

« As-tu mauvaise conscience Lucie et voudrais-tu la soulager par une fessée salutaire ? Je te rappelle que tu ne seras jamais privée de redressement chez moi en cas de besoin.»

 

« J’ai des trop vilaines pensées Nadège. Je suis une fille dégoûtante. J’ai honte de moi. »

 

Elle éclate en sanglot et se réfugie dans les bras de Nadège.

 

« Ne t’inquiète pas. Tu auras droit à ta fessée tout à l’heure. Je m’occuperai de toi. Tu te sentiras mieux après. Et si nous passions au confessionnal avant ? »

 

Le confessionnal était la grande hantise de Lucie. Rien que l’idée la faisait trembler. Heureusement Nadège utilisait ce dispositif suprême avec parcimonie. Elle devinait facilement ce qui se passait dans la tête de son élève quand elle y eut recours et accordait toujours à Lucie le droit d’un détour au petit coin avant de la convoquer pour éviter des mauvaises surprises.

La séance débuta par une méditation à genoux sur le prie-dieu le regard orienté vers la collection d’instruments de discipline.

L’odeur du cuir fraîchement ciré remplissait les narines de Lucie. C’était devenu un rituel du dimanche matin d’entretenir ce précieux assortiment sous la surveillance de Nadège et qui donna un avant goût de la diversité et intensité des châtiments possibles. Lucie avait l’interdiction absolue de pénétrer cette pièce autre que nue sous peine d’une exclusion immédiate de la maison de sa tutrice. Elle savait trop bien que Nadège ne plaisantait pas sur ce point et respectait par conséquence cette règle scrupuleusement. Malgré la dureté des méthodes elle tenait trop à sa tutrice pour risquer la pire des sanctions envisageables. Elle savait également qu’aucune élève avant elle n’avait réussi à finir sa formation. Lucie était ambitieuse et elle comptait bien d’aller au bout, coûte qui coûte. Ce qui la motivait avant tout c’était la curiosité de se dépasser encore et encore. Elle était convaincue que Nadège détenait une clef pour sa propre compréhension qui lui paraissait encore fort embrouillée.

Lucie ne prenait jamais une confession à la légère. Nadège, déjà redoutable dans le quotidien pour détecter les petites tricheries, semblait dans son bureau d’études, dotée d’un sixième sens. Lucie eut pu s’apercevoir à plusieurs reprises que rien n’échappait ici à la vigilance de sa tutrice qui devina le moindre mensonge et le sanctionna d’une manière mémorable qui coupait tout envie de recommencer. Néanmoins Nadège n’insistait jamais sur des faits pas encore murs dans la tête de Lucie. Elle lui laissait le temps de faire le tour de la question avant d’intervenir. Dans ce sens une confession apportait toujours un surplus à Lucie et se révélait comme une récolte d’expériences bien à point. Alors Lucie n’essayait plus de mentir ici et se confiait en toute honnêteté comme exigeait la règle.

 

« Je ne sais pas pourquoi, mais la mauvaise odeur  m’attire énormément depuis que tu m’a fessée au supermarché au rayon fromage devant tout le monde.

C’est plus fort que moi. Je n’ai pas encore osé de t’en parler.

A chaque fois quand on repasse devant ce rayon, j’éprouve un fort désir de subir de la discipline. Il suffit même de sentir du fromage fort pour me remettre dans cet état. »

 

Nadège l’a compris trop bien. Elle lui passa doucement sa main entre ses jambes. Un petit gémissement échappa à Lucie.

 

« Tu es si émue Lucie. L’odeur semble bien t’inspirer. Tu es toute mouillée. Je constate que mon éducation te réussi et que ton désir de discipline se développe à pas de géants. Va chercher la badine maintenant. On continuera ce petit massage un peu plus tard. D’abord il faut expier tes fautes.»

 

Expier ses fautes n’est pas une expression anodine qui cache sous une apparence innocente une cérémonie particulièrement draconienne, sensée d’accélérer la formation de Lucie.

 

Cela implique toujours des témoins. Le plus souvent une voisine de Nadège, accompagnée par son élève pour que la pénitence serve d’exemple dissuasif pour d’autres jeunes filles.

 

Avec la badine en main, Lucie attends au coin du salon l’arrivée de ces personnes dont elle se passerait bien. Ses pensées tournent autour de ce qui va lui arriver dans quelques instants. Elle a quelques crampes dans l’estomac et subitement elle a très chaud. Elle transpire à grosses goûtes.

 

Ses contradictions lui traversent l’esprit. D’un côté elle n’aimerait rien de plus que de s’enfuir au plus vite possible de cette maison. De l’autre côté une fascination tétanisante s’empare d’elle et la tient prisonnière de son coin. Ses pensées la harcèlent, tandis que son corps réclame sa dose de douleur à laquelle Nadège l’habitue de plus en plus. Cette transformation d’un mal physique qui devient source d’intenses stimulations dans son bassin. Une de fois de plus elle cède à la tentation, car elle est sure d’une chose : autant que Nadège se montre titillant sur son comportement, autant qu’elle récompense sa docilité par un acte libératoire en lui accordant des intenses jouissances de son corps qui la laissent toute pantelante. Elle décide donc de montrer un comportement exemplaire devant la voisine et sa copine. Rien ne flatte plus Nadège qu’une réputation d’éducatrice intransigeance qui obtient des résultats spectaculaires. Et sa réputation au village est de taille. On l’appelle respectueusement la « first lady ». Et rare sont les élèves qui osent rentrer en stage chez elle, mais personne n’a jamais tenue la distance.

 

« Vais-je y arriver ? Qui serais-je au bout d’un an ?

 

Les témoins arrivèrent. Ils aussi, étaient surpris par l’odeur dans la pièce. La copine  de Lucie pouffa de bonheur en voyant ces fromages et saisissant immédiatement l’enjeu. Elle ne regrettait pas d’être venue et s’attendait à un beau spectacle.

 

« Ne serais-tu pas un peu trop dure envers Lucie », demanda la voisine compatissante avec un certain horreur devant cet repas.

 

« Je ne crois pas. Lucie est une élève motivée et je lui fais confiance de comprendre l’utilité de mes exigences. Elle se pliera sans se plaindre. »

 

« Ce qui reste à voir », s’emmêla Magali, sa protégée. « Aucune élève boufferait ce genre truc. Ca devrait être interdit tellement que ça chlingue. Rien que pour toucher le plat je prendrais des gants. »

 

Lucie tournée vers la visite vit la malicieuse lueur dans les yeux de sa camarde de majorettes qui se réjouit d’avance de son humiliation.

 

Chez Nadège on expiait entièrement nue ses fautes.

 

« Pourquoi seras-tu punie Lucie ? »

 

« Parce que j’ai des trop vilaines pensées. »

 

« Alors tu te prosternera devant nous pour nous montrer la partie la plus honteuse de corps. »

 

Là, elle fut terriblement choquée et cela se lisait sur son visage qui se teignit aussitôt d’une rougeur qui refléta son bouleversement. Jamais avant dans sa vie elle avait dû présenter cette partie délicate de son anatomie en signe de son humilité devant autre personne que Nadège. Heureusement elle était encore une vraie brune (le rendez-vous chez l’esthéticienne lui pendait au coup pour la semaine suivante) et sa forte pilosité lui servait comme ultime rempart de sa pudeur.

 

L’autre tutrice montra grand intérêt pour les méthodes employées.

 

« Je ne savais pas que la position de modestie se pratique encore de nos jours. C’est une épreuve effroyable pour une fille en manque de bonnes habitudes. Je me réjouis que le classicisme soit autant à l’honneur dans cette maison. Ca me fait tout chaud… », elle marque une pause en rougeoyant jusqu’au blanc des yeux, « … au cœur. »

 

Une séance à la badine est très différente du martinet. Les coups provoquent des douloureuse vibrations qui traversent le corps jusqu’aux extrémités. Exceptionnellement Lucie doit compter à haute voix. Nadège le fait uniquement pour impressionner ses invitées, béats devant tant de maniabilité. En comptant les dernières coups elle a des chaudes larmes aux yeux et pleure comme il se doit.

Décorée d’un bonnet d’âne et d’un écriteau : « vilaine » autour du coup, elle doit se retirer au coin pour exposer ses stries rougeâtres. Nadège veille sur une position du garde à vous et pour la forcer de ne pas relâcher son attention elle lui coince la badine entre les jambes.

 

« Incontestablement tu es la meilleur tutrice du village », reconnaît son amie. Lucie est tout juste depuis deux mois chez toi et déjà un tel changement dans ses attitudes. Je me souviens encore de ses discours hautains en arrivant et de ses fugues nocturnes. Et la voici, sage comme un image, soucieuse de retenir ses leçons. J’aurais bien envie de te laisser Magali pour une semaine. Accepterais-tu ? Je dois m’absenter pour une affaire familiale. »

 

« Elle tiendra compagnie à Lucie qui est encore consigné à la maison. J’ai prévu un grand ménage et Magali sera la bienvenue pour nous aider. »

 

Subitement la moquerie silencieuse de Magali s’estompe. Elle devient toute pale, surtout quand la voisine insiste au près de Nadège :

 

« N’hésite pas à la  familiariser à tes méthodes. Elle en a grand besoin. Je t’avoue que je suis un peu trop indulgente avec elle quand elle me fait du charme pour se soustraire à la discipline. »

 

« Rassure toi, avec moi s’est peine perdu. Je saurais bien apprendre à Magali quelques bases rudimentaires d’une conduite exemplaire. »

 

 

Pour le reste du programme éducatif, Nadège n’as pas envie de dévoiler ses petites armes secrètes qui la rendent si terriblement efficace avec les jeunes dames. 

 

Installée à table devant sa tartine puante que Lucie regarde avec répulsion, Nadège pose deux objets pour l’aider a choisir la bonne solution : la ceinture de chasteté et le vibromasseur dont elle se sert si bien quand Lucie remplie ses espérances.

 

Lucie hait cette ceinture. Ce truc en cuir rigide qui épouse parfaitement ses formes et qui est fermé avec un cadenas ne permet aucun accès à ses parties intimes. Il faut dire que chez Nadège elle est soumise à une constante pression nerveuse et  vit en stress permanent de punition infligée pour un oui ou un non. Cependant elle reconnaît la légitimation du principe. Quand ça claque sur ses fesses, la raison est toujours valable. Et elle n’a qu’à se prendre à elle. Son envie de se plier au règlement est sincère  et elle l’approuve de tout son entrejambe car il comble son désir d’obéissance et sa libido un peu décalée. Mais son esprit aime trop la liberté et se refuse d’admettre ce que le corps réclame. Question de fierté mal placée. La personnalité qui se  miroite dans ses fantasmes l’effraye. Pourtant elle aimerait bien assouvir ce côté d’elle qui a déclenché son besoin d’évasion et qui l’a faite atterrir dans ce village enchanté. En quelque sorte elle a eu droit à un vœu qui s’est réalisé. Dans ses rêves elle se voit domptée par Nadège et convertie à ce qui se cache en elle, un alter ego inavouable qui se délecte d’une obéissance aveugle envers sa terrible gouvernante ; prête à tout accepter pour lui plaire et gagner son approbation.

 

L’épreuve du fromage n’est pas si terrible que Lucie avait imaginée. Une fois le dégoût dû à l’odeur surmonté, elle découvre une plaisante sensation gustative. Elle a eu tort de se priver jusqu’à ce jour en découvrant le vrai sens de combines de Nadège. L’aider à pénétrer l’univers grandiose de sensations qu’un corps puisse révéler à une jeune femme, la jouissance dans chaque acte. Elle avait bien mérité son bonnet d’âne.

 

Le soir en écoutant discrètement du jardin, nous aurions pu percevoir la voix de Nadège, douce et séduisante qu’on n’imaginerait pas capable. Pourtant elle n’est pas toujours sévère comme prouve cette petite bribe de mots :

 
« Laisse toi aller Lucie. Tu as bien mérité ta récompense. Crie aussi fort que le cœur t’en dit. Les voisines sont habituées. Elles imagineront tout autre chose en t’entendant hurler. »


suite :  chapitre 14

 

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Par isabelle183 - Publié dans : Les mémoires de Lucie
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Dimanche 15 juin 7 15 /06 /Juin 18:18

Il s’agit de textes qui viennent de mon blog illustré, certains entièrement révisés.

 

Ce que j’ai à dire n’est pas compliqué, mais complexe. J’aimerais traiter les méandres du désir humain d’une manière objective. Dans la discipline domestique la fessée devient un élément du quotidien, un élément structurant le couple, vision contraire aux mœurs en vigueur. J’aimerai montrer le bénéfice d’une telle structure sur ma vie personnelle sans prosélytisme. J’aimerais également comparer ma vision de la discipline domestique avec celle d’autres femmes qui sont également adeptes et qui en écrivent sur le net en langue anglaise.

 

Il y aura trois axes :

 

1) Les diverses structures du fantasmes de la fessée sous un aspect psychanalytique et humain.

 

2) La structure psychologique de l’éducation anglaise dont la pratique va plus loin que la simple fessée.

 

3) La structure psychologique de la discipline domestique et sa pratique au quotidien dans un couple

 

Le cadre de ce blog est volontairement intimiste. Il n’y aura pas de photos de fessée, rien de sensationnel, simplement une réflexion sur la vie en couple, basée sur une structure dont personne n’en parle, mais qui existe bel et bien et qui correspond à un désir particulier.

 

Une personne qui m’est chère m’a posé une question la semaine dernière :

 

A quoi tu rêves isabelle ?

 

Et ma réponse :

  romantique.jpg

Cultiver un petit endroit paisible et propice à la réflexion, intentionnellement éloigné des grandes audiences, dédicacé à la fessée romantique dans un couple amoureux.

Par isabelle183 - Publié dans : Discipline domestique
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Dimanche 15 juin 7 15 /06 /Juin 13:48

 

                 Un mensonge et ses suites

 

Avant ses vacances studieuses Lucie avait l’habitude de sortir le samedi soir avec ses meilleures copines. Elle avait réussi à convaincre Camille qu’elle se situait au dessus de la loi de Nadège et dissimulé provisoirement par une mise en scène habile le petit ménage qui s’était installé au fil des jours entre sa tutrice et elle.

 

Mais Nadège ne badinait pas avec ses principes. Alertée par Marie-Ange elle supprima tous le privilèges de Lucie en lui imposant un cadre encore plus strict qui ne laissait pas la moindre place aux caprices. Elle était résolument décidée de transformer Lucie en jeune femme modèle à la vue de tout le monde et ceci dans les plus bref délais.

 

Lucie put s’apercevoir de la qualité des valeurs traditionnelles d’une manière particulièrement  convaincante. Malgré que sa raison s’opposât farouchement à ce traitement, son corps approuva ces méthodes par des vifs états d’excitation qui suivirent ses punitions. Surtout quand elle devrait rejoindre le coin du salon pour exposer son derrière fraîchement châtié.

 

Sa fierté par contre se refusait à ce qu’elle jugeait indigne d’une jeune femme de vingt-deux ans et la poussait à la rébellion. Souvent, et elle le reconnaissait, elle alla trop loin dans ses insolences en laissant libre cours à ses colères. Nadège resta calme devant ces assauts. Elle ne haussait jamais le ton avec Lucie, mais lui rappelait implacablement que dans sa maison régna un usus strict qui eut déjà fait ses preuves sur bien de jeunes filles avant elle. Pour que son élève prenne conscience de ces valeurs anciennes, elle exigea des sessions de méditation  à genoux au coin devant le martinet, des devoirs écrits sur des thèmes imposés et des séances de prosternation au milieu de la pièce pour chaque mot de travers. Lucie redoutait particulièrement cette punition pour écart de langage où elle dut exposer ses parties intimes bien en l’air et détestait de prendre cette « position de modestie » pour s’excuser. Elle aurait préféré le classicisme du martinet au lieu d’être rappelée si péniblement de s’avoir comporte en trou du c… en exhibant ce dernier.

 

Sa tension nerveuse était en permanence à son comble. Déclanché par ses propres contradictions naissait un puissant sentiment de honte qui lui pesait à chaque pas. Elle avait de plus en plus de mal à se regarder dans une glace et se demandait souvent si elle allait se confondre un jour avec les maximes de sa tutrice pour échapper une fois pour toutes à ses conflits internes.

 

Pourtant elle était libre de quitter Nadège à tout moment, mais trop faible pour pouvoir se séparer des effets stimulants de l’éducation anglaise. Puis, elle aimait et admirait trop sa tutrice, convaincue que celle-ci allait l’aider à surmonter sa crise d’adolescence tardive. Comme dans un état hypnotique elle n’arrêtait  pas de solliciter des corrections.

 

La sonnerie de la porte d’entrée vibra entre ses oreilles.

Une seule pensée la hantait : s’enfuir pour ne pas affronter le regard de ses copines qui ne se gêneront certainement pas, en apprenant la vérité, de déverser une pluie de moqueries  sur mon compte.

 

Elle entend la voix de Nadège :

 

« Non, Lucie ne sortira plus avec vous pendant quelque temps. Elle me pose trop de problèmes de désobéissance. Elle est donc consignée à la maison et suivra des cours de rattrapage en discipline anglaise. »

 

La tête de Lucie bourdonne :

 

« Ca y est ! Nadège a vendu la mèche. Plus jamais le choses ne seront comme avant. Désormais notre secret, si précieusement gardé par moi, est entré dans le domaine public. Je sens chaque battement de mon cœur. Je ne suis plus l’égal de mes copines, mais une jeune femme a qui on interdit de prendre ses propres décisions. Une jeune femme qui accepte sagement qu’on lui impose des limites par un traitement réservé d’habitude aux gamines impertinentes. »

 

La réponse de Nadège provoque des ricanements. Une curiosité malsaine s’empare des copines.

 

« Lucie est éduquée à l’anglaise ? A son âge ? Elle ne nous a jamais parlé de cela et se donne toujours des airs d’une authentique rebelle. »

 

« Cela lui passera bien vite. Dans quelques semaines elle vantera les mérites de mes méthodes devant tout le monde. Croyez-moi les filles, elle s’est déjà bien assagit. Fini ses virées en boîte de nuit avec vous. Place à des loisirs instructifs. Pour me prouver sa bonne fois, elle a dû s’inscrire au club des majorettes du village. Elle y prends beaucoup de plaisir et prépare intensivement un grand défilé avec ses nouvelles camarades. »

 

Les copines sont consternées. Pour elles, les majorettes sont des filles bien rangées qui défendent avec ferveur les valeurs classiques et qui se réjouissent du prestige d’un uniforme en marchant docilement au pas cadencé.

 

« Lucie devrait porter cet uniforme ridicule et lever ses jambes une plus haute que l’autre en suivant des musiques militaires, bien au rang avec les autres ? »

 

Nadège reste imperturbable.

 

« Elle porte déjà l’uniforme depuis deux semaines et cela lui va comme un gants. Elle répète ses pas tous les jours sous ma surveillance pendant deux heures. C’est très joli à voir quand elle défile. Elle est douée pour ce genre de loisir.»

 

« Alors là, nous comprenons mieux son étrange comportement dernièrement. Tous les jours elle nous trouve un autre prétexte pour ne pas rejoindre notre bande. »

 

« Que dois-je apprendre ? Qu’elle se mette à mentir maintenant ? »

 

Camille saute sur l’occasion qui est trop belle.

 

« Oui Nadège, c’est le cas de le dire. Elle m’a même assurée que ce soit elle qui dirige cette maison. »

 

Ensuit un moment de silence qui prend allure d’une éternité. Puis tombe le verdict :

 

« Lucie, arrête de te cacher dans ta chambre. J’ai un mot à te dire. Maintenant. Et n’oublis pas de me porter le martinet. J’aimerais montrer à tes copines ce que c’est la discipline dans cette maison et qui porte la culotte et qui la baisse. »

 

L’honnêteté occupe une place de choix dans l’échelle de valeur qu’inculque Nadège. Chaque entrave entraîne une sanction en conséquence comme Lucie eut pu amèrement constater à plusieurs reprises. Il est dans son intérêt de ne pas aggraver la situation. Peu importe s’il y a des témoins.

 

Son regard se fixe sur le martinet, accroché bien en vue dans sa chambre pour lui signaler à tout moment ses nouvelles conditions de vie. Elle est déchirée entre hésitation et attirance troublante. Nadège ne tolère pas le moindre retard. Il faut qu’elle agisse vite. Son sens de rébellion subit une rude épreuve. Les désirs de son bassin la harcèlent et emportent sur sa pudeur.

Elle entre dans un état second. En décrochant le martinet, elle n’ose pas encore imaginer ce que sera sa vie à partir de ce jour où elle est forcée pour la première fois d’afficher son obéissance envers Nadège devant ses amies.

 

Le martinet entre ses mains, la tête baissée, le visage rouge de honte elle descend l’escalier. Ses copines semblent intriguées et se manifestent par des gloussements à peine dissimulés.

 

Quand elle tend le martinet d’un air coupable à Nadège personne dans la pièce ne se montre indifférent au malheur qui l’attend. Aucune de ses copines n’essaye de prendre sa défense. Au contraire ! Elles se réjouissent du spectacle affligeant.

 

Nadège saisit la parole :

 

« Lucie, tu as gravement fauté et tu payeras la dette de ton mensonge sur le champs comme il se doit pour une jeune femme désireuse de devenir une personne respectable.

Tu t’es comportée en vilaine gamine et tu seras traitée tel que.

Par conséquence, en guise de ton repentir, tu nous présenteras ton postérieur préalablement dénudé par toi-même pour que cette sanction se grave au mieux dans ta mémoire. Et maintenant exécution.»

 

« Ca veux dire que  Lucie sera fessée cul nu, Nadège ? »

 

Décidément les copines ne peuvent pas s’empêcher de rajouter de commentaires mal placés.

 

«Je n’aime pas trop ces mots. Mais pour répondre à ta question, Camille il me semble que rien ne vaut l’impacte psychologique d’une fessée « cul nu » sur le tempérament turbulent d’une jeune dame. »

 

Sur les visages des amies les souries complices font apparition. Lucie lit aussi dans leurs traits l’impatiente qu’elle relève sa jupe et baisse son slip pour exposer la vulnérabilité de sa chair. Tout le monde se délecte qu’elle soit ridiculisée au maximum. Cependant Lucie éprouve une gratitude sans pareil envers Nadège qui lui épargne le rituel habituel. Elle n’aurait pas supporté une mise à nu de la main de Nadège devant ce public avide de sensations.

 

Lucie n’avait jamais honte de son corps. Elle est contente de ses jambes, un peu mois de ses fesses. Pourtant elles correspondent assez bien aux cannons de la beauté. C’est un truc typiquement fille, l’acceptation de cette rondeur fragile et féminine, si durement menacé par la cellulite, hantise de chaque femme. Elle n’en connaît aucune qui ne se trouve pas un peu trop grassouillette.

 

Mais ici, d’autres critères entrent en compte. Depuis la petite enfance on apprend à cacher sa nudité pour ne pas paraître indécente. Puis arrive cette maudite coutume de la fessée qui met tout à l’envers en forçant à dévoiler ce qui devrait rester soigneusement abrité. Ce culte de la humiliation qui est sensée de parer d’une telle honte salutaire qu’incite de ne plus jamais recommencer d’abuser de la confiance d’une tutrice.

 

Nadège l’allonge sur ses genoux et demande à ses amies de bien saisir ses jambes et bras, car son traitement sera à la hauteur de la faute commise. Les filles ne se laissent pas prier et trois paires de bras tiennent Lucie fermement en position. 

 

Nadège est une spécialiste du martinet. Elle voue un véritable culte à cet instrument au point d’en faire collection. Cela amuse souvent les visiteurs qui ne sont pas avares de commentaires. Mais aucun ne met en doute l’échelle de valeurs de Nadège.

 

Les copines que Lucie croyait « cools » et modernes lui semblent enchantées par les méthodes de sa tutrice et s’impliquent avec ardeur.

 

La fessée est de très longue durée et spécialement énergique. Lucie ne peut pas beaucoup bouger ou se débattre. Les mains de ses copines sont des étaux. Elle hurle de douleur, mais personne ne montre la moindre compassion. Selon un accord tacite elle n’a que ce qu’elle mérite. La peau de ses fesses brûle atrocement et elle a envie de la frotter pour se soulager.

Impitoyable Nadège poursuit son action jusqu’à ce qu’elle fonde en larmes et la supplie d’arrêter et promet de ne plus jamais mentir.  

 

Sous un voile de larmes elle perçoit les yeux rassasies de mes amies. Elles sont aussi émues qu’elle et ne le cachent pas.

 

Quand elle prend sa position au coin du salon pour servir d’exemple ce qui arrive aux filles désobéissantes, elle se rend compte de l’effet physiologique de cette fessée. D’un côté la brûlure persiste sur son fessier strié par le martinet. D’un autre côté, celui tourné vers le mur et donc invisible par l’assistance, elle remarque l’humidité de son entrejambe. Si étrangement liée à sa nouvelle condition. Heureusement ni Nadège, ni ses copines se sont aperçus, mais elle ne veut pas s’empêcher des les imaginer dans le même état qu’elle. Serait-ce que donc cela le fameux bien fait de la fessée dont Nadège ne cesse de lui vanter les mérites ?


13 L’épreuve du petit dejeuner

 

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Par isabelle183 - Publié dans : Les mémoires de Lucie
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Dimanche 15 juin 7 15 /06 /Juin 13:46

 

                        La mauvaise pente

 

Lucie ne se souvenait  plus comment cet impérieux désir de discipline était arrivé dans sa vie. Un jour il était là et il fallait vivre avec. Il s’installait dans ces rêves sans qu’elle s’aperçût. Elle inventa des scènes tournant autour de filles pas sages qui payèrent leurs audaces par des cuisantes déculottés. Toujours en spectatrice, dotée du pouvoir de se rendre invisible, elle fit - dans son imagination - le tour du cartier où elle grandissait en quête d’émotions fortes qui eurent des répercussions sous forme de sensations agréables.

À l’adolescence son goût de voyeurisme prit des dimensions inquiétantes et elle essayait tout pour ne pas y penser. Parfois elle y réussit pendant quelques jours, parfois pendant quelques semaines avant de retomber à nouveau dans cet engrainage qui lui pesait tant. Elle développa un fort sens de justice qui le fit intervenir quand elle sentit une de ses copines imaginaires, menacée d’une sanction. Elle aimait se voir en justicière de l’ombre qui défendait les malheureuses victimes et elle en sauva plus d’une de l’inévitable.

Mais il y avait des jours qui lui firent peur où la tentation emportait sur la bonne volonté. Sous l’emprise d’une invincible pulsion de son corps, elle se transforma en porte-parole de « l’autre justice » en ce procurant des frissons de plaisir et des sueurs froides en caressant doucement l’épicentre du séisme.

Elle espérait que le fait de devenir une femme allait calmer ses ardeurs malfamées, mais le résultat fut de courte durée et laissa un arrière goût douteux.

Elle regrettait amèrement l’âge d’or de l’innocence et se languissait de lui donner une nouvelle vie.

Puis un jour elle entendit du « village » et décida d’y aménager pour en écrire un livre sur un sujet qui la fascinait au plus haut dégrée.

Voila comment Lucie avait atterrie dans ce monde étrange dont parlent ses mémoires.

Nous avons suivis ses vacances studieuses chez Nadège ; allons nous pencher maintenant sur une rentrée mouvementée qui préserve une multitude de surprises pour notre héroïne.

 

Depuis le casting chez les « oiseaux bleus » Lucie se découvrit un besoin de plus en plus despotique de se démarquer par des mauvaises manières pour recevoir sa correction  devant les yeux de tout le monde.

Comme si elle voulait signaler que malgré de sévères sanctions elle n’avait pas perdu la flamme de la révolte. Pourtant sa réputation au village avait changé. Les tutrices considéraient dorénavant Lucie comme un exemple de bonne conduite que l’on met devant les yeux d’autres élèves en modèle à imiter.

 

Camille à son retour de vacances fut la première d’étonnée. Elle n’arrivait pas à douter de ses oreilles et se crut victime de mauvaises plaisanteries. Elle décida de visiter Lucie dès que possible pour vérifier les rumeurs.

Elle voulait en avoir le cœur net car l’idée de voir son amie de 22ans être déshabillée entièrement, puis devoir se présenter et se pencher devant le martinet de Nadège la troublait énormément.

Elle avait toujours admiré Lucie pour son franc parler et la façon dont celle-ci dictait les règles du jeu dans le ménage de son ancienne tutrice.

Et quand elle reçut elle-même de temps en temps une leçon brûlante en discipline parce qu’elle avait imité le comportement de son amie à la maison, elle aurait apprécié un juste retour des choses.

L’envie que Lucie fut soumise au même traitement la hantait souvent. Imaginer Lucie ayant très mal aux fesses dans une position humiliante lui fit oublier régulièrement son propre malheur.

Pour elle, il s’agissait avant tout d’assouvir ainsi quelque vengeance personnelle.

 

« Peut-être mon amie ne connaît pas encore ce vice qui ce mange froid », pensa-t-elle, « mais je me ferai une joie et un devoir personnel de lui apprendre un peu de modestie.  Elle est trop imbue de sa petite personne et mérite une leçon de taille. Et j’y compte bien sur le concours de Nadège. Il suffit simplement lui faire comprendre que Lucie n’est pas vraiment l’ange dont elle se fait passer pour.

Je connaît trop bien mon amie pour l’entraîner sur la mauvaise pente à nouveau.»

 

Il était bien connu que Nadège n’accordait jamais de sortis à ses élèves dans les premiers mois.

Que fut grande la surprise de Camille de voir débarquer Lucie à sa porte pour lui souhaiter le bonjour en personne. Certes, elle avait l’air ridicule dans sa tenue de fille modèle, mais sa présence témoigna du fait qu’elle avait réussi de contourner les principes de la plus sévère tutrice du village.

 

« Je suis en train de travailler intensément le goût de mode de Nadège. Crois-moi elle est presque à point », se vanta Lucie qui semblait inchangée malgré les ragots.

Ainsi coupa-t-elle court à la victoire que Camille s’apprêta à célébrer à cause des ses fringues hallucinants.

 

« Mais tu t’y vu ? »

 

« M’enfin, je ne suis pas superwoman. Laisse-moi un peu de temps. On ne déniche pas une veille bécasse de ses fondements en deux mois. Tu n’as aucune idée à quel point il est difficile de refaire son éducation. »

 

« Tu veux dire que tu es en train de prendre les règnes chez Nadège ? »

 

« Exactement ! Avec moi elle file tout doux. Méconnaissable la pauvre. Si tu voyais comment ça se passe chez nous, tu seras étonnée. »

 

« Alors tu n’as pas fait le mur pour me voir ? »

 

« Ne me prends pas pour une gamine. Je suis sortie par la grande porte. »

 

« Admettons ! Mais on dit pas mal de choses sur vous. J’ai entendu dire que tu reçois le martinet toute nue ? »

 

« Ce sont des histoires. Tu crois n’importe quoi. »

 

Et pour confirmer Lucie souleva sa jupe et baissa sa culotte pour montrer son derrière à son amie.

 

« Tu vois, pas la moindre trace. Avec moi ce genre de plan ne marche pas. »

 

Lucie oubliait de dire que Nadège l’avait gratifiée d’une exemption de fessée pendant trois jours pour son excellente prestation au concours ; juste le temps nécessaire pour sa peau de se refaire. Son plan avait abouti avec succès. Une peau immaculée pour ne pas perdre face devant Camille avec possibilité de lui inventer un bobard assez plausible. Ceci jumelé avec un droit de sorti, lié à des conditions très strictes faisant partie d’un « accord entre femmes », permit Lucie de conserver sa réputation pour l’instant.

 

Ce fut donc Lucie qui savoura une victoire de Pyrrhus.

Mise en confiance elle se laissa aller à des prouesses d’orgueil sans pareil. Elle critiqua ouvertement le monde de tutrices, leur faible sens de discernement et l’inefficacité de leurs méthodes. Se moquant de plus en plus d’un système bien rodé, elle proclama la supériorité des élèves et un renversement rapide du statu quo sous sa propre intendance. Camille la regardait avec admiration, collée aux lèvres des son amie en imaginant la future Lucie-république qui prônait l’abolition des châtiments corporels et interdiction officielle des instruments de discipline. Il fut décidé de brûler publiquement le jour de la révolution sur la place du village tous les martinets, cravaches, paddles, cannes et autres ustensiles. Camille avait un peu de mal à cerner pourquoi Lucie insista de rajouter les ceintures spécialisées ainsi que les bouchons médicaux, mais n’osa pas demander de peur de passer pour une cruche.

Elle crut prévoir que l’étincelle qu’amena Lucie dans sa chambre d’étudiante s’allait enflammer sous ses yeux pour un soulèvement général sur le champ.

La voix de Lucie la porta vers un avenir merveilleux, inimaginable jusqu’alors.

Lucie pour sa part se sentit encouragée par son amie dans son envol et ne déchiffra pas un soudain changement de l’expression du visage de son amie. Camille devint toute pâle et fit des signes étranges avec son regard, mais hélas trop tard et à sa grande stupéfaction Lucie vit un ombre à côté du sien. L’éducatrice de Camille se tenait derrière elle.

Lucie pâlit, comme Camille un instant avant et la vision de cette femme avec un martinet entre ses mains compromettait instamment tout espoir de mener la glorieuse action à bon terme.

 

« Cela fait un moment que je vous écoute. Je n’aime pas ce genre de propos dans ma maison. Visiblement les louanges à ton égard Lucie étaient un peu prématurées. »

 

Et en pointant sur le martinet elle rajouta :

 

« Il parait que tu connaisses bien l’usage de cet instrument selon les dires, jeune dame, mais à t’entendre parler il semble te manquer une petite initiation pour perfectionner ton savoir. Un jour tu me remercieras te t’avoir éclairé le bon chemin.

Voila, un bon vieux martinet dont tu as besoin depuis belle lurette. »

 

Quelques secondes plus tard Lucie se retrouvait sous le bras de Marie-Ange, tutrice de renom aussi et responsable de l’éducation de Camille. Penchée en avant, sa jupette levée, la culotte baissée Lucie goûtait l’écriture d’une main (munie d’un martinet traditionnel) presque aussi ferme que celle de Nadège.

Elle essaya de se débattre pour s’enfuir, mais Marie-Ange la retenait en position jusqu’à ce que son postérieur se transformât dans une zone de combat brûlante sur laquelle fut repoussée toute tentative de révolution.

La meneuse des foules devint à nouveau une simple jeunette (en larmes) qui éprouvait des remords et qui tenta lâchement de se racheter auprès de l’autorité en promettant une amélioration immédiate de son comportement.

Camille qui savait trop bien ce qui l’attendait pour ce soir resta digne et ne hasarda pas à exprimer sa réjouissance et son accord avec l’ancien régime.

 

La correction finie Lucie fut envoyée au coin du salon.

 

« En attendant Nadège tu nous exposeras les marques de ta discipline comme ils se doit pour une élève contrite. »

 

Camille hautement satisfaite du cours des événements éprouva pour la première fois de sa vie une gratitude toute autre, toute novelle envers sa tutrice. La rentrée s’annonçait bien.

 

12 Un mensonge et ses suites

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Par isabelle183 - Publié dans : Les mémoires de Lucie
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Dimanche 15 juin 7 15 /06 /Juin 13:36
                                       LA MÉTAMORPHOSE (suite)

Gonflée à bloc je suis prête pour des nouvelles aventures. Je me dirige vers le salon de beauté que Geneviève m’a indiqué. J’étudie attentivement la liste de prix affiché en vitrine en faisant mes calculs. Pour entrer je n’ai plus d’inhibition. Oui, une des employées est disponible. Je demande une épilation complète. Je ne suis pas une femme douillette, plutôt endurcie. Il faut souffrir pour être belle. Je souffre en volupté. Mon côté masochisme a du bon. Il me permet d’aborder des sensations extrêmes dans des bonnes conditions. Quand je sors, je suis débarrassée de mes poils dans les moindres recoins, lisse comme un bébé. Ma peau brûle légèrement ; elle est hypersensible. Chaque pas est une révélation.

 

Je m’installe sur une terrasse de bistro où je mange un sandwich. Je ne passe plus inaperçu. Pas mal d’hommes me regardent. Je ne suis néanmoins pas d’humeur de faire déjà une rencontre. Je n’ai pas le temps. Des courses m’attendent.

Je refuse poliment, mais ferment les avances d’un homme qui m’aborde par un compliment sur ma jolie coiffure. On dit toujours que long avantage une femme, révèle sa féminité au mieux. C’est une idée reçue. Le ultra court opère par effet de rareté. En plus il actionne l’inconscient. Les hommes sont foudroyés sans savoir ce qui leur arrive. Je dois avoir le vice dans la peau et je m’en réjouie.

 

J’ai prévu du shopping. Pour l’instant je suis encore un peu indécise. Il serait temps que je change ma lingerie. Pour le reste je verrais plus tard. Peut-être entre temps j’aurais le déclic. Chloé m’a indiqué certains magasins. J’étudie les étalages avant d’opter pour un d’entre eux. Quelques uns - surtout là où se vendent les créations – ne correspondent pas à mes moyens. Et une fois de plus je fais un choix de raison.

 

La vendeuse est élégante et polie. Je lui confie que je n’ai jamais porté de la belle dentelle.

 

-Quel dommage pour vous, me dit-elle, vous ne savez pas ce que vous ratez. Venez avec moi, je vais vous montrer. Avez-vous une préférence pour de couleur ?

 

-Oui du rouge.

 

-Je m’en doutais. Vous aimez le voyant. Vous avez de la chance. Depuis peu le rouge ne manque plus et il existe dans tous nos modèles. À vous de choisir ou préfériez-vous un conseil ?

 

La vendeuse me comprend. Elle me donne un cours complet sur la lingerie.

 

-À la base de tout coordonne se trouve la culotte sous ses formes différentes : en slip, en string, boxer…

 

Vous avez aussi l’alternative d’opter pour un string-jupette avec ou sans jarretelles, un body simple ou un body string. La vendeuse n’est pas pressée. Elle veut me garder le plus longtemps possible au magasin. Je connais l’astuce de ma bibliothèque. Le monde attire le monde.

 

-Passons aux soutien gorges : il y en a avec ou sans armature ; la brassière pour les robes sans bretelles, le bustier classique ou pour redonner du volume, le wonderbra qui fait gagne une taille par ses coussins rembourrés.

Pour finir nous vendons porte-jarretelles, serre tailles, guêpières et corsets.

Pour cacher des dentelles épaisses sous une robe moulante, une combinaison est parfois indispensable.

Et voila tout le secret de la lingerie.

 

Je me décide pour un bustier en rouge vif, assorti d’un string en dentelle de Calais en m’inspirant sur Chloé et - indispensable pour la nouvelle Bella - un beau porte-jarretelles ainsi que plusieurs paires de bas.  

 

Entre temps l’idée sur mes futurs vêtements s’est précisée. J’ai envie de céder à un caprice dont je dû me priver adolescente. Les magasins branchés ne manquent pas. Quand les Sex Pistols ont inventé le punk, je n’étais pas encore de ce monde. Je suis née l’année de la mort de Sid Vicios, en soixante-dix-neuf. Autant que je trouve cette musique inaudible autant la mode associée m’a toujours fascinée. Il n’y a pas d’âge pour rattraper un retard. D’habitude je suis une digne fille de l’arrière pays, assez économe. Une mauvaise langue dirait, près de ses sous. Aujourd’hui j’ai décidé de faire une exception et je m’accorde un budget confortable. J’ai besoin de tout. Je veux me changer de la tête au pied. En rentrant dans une des boutiques dont la vitrine a attiré ma curiosité, je suis en décalage avec la marchandise proposée. En sortant j’ai le look. Je me suis achetée une tenue complète, chaussures y comprises. Dans la poche du magasin je porte mon ancienne peau. J’ai mué comme un serpent. On me regarde encore plus. Maintenant c’est parfaitement compréhensible. Bella, la punkette, choque les bourges. Ça fait un peu ado en retard, mais j’en ai besoin pour me défouler après tant années de rat de bibliothèque. J’ai craqué sur une jupe courte, style kilt, entièrement plissée, motif écossai qui révèle mes jambes fines, gainés de longs bas en coton s’arrêtant au dessus des genoux. Ils affichent des larges bandes transversales, rouges et noires en alternance. Mes pieds sont chaussés dans des bottines vernies, noires à lacets et – j’assume - haut talon aiguille, des stiletto heels comme disent les américains. J’ai un bon sens d’équilibre car je fais beaucoup de gym. Je n’ai aucun mal à marcher sur des talons de dix sans tomber dans le ridicule.

Pour contraster j’ai choisi un chemisier blanc, très échancré sans manches qui se cache sous un blouson perfecto. J’ai aussi claqué des sous pour un collier en cuir clouté pour mon coup, ainsi que des bracelets et des mitaines assorties. Ces accessoires sont rangés dans mon sac. Je ne veux pas exagérer non plus en pleine rue et réserve la surprise pour Chloé.   

 

Chloé avait raison : la beauté se travaille surtout si les données sont bonnes. Ou, serais-ce l’exhibitionnisme provoquant que je dégage qui attire les regards des hommes ? En fait je m’en fiche complètement des raisons. Je suis flattée et encouragée. C’est tout ce qui compte.

 

Pourquoi subitement tant audace ? Hein ben, c’est simple. J’ai accepté quelque chose qui révolutionne ma vie : Une femme ne devient pas un objet par ses vêtements, ni par ses allures, mais par son état d’esprit. Celui qui ne me croit pas devrait se donner du mal à réviser la vraie littérature féministe. Je conseille avant tout la grande Simone (de Beauvoir, bien sur) qui, il y a plus de soixante ans, avait - à mon humble avis   - déjà tout comprise.

 

Le lendemain je me réveille très tôt. Je suis trop contente de mes exploits. Je ne peux pas m’empêcher de ressayer ma nouvelle tenue. Je voulais devenir provocante et j’ai tenu promesse. La Bella du miroir me livre entière satisfaction. Elle me tente et je cède sans scrupules à la tentation sur mon canapé. Il me tarde le rendez-vous du week-end avec Chloé.

 

Je ne peux pas m’empêcher de faire un saut chez ma mère. À cette heure de la journée elle est seule à la maison. Mon père travaille. Je me prépare soigneusement. Je ne vais pas louper ma mère pour lui annoncer que ce dimanche je ne serais pas disponible non plus. Je procède à un maquillage très discret qui souligne la douceur de mon visage par des pastels. J’opte pour une jupe droite, gris souris avec un chemisier blanc à col claudine. Je suis à la montagne et si tôt matin il fait encore frais. Pour la première fois de ma vie je m’accroche une paire de bas, couleur chair à mon nouveau porte -jarretelles. J’ai décidé de m’habituer et d’en porter régulièrement, surtout cet hiver dans ma bibliothèque surchauffée.

 

Comme d’habitude, quand j’y vais chez mes parents, je mets mes souliers plats. Une jeune femme modèle se dessine dans le miroir, digne d’un pensionnat guindé d’une époque révolue. On reconnaît au premier coup d’œil que j’étais élevée à la baguette (sic, mais c’est l’effet que je désire en me préparant et en plus c’est la vérité).

 

Ma mère me regarde avec des grands yeux. Se doute-t-elle de quelque chose ? Sait-elle qu’aujourd’hui elle perdra définitivement toute emprise sur moi, que Bella ferrai la belle ? Je pense à un film avec Arnold Schwarzenegger, terminator. Je suis prête pour le jour du jugement et « je reviendrais »… pas sur mes décisions.

 

-Comment tu trouves ma nouvelle coiffure Maman ?

 

-Un peu trop courte, mais convenable.

 

-Excuse-moi, la coiffeuse avait la main très lourde. J’ai pensé que cela te ferrait plaisir.

 

-Cela me fais plaisir ma chérie. As-tu enfin terminé ta crise d’adolescence ?

 

-Oui Maman.

 

-Quand je pense au souci que tu m’as causé pendant tout ces années. N’as-tu pas honte ?

 

Je suis perplexe par tant de bêtise. J’ai envie de creuser un peu pour mieux comprendre. 

 

-Si, mais c’est aussi un peu de ta faute.

 

-Comment ça ?

 

-Tu aurais du être plus ferme avec moi.

 

-Je te rappelle que tu n’as jamais été privé de martinet Bella.

 

-Je sais Maman et je te remercie de tout mon coeur. Peut-être aurais-tu dû continuer un peu plus longtemps.

 

-Plains-toi auprès de ton père. C’est lui qui a insisté que j’arrête de te corriger.

Mais enfin tu reconnais que cela t’a fait du bien.

 

-Enormément Maman. Je regrette sincèrement ce temps-là.

 

-On dirait que tu regrettes surtout le martinet.

 

-Beaucoup Maman. Parfois je me dis que tout ce sera plus simple, si tu me corrigerais encore de temps en temps.

 

-Ce n’est pas l’envie qui me manque, Bella. Mais tu es adulte maintenant. Cela ne se fait plus à ton âge.

 

-S’il tu plais Maman !

 

- Cherche-toi un homme, Bella. Il te mettra au pli.

 

Ma mère est d’une stupidité invétéré et irrécupérable. Elle ne comprend pas le cynisme. Je ne suis même plus en colère contre elle. J’accepte les évidences sans résignation. Ce n’est pas à moi de changer mes parents. Un sentiment de paix m’envahit.

 

-Bella, j’ai un mot à te dire. Je me fais des soucis pour toi. Je n’aime pas tes nouvelles fréquentations. Cette femme qui est venue te chercher l’autre samedi, qui est-ce ?

 

-Une dame très bien.

 

-Ne me ment pas Bella. Ton frère l’a vu. Il m’a tout racontée. Lui aussi se fait des soucis.

 

Je déteste mon frère. Il a toujours été un fayot. Il sait s‘y prendre avec ma mère sous prétexte qu’une famille doit former un clan uni. Il se croit chez les gaulois, lui. Il est au chômage depuis quelques années. Depuis il n’a pas arrêté de grossir. Maintenant il ne peut plus travailler, car son obésité l’empêche. C’est la faute de sa première femme, bien entendu. Cette salope, comme il aime dire en se délectant du mot, lui a ruiné sa vie. Il se plaint auprès de Maman qui est toujours d’écoute pour son fiston chérie. Il passe des matinées entières avec elle pendant que sa nouvelle compagne, ma belle sœur donc, fait tourner la marmite en travaillant pour son « gros ». Ma belle sœur est, selon mon frère, une femme parfaite, pas comme moi qui ne pense qu’à sa bibliothèque au lieu de soutenir – dans ses heures perdues - son frère dans ses projets. Pour lui je suis une intellectuelle dangereuse, une femme de tête qui manque de féminité. Je devrais prendre exemple sur ma belle sœur qui est bien mieux que moi, qui est beaucoup plus jolie que moi, qui a les sens des valeurs.

 

Parfois mon frère se montre magnanime à mon égard, surtout pour les fins de mois quand je dois participer financièrement à son ménage ou pour lui avancer des sous pour des cadeaux pour sa compagne.

 

-Ton frère se demande, si cette femme ne serait pas une prostituée. Une voiture rouge, décapotable fait mauvais genre. On plus, ça doit coûter les yeux de la tête. Tu m’écoutes Bella. Finalement tu dois avoir raison. Je devrais décrocher le martinet. Es-tu allée chez le coiffeur pour me cacher ta mauvaise conscience ?

 

L’art d’accepter ces parents implique aussi de comprendre qu’ils nous connaissent parfaitement. Tant qu’il y a un lien affectif trop étroit il est impossible de se soustraire à leur emprise. La réflexion de ma mère me passe à côté. Elle ne me blesse plus. Je suis libre enfin. Le cordon ombilical est coupé. J’ai envie de la faire mousser comme elle essaye avec moi.

 

-Chloé est mon amie. Elle est veuve et vends des œuvres d’art et elle en vie très bien comme tu a pu constater. Je ne viendrai pas ce week-end non plus. J’ai encore rendez-vous avec elle.

 

Ma mère, surprise, change le ton, mais pas dans le sens que j’imaginais.

 

-Cela explique ses allures fantaisistes. Pourquoi tu ne l’invites pas chez toi. Cela nous permettrait de faire sa connaissance. Tu sais que ton frère est très doué en affaire. Il pourrait aider Chloé à mieux développer son commerce. Une femme toute seule se fait facilement rouler. Elle aurait besoin de conseil d’un homme. Qu’en penses-tu ?

 

Ma mère déteste sa belle fille. Elle n’est pas assez bien pour mon frère. De là à envisager de caser le gros avec une femme de treize ans son aînée pour le fric et le profit fait perdre à ma mère mes dernières sympathies. Je suis profondément dégoûtée.

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Par isabelle183 - Publié dans : La fille aux cheveux noirs
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Dimanche 15 juin 7 15 /06 /Juin 13:23

                                             CHAPITRE  6.1

 

                                      LA MÉTAMORPHOSE

 

 

J’ai obtenu mes journées sans solde, les premières depuis que j’occupe mon poste. Deviendrai-je moins sérieuse qu’avant ? J’en suis convaincue et cela m’amuse. Les yeux étonnés du maire m’ont presque provoqué un fou rire. Heureusement j’ai pu me retenir. L’influence de Chloé se fait remarquer de partout. Je vois les éventements maintenant sous un autre angle. Le maire n’a pas osé de refuser ma demande. Fascinant ce qu’un petit sourire coquin peut provoquer chez un homme. Comme les actes de la vie courante deviennent simples quand on sait s’y prendre.

 

Je me suis levée tôt ce matin. Je dois être à neuf heures à Toulouse dans un salon de coiffure réputé que Chloé m’a conseillé. Ce salon n’est pas comme les autres. D’abord, il faut sonner pour y entrer. Ici on trie la clientèle. Sans recommandation pas question que l’on vous ouvre. L’intérieur est du style dix neuf cent. Il y a des séparées dans lesquelles on se retrouve seul en tête-à-tête avec la coiffeuse ou le coiffeur de son choix, à l’abri de regards indiscrets. J’ai pris mon rendez-vous avec Geneviève, comme Chloé m’a suggère.

 

-Avec elle tu t’amuser bien et tu peux discuter de tout. Elle est calée en conseils de beauté et ouverte à tout sujet, même au plus coquin. Avec elle, il n’y a pas de stress et la prestation est divine. Parfois je passe la journée entière avec elle.

 

Une hôtesse m’accueille. Elle est habille charleston. Je n’ai pas d’habitude de ce genre de lieu.

 

-Mademoiselle Bella ?

 

Je hoche la tête. Elle me guide dans une pièce parfaitement équipée pour la coiffure. Un petit coin salon complète l’ensemble. Le décor est somptueux. J’ai droit à un thé, des petits gâteaux, des revues de coiffure. Elle me fait discrètement comprendre que je suis l’invitée de Chloé. Je ne cache pas que je me sens rassuré. Voyant le luxe et le service je me suis fait quelques soucis. Je ne suis pas dépourvue d’argent, mais j’ai bien saisi que ce cadre dépasse mes moyens.

 

Je suis curieuse et feuillette les fiches du personnel. Geneviève est une petite brune avec un carré court. Elle l’a l’air sympa et rigolote. Elle doit avoir le début de la trentaine et je ne peux qu’approuver le conseil de Chloé d’après ma première impression. Cette Geneviève m’inspire confiance.

 

Il me tarde de procéder à ma transformation. Pendant longtemps j’ai eu un véritable traumatisme de salons de coiffure. Je n’avais pas digéré mes souvenirs d’enfance. Maintenant ils me semblent tellement loin. Enfin je suis en paix avec moi.

 

Pourquoi je montre subitement un tel enthousiasme pour le court ? Essayons d’abord les écrits du père Freud. Selon la théorie de la séduction j’étais victime d’une mère castratrice qui cherchait un substitut à ses propres insatisfactions de façon pathologique. En me réduisant à une position passive elle exerçait une violence physique et morale à mon égard, en m’imposant sa volonté et ses critères d’esthétisme.

 

J’avoue que ma mère n’a pas eu une vie heureuse avec mon père, surtout au début de leur mariage. Mon père était marqué par une jalousie maladive et la soupçonnait en permanence des infidélités dans son absence. Les disputes à ce sujet étaient légion et il arrivait souvent que mon père levât la main sur ma mère, surtout quand il avait bu. Gamine, j’assistait impuissante à ses excès de violence qui me faisaient peur. Cependant j’ai compris vite que ces scènes finissaient souvent par des réconciliations au lit.

 

Ma mère, une femme forte physiquement et impulsive, se montrait envers mon frère et moi d’une sévérité particulière. J’ai reçu une éducation « traditionnelle » dont ma mère se vantait fièrement dans le voisinage. Je dois ajouter que les coutumes de la campagne ne sont pas tendres. Même dans les années quatre-vingt et quatre-vingt -dix les châtiments corporels n’avaient pas disparu en milieu rural. J’ai partagé le triste sort de beaucoup d’enfants.

 

Freud met déjà en garde les éducateurs contre ces pratiques en dix-neuf cent cinq dans les « Trois essais sur la théorie de la sexualité » et indique clairement les conséquences néfastes. À cette époque il a déjà abandonné la théorie de la séduction au profit du fantasme qui se base sur la vie imaginaire, tel que la personne se représente à elle-même son histoire. Le fantasme ne correspond pas forcement à une réalité vécu, comme j’ai pu m’apercevoir avec « les vacances chez ma tante » où la visite chez le coiffeur était source de sensations agréables et même ardemment désirée.

 

Je perçois plusieurs approches à ma subite tentation dont une me saute aux yeux. Je suis convaincue que je me sente coupable de ma relation avec Chloé envers ma mère et du fait que le week-end dernier j’ai décommandé mes parents au profit de ma nouvelle amie. Pour effacer ma faute j’éprouve le besoin d’une punition qui doit être – mesuré à ma propre échelle de valeur – exemplaire et mon masochisme me pousse à me l’infliger moi-même. Je serais encore plus sévère avec moi que ma mère.

 

D’un autre côté j’ai envie de choquer mes parents en les confrontant avec leurs propres incohérences. Il n’y a aucun rapport entre la moralité d’une femme et la longueur de ses cheveux.

Voudrais-je me débarrasser du fardeau de mon ancien vécu en imaginant que je serais ainsi capable de prendre un nouveau départ ? Je sais que cela est ridicule : on peut se changer la tête par un coup de sissors, mais pas le contenue.

 

Et si le court correspondait tout simplement à mon propre goût, tel que j’aimerais me voir ? Tel que j’aimerais être aperçu dans la vie sociale, alors en avant tout en femme de tête.

 

Geneviève arrive. Elle est encore plus belle que sur la photo.

 

-Bonjour Mademoiselle Bella, je vous souhaite une agréable journée dans notre établissement. Je suis Geneviève et à votre écoute.

 

Elle se tient devant moi. Elle porte une blouse blanche, très courte et des chaussures à haut talon. Encore un uniforme. Comment fait-elle dans ce métier pour passer sa journée sur des échasses.

 

-J’aimerais votre conseil de professionnelle pour mes cheveux, Geneviève.

 

-Avez-vous une petite idée ?

 

-Je vous en parlerai plus tard ! 

 

-Vous avez un visage parfait Bella, les proportions sont idéales, votre nez est sans défaut, les oreilles ont la bonne taille. Votre bouche est bien dessinée et le vert de vos yeux donne envie de le mettre en valeur par une coiffure adaptée.

 

Je ne m’attendais pas à tant de louanges. Peut-être Chloé n’a pas tort et je suis assurément une beauté qui s’ignore.

 

-Vous avez le libre choix ; autant le court que long s’accorde harmonieusement avec votre visage. Avez-vous déjà songé à essayer des cheveux lisses ? Si vous le désirez, je peux défriser les vôtres.

 

-J’aimerais bien abandonner ma permanente. Qu’en pensez-vous ?

 

-Je pense que vous gagneriez dans l’échange. Les permanentes se font de plus en plus rare de nos jours.

Personnellement je vous conseillerais du plus court. Cela mettrait les traits de votre visage en avant. Peut-être un changement de couleur ?

 

-Je serais tenté par du noir bleuté.

 

-Un excellent choix, très tendance. Nous sommes connus pour la qualité de nos colorations. Vous ne regretteriez pas votre ancienne couleur, je vous l’assure.

 

-Que ferriez-vous à ma place ?

 

-Vu la couleur que vous avez choisie, je vous conseillerai du court, style garçonne des années vingt.

 

Je me demande si Chloé n’aurait pas vendu la mèche.

 

-Je vous vous laisser main libre.

 

Geneviève me lave les cheveux. Elle prend son temps pour me masser, doucement au début et de plus en plus intense vers la fin. Je suis extrêmement sensible sur le cuir chevelu et mes frissons de bonheur n’échappent pas à Geneviève. Elle fait durer le plaisir. Puis je passe sur la fameuse chaise.

 

Comme hypnotisé j’assiste à ma transformation. Avec chaque longueur coupée je me sens revivre. J’ai l’impression que Geneviève me débarrasse d’une féminité qui ne reflétait pas ma personnalité et que je me suis sentie obligée d’adopter pour coïncider avec la norme.

Cela explique bien la multitude des négligences dans mes tenues et présentations. Pour réussir dans sa vie il faut être convaincu du produit que l’on vend. La concurrence ne dort pas et il faut focaliser toutes ses forces si on veut s’imposer. J’ai compris avec Chloé que a solution la plus efficace ne tient qu’à un fil : être soi-même avec les autres.

 

Ma longue frange tombe, mes oreilles apparaissent, ma nuque se dévoile. Je me trouve de plus en plus jolie. Cela ressemble bien à ce que j’aivais décrit à Chloé. Je devrais être contente, mon vœu est exhaussé. Pourtant je ne suis pas indubitablement satisfaite. Dans ma tête se dessine vaguement sur un horizon brumeux l’ère d’une nouvelle Bella. Pour l’instant je suis loin, je suis tout au début de mes démarches et je ne sais pas encore comment réaliser mes ambitions, un peu démesurées. Je voudrais atteindre deux buts à la fois : En premier, que le contenu de ma tête soit reconnu, par des actes socialement revalorisant. En deuxième être désirée physiquement par une présentation de mon corps, choisie selon mes propres critères d’esthétisme, cohérences et incohérences. Sur ce dernier point notre culture s’avère avantageuse pour moi. L’exhibitionnisme du corps féminin est parfaitement toléré et j’y compte bien en profiter en poussant mes limites à leur paroxysme. Je réalise que je suis prête à assumer ma métamorphose en objet de convoitise en imposant mes règles. Cela me permettrai une sorte de pré-trie pour n’attirer que ceux enclins aux mêmes délires que moi. Après tout, je voudrais aussi m’amuser dans la vie. Je verrais bien si le sucés sera au rendez-vous.

 

-Ça ira Bella ? Vous ne trouvez pas trop court ?

 

- Au contraire. J’aimerais faire une surprise de taille à Chloé. Elle ne me crois pas chiche pour du ultra court. Ayez la main lourde. Je voudrais un changement radical, sans négliger l’esthétisme bien sur. Nous reste-il de la marge ?

 

-Rassurez-vous, votre visage se prête à tout. Cela est fort rare.

 

-Entre nous, j’ai deux vies bien distinctes. Je suis bibliothécaire dans une petite ville je dois me présenter correctement au travail. Le week-end je me lâche et me permet plus de fantaisie. Il me faudrait quelque chose de conciliable.

 

-Donnez-moi une idée précise de ce qui vous tenterais vraiment. Je suis là pour ça.

 

-Qu’avez-vous à me proposer de plus court ?

 

-Il n’y aura pas de regret de votre part ?

 

-Soyez en rassurée Geneviève.

 

- Je verrais quelque chose de très voyant, très provoquant et … très sexy.

Nous renonçons à la petite longueur dans la nuque et nous dégageons l’arrière de votre tête au maximum, on ne gardant …que le stricte nécessaire.  Vers l’avant nous rallongeons petit à petit. Puis pour le tout devant des petites longueurs qui vous permettront, à l’aide d’un gel, mille fantaisies, du plus sage au plus osé. Qu’en dites vous ?

 

J’accepte avec un sourire qui vient du cœur.

 

Geneviève pose les sissors et se munie d’une tondeuse pour ma nuque. La sonorité me semble en ce moment la musique la plus excitante du monde.

 

-Vous verrez, combien d’hommes seront fous de vous ! Beaucoup n’osent pas s’avouer ce genre de fantasme, mais une fois devant le fait accompli ils auront du mal à garder leur calme.

 

C’est parti. Les vibrations de la tondeuse me procurent un frisson incroyable. Aujourd’hui c’est jour de fête. La guerre avec moi est finie. C’est la libération.

J’ai la chair de poule sous une pluie de mèches qui se déversent sur le sol. Je me regarde à nouveau dans la glace. Je me passe la main dans ce qui me reste de mes cheveux. À l’arrière ça pique drôlement comme des minuscules épines. Ma vie va changer. Qui s’y frotte, s’y pique. La couleur s’applique au pinceau sur des chaumes d’une sensibilité incroyable. L’érotisme de la sensation dépasse mes rêveries d’antan. Ma « tante » aurait l’air d’une hippie à côté de moi.

Pendant la pose de la couleur Geneviève reste avec moi. Ici on ne vous met pas dans un coin d’attente. J’ai droit à une autre boisson de mon choix, préparée sous mes yeux.

 

-J’avoue que j’étais impatiente de vous connaître Geneviève. Chloé m’a parlée tellement en bien de vous.

 

-Merci ! Chloé est une personnalité à part. Elle est éternellement à la recherche de la beauté et des plaisirs en tout genre. Elle vient souvent nous visiter lors de ses passages à Toulouse. Malheureusement je n’ai jamais eu le plaisir d’apercevoir son mari. Elle n’en parlait jamais. Elle m’a expliquée pourquoi. C’était un accord entre elle et son mari qui voulais garder le mystère planant autour de lui en se créant un anonymat le plus strict. Quel homme étrange et si modeste à la fois. La célébrité le laissait froid. Je ne vous dit pas ce que moi j’aurais fait à sa place.

J’avais à peine dix-huit ans quand j’ai débuté ici. L’ambiance est excellente.

Chloé a toujours été adorable avec moi. Elle m’a faite évoluer.

 

La couleur a prise. Geneviève me rince les cheveux. L’eau est agréablement chaude. Je me sens bien et en confiance. Je veux être la plus belle pour Chloé. Après un séchage de quelques secondes j’ai du mal à me reconnaître. Le ultra court avec ma nouvelle couleur me va à la merveille. J’ai énormément rajeunie, malgré me vêtements qui contrastent. On dirait que j’ai tout juste vingt ans et je compte bien profiter à partir de maintenant de mon adolescence prolongée.

Pour le maquillage du jour je fais une fois de plus confiance à Geneviève. Il est aussi réussi que ma coiffure. En me regardant dans la glace je me trouve tellement séduisante. Je suis sur le point de tomber amoureuse de moi. Enfin je me plait et ça remonte mon ego.

En partant, je laisse un bon pourboire, bien mérite, à Geneviève.

suite


Par isabelle183 - Publié dans : La fille aux cheveux noirs
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Vendredi 30 mai 5 30 /05 /Mai 01:09

                        Les oiseaux bleus

 

Petit à petit l’été et les vacances tendaient vers la fin. Le retour de Camille était prévu pour la semaine suivante. Il tardait Lucy à revoir son amie. En appliquant soigneusement les consignes de Nadège, elle avait gagné de nombreux privilèges. Il ne manquait plus le droit de sortir. Ce but tant désiré dépendait uniquement de son admission aux « oiseaux bleus ». Elle savait la sélection difficile, mais pas impossible.

Lucie était une fille ambitieuse qui ne croyait pas au hasard. Elle s’exerçait sans relâche en tenue sur des musiques entraînantes, révisant ses pas à chaque occasion. Elle avait toujours eu un faible pour la danse et un bon sens de rythme. Rapidement elle se déplaçait sur les hauts talons avec aisance et étonnait Nadège de jours en jours par ses progrès. Elle réussit à ajouter la marche de parade de la corporation à son répertoire en exécutant les mouvement avec précision et en épousant le rythme par le claquement de ses talons.

Deux phrases de Nadège hantaient en permanence ses pensées :

 

« Tu as la chance de devenir un « oiseau bleu » et c’est tout ce qui devrait compter pour toi. »

 

Et :

 

« Si tu arrives à intégrer la troupe, nous réviserons tes privilèges. »

 

Le grand jour venu, elle se sentait prête pour le casting.

Malgré une dizaine de candidates dont que deux allèrent être retenues, elle ne se découragea pas, décidée de donner le meilleur d’elle.

Elle se  découvrit étrangement émue en quittant la maison en tenue de parade, accompagnée par sa tutrice qui ne cacha pas sa fierté pour son élève.

Lucie possédait un joli corps et un visage harmonieux. Elle ne put nier que l’uniforme la mit en valeur. En arrivant à la salle de sélection, elle remarqua les regards envieux des autres candidates et leurs tutrices.

Lucie et Nadège formaient un joli couple. Nadège n’était pas seulement l’éducatrice la plus respectée, mais aussi de loin la plus belle femme du village. La concurrence venait de sa propre maison et Lucie le savait trop bien. La ferme intention de défendre la réputation de sa tutrice par une brillante performance, lui fournit le mordant nécessaire de s’imposer dans cette compétions.

 

Les candidates alignées l’instructrice et la présidente du club firent une première inspection.

 

« Mademoiselles, la discipline est le meilleur moyen pour mettre l’ordre dans le chaos de vos ambitions, émotions et contradictions personnelles », dit la présidente.

« Et elle est de fer ici, croyez-moi. Vous apprendriez chez nous trois choses avant tout : Manier vos baguettes, marcher au pas cadencé  et la signification de l’esprit de troupe pour livrer un joli spectacle. Nous ne tolérons aucune manifestation d’individualité. Vous portez toutes la même uniforme et nous interviendrons au moindre faux pas de l’une parmi vous dans une représentation publique par une punition collective.

Quand vous porteriez votre uniforme hors de cette maison, nous attentons de vous un comportement irréprochable qui fait honneur à notre corporation.

Gare à celle qui enfreint cette consigne. Elle sera corrigée devant la troupe au grand complet.

Nous vous considérons en adultes et non en filles immatures. Par conséquence pour marquer cette différence nous appliquons la cravache qui vous changera du martinet de la maison.

Nous allons commencer par une inspection de vos tenues et vos allures.

 

L’une après l’autre fut convoquée devant le jury pour se présenter. Selon la démarche de la fille, Lucie saisit immédiatement les concurrentes les plus dangereuses. Il n’y avait que trois places disponibles. La bataille allait être rude.

Il y avait une malheureuse candidate très gracieuse qui se fit éliminer dès le début, car sur le chemin elle avait salie le talon de ses cuissardes par inattention sans se rendre compte.

Lucie, habituée aux exigences de Nadège, n’eut pas négligée en entrant dans salle de jeter un regard critique dans un des miroirs pour s’assurer de mettre toutes les chances de son côté.

Avant d’être congédiée, la fille fut sanctionnée de 6 coups de cravache pour manque de respect envers un uniforme prestigieux. L’instructrice lui dénuda le derrière et lui fit adopter la posture que Lucie avait apprise avec Nadège au fil de la semaine. Elle reçut son châtiment en exposant les rondeurs bombées de son séant aux recrues restantes qui manifestèrent leur accord avec la présidente par des timides rires de ravissement, trop contentes que le nombre de concurrentes se rétrécît.

Sa tutrice s’empara de la fille par l’oreille en lui promettant un deuxième spectacle privé en arrivant à la maison.

Lucie ne tenta pas d’imaginer la réaction de Nadège en cas d’échec. Alors elle resta concentrée sur les épreuves à venir. Mais elle se sentit fort émue d’avoir assisté à une première fessée en public et il lui tarda déjà les suivantes. En quelque sorte l’ambiance chez les « oiseaux bleus » l’inspirait et lui provoqua sa première « sueur » de l’entrejambe bien consciente. Il en sembla de même pour ses concurrentes qui se trahirent par l’aigu de leurs ricanements et la cadence de leurs respirations. Lucie comprit mieux l’épaisse doublure en coton renforcé du bas de maillot.

 

Les présentations faites il fallait passer à la pratique, d’abord en individuel. Lucie, fort de son expérience en gym tonique au réveil, plus exercices supplémentaires d’une laborieuse semaine, se montra dans une excellente condition physique qui lui valut un petit compliment du jury.

Elle fut la seule à ne commettre qu’un seul lapsus, mais impressionna le jury par la manière dont elle assuma les conséquences aussitôt par un reflex acquis chez Nadège, en adoptant une posture irréprochable de punition. Elle ne se rendit même pas compte à quel point elle avait fait sien ce geste qui ne lui demanda aucune réflexion.

Ce petit plus lui valut l’approbation de son sérieux par la présidente et le mépris ouvert des autres concurrentes qui n’apprécièrent guère ce genre de fayotage.

La plus choquée fut Lucie qui réalisa à quel point l’éducation de Nadège laissait de traces visibles et à quel point il serait difficile de les cacher par la suite devant ses amies. Camille lui avait annoncé par courrier son retour pour dans trois jours. Tout devenait urgent.

 

Quand l’heure sonna des épreuves en groupe, ils n’en restèrent que quatre filles dont notre héroïne. Elles eurent observé de multiples départs précèdes par des cuisantes fessées pour mauvaise impression et imposture malveillante devant le jury.

Pour corser la rivalité, la présidente annonça que seul deux nouvelles seraient recrutées au lieu de trois.

L’étape finale se prolongea par la diversité des exercices. L’instructrice fit parader les filles sur des chorégraphies complexes qui ne permirent pas la moindre inattention. Il fallait lever se jambes bien hauts, encore et encore. L’art de la majorette devrait rester le privilège d’une élite. Les filles transpirèrent à grosses goûtes dans leurs uniformes et l’odeur de leur sueur saine, mélangée à celle causée par l’angoisse de se voir éliminée se remarqua de loin.

 

Lucie se tint avec bravoure, mais n’avait pas compté sur la malhonnêteté de son adversaire le plus farouche, une fille à dents particulièrement longues.

Celle-ci, sous prétexte d’un faux pas, envoya un coup de pied redoutable dans la cheville de Lucie qui tomba par terre en poussant un grand cri de douleur.

A cet instant Lucie crut apprendre une évidence pour la vie. Le but justifiait les moyens. Elle se leva aussitôt, mais fut contrainte de sortir du rang et endurer un châtiment exemplaire pour interruption du spectacle. L’institutrice se servait avec grande habilité de la cravache dont Lucie dut compter les coups à haute voix avant d’être envoyée sous la douche en passant le long corridor du milieu de la salle bordé des spectateurs.

Elle pleurait à haute voie de douleur et d’injustice dont témoignait son derrière abrité uniquement par le mince fil du maillot string. Elle saisissait mieux l'intérêt de cette découpe si singulière et se sentit profondément rabaissée non à cause de sa punition publique, mais à cause de son élimination aux préliminaires.

Elle réalisa avec quel plaisir elle eût aimé adhérer à cette troupe. Il s’agissait moins de son envie de se distinguer pour ses mérites devant Nadège et l’assemblé dans la salle que de la satisfaction retenue par une forme de loisir qui lui convenait.

Elle s’était toujours considérée comme une individualiste invétérée. Là, elle avait découvert le allégresse de se confondre dans un groupe et de rallier sa force à celle des autres. Il n’en restait que se larmes.

 

Quelle fut sa surprise quand – après sa douche  et habillée de nouveau – elle s’apprêta à rejoindre Nadège dans la salle pour rentrer à la maison.

Devant ses yeux ébahis ses anciennes rivales furent déshabillées de leur uniforme pour comportement inadmissible et reçurent des corrections magistrales pour mauvaise fois et manquement grave à la camaraderie. Leurs uniformes confisquées elles durent rentrer à la maison en exposant leur déshonneur par la nudité publique.

 

Lucie par contre eut droit à un quart d’heure de gloire. Sous les applaudissements de l’assemble pour sa réussite au concours d’admission elle se vit conférée les galons des « oiseaux bleus » sous forme d’épaulettes à rajouter à sa tenue. Ses nouvelles camarades l’accueillirent d’une manière chaleureuse qui fit du bien à Lucie.

Faisant partie désormais de cette société très hermétique, on lui expliqua les mœurs en vigueur chez les « oiseaux bleus » qui la ravirent au plus haut dégrée.

 

Quoi dire d’autres de cette journée mémorable ?

Ah oui ! Elle apporta la preuve qu’il fût possible de contourner les réglés de Nadège.

Ce drôle d’oiseau qu’était Lucie put sauver inespérément une partie de ses plumes. Comment et pourquoi ? Ceci est une autre histoire.



11 La mauvaise pente 

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Par isabelle183 - Publié dans : Les mémoires de Lucie
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