Samedi 18 juillet 6 18 /07 /Juil 12:07


 

Malya est une jolie étudiante, plutôt sérieuse et très sage dans sa mise comme dans sa tenue. Un peu timide. Trop réservée pour parler et nouer vraiment des amitiés. Ses yeux se baissent invariablement quand elle s’adresse à un professeur, ou à un étudiant plus âgé, et respirant l’assurance. Une attitude touchante et naturelle, qui fait sourire et frémir secrètement la plupart des hommes qui la croisent. Elle est complètement ignorante de son charme et des regards qui suivent son passage lorsqu’elle traverse un couloir, d’une salle de cours à la bibliothèque, ses livres sous le bras.


Malya voudrait réussir ses études ; elle étudie l’art sacré hindou et bouddhique, et les techniques de fouilles. Les jungles d’Asie l’ont toujours fascinée ; temples émergeant d’un entrelacs vert, dense. Forêts primaires de bambous et bouleaux. Adolescente déjà, elle voyait en idée les rayons dorés gouttant comme du miel entre les feuillages, venant raser les antiques pierres éboulées. Elle a tout sacrifié pour son rêve : et surtout les frivolités de l’amour et sa gravité. Elle ressent un pincement au coeur, parfois, de ce choix si exigeant, quand elle s’éveille seule aux lueurs ternes de l’aube ; le regret d’une épaule réconfortante. Une épaule chaude, solide, aimante et… Elle pâlit en même temps que le ciel qui s’écrase au carreau de sa chambrette. De telles idées… Un fluide liquide vient s’écouler entre ses cuisses, qu’elle serre inutilement, un réflexe. Elle entrouvre les genoux, remonte le devant de sa chemise de nuit de laine douce à petites mailles, s’ose à dégrafer les pressions de son body d’un doigt nerveux et coupable et vient vérifier l’origine de cette liqueur, sa fluidité, sa texture entre ses doigts qui se frottent pensivement, entre ses lèvres ; elle les entrouvre et se retrouve inondée de bouffées de sa propre odeur. Elle rougit. La fragrance excite sa culpabilité ; éveille des tourments qui palpitent derechef dans son ventre. Elle enfouit sa tête dans l’oreiller. Toujours agenouillée, gardant les fesses en l’air.


« Tu mériterais d’être punie pour cela » Et le doux liquide qui s’écoule de plus belle. Elle frémit de toute sa peau : tu mériterais d’être punie…


Elle aime cette phrase. A demi inconsciemment, à demi perversement, elle tire sur le tissu de son vêtement de nuit et dégage ses fesses pommées. Un souffle d’air vient facétieusement les caresser, s’insinuer entre elles, et la fait trembler. Elle remonte le body sur ses reins et l’esprit au bord du sommeil, se laisse aller à une rêverie où…


Mais respectons sa pudeur…


La fille sur le lit ondule lentement, l’oreiller sous sa tête file entre


ses cuisses frêles. Rien n’étouffe ses petits cris. Violents.

_________________________

(…)

 


Quelques semaines plus tard...


En rentrant de séminaire, Malya s'accorde toujours un temps pour relire ses notes. Ce jour-là, quand elle se penche sur l'exposé auquel elle a assisté dans la journée, un phénomène étrange l'accable. Elle sent une force incompréhensible entrer en lutte avec son esprit. Une volonté de son genou de fléchir, de ployer. Elle est seule chez elle. Devant ses yeux, sur son bureau, s'étalent, ordonnés et impeccablement manuscrits, ses cours sur le shivaïsme. Quel est ce désir absurde. Plus elle résiste, plus la sensation devient impérieuse : la cheville, les genoux, réclament son attention, lui imposent leur désir d'humiliation. Son corps entre en contradiction avec sa raison. Puissamment, elle se refuse à s'agenouiller. Elle attrape un feuillet et se concentre sur la lecture des stances de Bhaïrava. Sous la violence de l'effort, son front se couvre d'une fine pellicule de sueur, d'une buée de désir émanant de son corps, et que voudrait contredire l'esprit. L'envie se condense -sans issue. Des bouffées fleurissent en alternance dans sa chair gorgée de sang, chaudes, moites, puis effroyablement fraîches, la roulant de frissons.


La coexistence de ressentis contradictoires perturbe la jeune femme réservée, qui s'angoisse de se comprendre à deux doigts de capituler.


C'est dans un sursaut d'une violence désespérée qu'elle se raccroche au cortège des désirs connus' Des désirs apprivoisés...


Sa pensée dérive vers un membre de son unité de recherche, un intervenant dont la voix chantonnante l'obsède.


Les yeux de Malya papillonnent dans la pièce. Personne.


La lutte est inégale, le combat inutile.


Sa volonté s'épuise comme son désir gonfle, et enfle, et s'emplit d'elle. La brûlure maintenant occupe tout l'espace, le désir pulse dans l'intégralité de son corps. Un douloureux désir de douleur. Une abnégation. Un désir repris par sa volonté même -celle-ci a renoncé- qui soupire de s'effacer, de s'évanouir. Une résorption. Malya, tiraillée, accepte de baisser le front. Son esprit renonce à toutes prérogatives et c'est à l'instant où elle cède que les portes du plaisir s'ouvrent. Une vague submerge la douce étudiante, salée, violente, elle l'envahit et rejaillit par tous les pores de sa peau. Le plaisir exsude, son corps se tord, d'incompréhension...


Le cocon de son bas-ventre est un fer qui se déforme, soumis à l'épreuve de la fusion, un brasier de colère qui veut et refuse la jouissance. Une langue de feu s'élève suivant un étroit sentier oublié et porte sa chaleur fulgurante dans la colonne de moelle. Ses yeux se révulsent. Ses yeux se closent. La pièce est lumineuse, éblouie, aveugle.


Malya tombe à genoux sur le bois rugueux du parquet. Quelques perles de sang quittent sa peau écorchée et s'écrasent sur les lames. Malya boit le plaisir, avide, pressée. Assoiffée. Ses mains se raccrochent à la rugosité des lattes. Les vagues se succèdent et sa nuque s'étire, s'incline. Plus d'orgueil, plus de femme, l'étudiante s'est évaporée, son corps confondu à l'espace. Sa victoire et sa défaite, intimement liées. Sa victoire est sa défaite.


Son corps s'alourdit dans la pièce silencieuse. Elle lève les yeux, et retrouvant la vue, aperçoit un fracas d'étoiles. Des étoiles si pures et si proches à présent que le dais de ses frontières écroulées a pris nouvelle couleur.


Des étoiles pures sur un ciel bleuté, zébré d'argent, cerné d'orangé.


Un velours bleu, sombre, qui sait la valeur de l'aube en train de se lever.

 

 

Par isabelle183 - Publié dans : Récits de fessée par mes amis du net
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