Vendredi 3 juillet 5 03 /07 /Juil 13:41

 

Suite de : Delirium 1  (un récit de Tessa)

Je suis une toile expérimentée et l'art peut réclamer bien des sacrifices. Généreusement, j'exécute sa demande implorante et ferme les yeux en soupirant. Il se poste à mes côtés, réjoui, et pose une main brûlante sur mes fesses : visiblement il va commencer par cette partie là et une petite voix surgie des profondeurs de mon instinct me chuchote étrangement que je devrais me méfier. Je frémis mais me tiens coite pour ne pas perturber son inspiration.


Une cataracte de claques sèches s'abat sans prévenir me faisant sursauter : qu'est ce que c'est que cette méthode de barbare ?!! Je passe mentalement en revue tous les articles parcourus : non, pas une ligne sur cette technique !


Certes, les artistes divulguent rarement leurs recettes mais tout de même ! je trouve le traitement un peu dur et me crispe. Pas une bonne idée : sa main rebondit avec plus de vigueur.


Allez je respire, je peux surmonter, je suis une pro. Si si.


Il s'arrête, grommelle des choses incompréhensibles et mon oreille capte vaguement des mots : « insolente» « obéir » « leçon »... Il ne s'adresse visiblement pas à moi et doit chercher un titre pour son œuvre. J'ai un sourire de soulagement : c'est le signe que le travail est achevé et je me relève en m'étirant. C'est pas mal en effet cet aplat rose qu'il vient de créer : un peu cuisant mais une jolie couleur naturelle.


Presque un peu banal'


-Aïe ! Non mais ca ne va pas ?! » Il vient de me cingler de sa baguette et me dit sèchement de reprendre la position.

Oh ces artistes capricieux ! ca ne peut pas s'exprimer normalement, verbaliser ses intentions comme tout le monde. Pff allez comprendre les fuligineuses pensées de ces êtres étranges ! heureusement que je suis une excellente toile qui retiens merveilleusement bien les positions imposées et je retrouve sans peine la courbure recherchée.


Si si c'est bon comme ca. Mais si je suis cambrée !!


Je le sens énervé, il n'arrive pas au résultat espéré et sans pitié, il me biffe, me rature de sa maudite férule. De temps en temps il s'interrompt : rehausse une section d'une tonalité carmine avant de dessiner à nouveau un faisceau de striures qui s'enchevêtre sur mes fesses naguère nacrées. Par moments un gémissement léger m'échappe sans que je ne puisse le retenir : je suis un peu honteuse de ce manque de contrôle mais bon, la méthode employée n'est pas très douce, quoi qu'il en dise. C'est typique des artistes cependant : ils croient savoir ce qu'on ressent mais évidemment eux ils se contentent d'œuvrer, jamais ils ne se proposeraient comme récipiendaires. Je subis un temps, fière de ma volonté, mais une envolée particulièrement enthousiaste (de sa part) amène un sursaut de rébellion et je fais volte face.


Nos regards croisent le fer, je ne dis rien parce que les toiles doivent être silencieuses mais mes yeux protestent avec véhémence. Il convient qu'une pause est devenue nécessaire pour permettre aux couleurs de prendre, de se solidifier. J'acquiesce : enfin un peu d'humanité ! et vais pour m'allonger.


Je n'en crois pas mes oreilles ! il me mène dans un coin et m'ordonne de m'agenouiller. Hors de question. Il est gentil mais je connais mes droits et j'ai droit à une vraie pause.


(Entracte bis : « « Non », vous êtes sûre ' bon, on peut continuer dans ce cas ! « )


Je crois qu'il abuse un peu...je ne suis pas certaine de la plausibilité de ses arguments ; apparemment il s'agirait de rougir mes genoux de manière à créer un rappel de couleurs ...Mouais. Je négocie pour en finir rapidement et reprends agacée la pose. A chaque fois que je proteste il me fait remarquer que ce n'est pas terminé. J'argumente : les toiles ne sont jamais terminées au goût de leurs créateurs et les résultats n'en sont pas moins là. L'égoïste ne veut rien entendre.


C'est que ça commence à être vraiment pénible pour moi : lui s'exprime allègrement par de grands mouvements, il fignole en prenant son temps mais moi je dois rester pétrifiée et immobile et c'est une vraie souffrance que d'endurer les rainures abrasives de cette fichue tige.


Soudain il gronde et pointe un doigt réprobateur sur mes mains froissées

: je dois les ouvrir , laisser s'écouler les flux de son inspiration. (Laughing)

C'est mieux ! clame l'inconscient. Il ajuste encore un peu, surligne telle pliure sanguine, enlumine telle zone rubéfiée et soudain concède que c'est fini.


Je me relève illico et très fier il tient à me montrer lui-même sa création.

J'en reste subjuguée : en restant concentré sur mes fesses il a crée un contraste saisissant avec le reste de mon corps intact et mon regard converge sur le centre flamboyant du tableau. Oui oui, je reconnais mon ignorance : une palette de couleurs naturelles sont nées sous sa main comme par magie, toute en teintes et demi-teintes : l'arrière est un rouge fondu, opacifié sur lequel s'inscrit presque en relief un fin réseau de cannelures rudentées. Je suis béate.

Quel beau métier.


Maintenant je m'offre des vacances


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Par isabelle183 - Publié dans : Récits de fessée par mes amis du net - Communauté : La fessée
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