Mardi 24 février 2 24 /02 /Fév 23:24

J’ai grandi « sans dieu, ni maître » et je ne suis donc pas très familière avec les coutumes de l’église au sujet de la confession. Il est donc intéressant de constater que cette notion tient une place de choix dans mon monde fantasmatique.

Je ne suis pas sensible à la lourdeur austère que dégage la vue d’un confessionnal d’église, ni d’un prie-dieu et le fantasme du prêtre en robe noire me laisse de glace aussi.


Par contre je me suis découverte friande que mon homme me confesse régulièrement.


Il ne s’agit bien entendu pas de « confessions »  à la Saint Augustin d’Hippone qui abritent d’ailleurs quelques merveilles et qui furent source d’inspiration pour Réné Descartes qui reprend « Je me trompe, donc je suis » en le transformant dans son célèbre «cogito ergo sum ».


Non, nous ne sommes même pas proches des « confessions » de Rousseau quand il parle de ses souvenirs fessières en évoquant Mademoiselle Lambercier que j’ai trouvé une fois, tenez vous bien parmi les sujets du bac français Si vous êtes amateur de fessée comme moi je vous conseille vivement à lire ce petit sujet qui me semble être composé par un grand amateur de fessée qui s’ignore, cynique ou subversif et qui se délecte à insister sur une analyse du vocabulaire « fessée, traitement, correction, châtiment, menace du châtiment » sous le titre : un aveu difficile à faire. Bref ça sent l’âme sœur de loin.


Pour ma part je ne dispose d’aucun souvenir lié à une fessée pendant l’enfance.

Mes confessions concernent alors plutôt mes fantasmes. Mon homme est une personne qui est sans inhibitions à ce sujet. Il en parle de ses fantasmes comme il parle de philo, de peinture ou de la préparation d’un repas de fête. Par mon expérience analytique je ne suis pas non plus très coincée à ce niveau car se faire analyser implique de mettre tout sur table sans retenue si on désire vraiment un résultat. Mais à rapport de monsieur je ne suis d’une pudeur extrême.


D’ailleurs il m’en a parlé de ses fantasmes principaux (fessée, épilation intégrale de la dame et lingerie sexy) pendant notre première nuit passée ensemble. Je savais donc dès le début à quoi m’en tenir, mais je m’éloigne du sujet.


Alors je fus initiée dès le lendemain par ses soins à l’éducation anglaise et discipline domestique (en couple) ce qui sont à mon avis deux pratiques bien distinctes ; formation que j’ai « subie » avec beaucoup de plaisir et sérieux. Et pour accélérer mes progrès nous avons instauré d’un accord commun les fameuses confessions.


Le besoin de confession comme celui de punition s’apparente selon Freud à une culpabilité inconsciente qui est sans analyse quasiment impossible à saisir. C’est en fouillant en profondeur qu’on trouve enfin les vestiges de cette construction fort vicieuse qui –non découverte et mise à nu -  peut nous jouer des sales tours dans la vie quotidienne en se manifestant de manière détournée par un masochisme social qui peut prendre les formes les plus étonnantes.

Les travaux de  Reich ont apporté à la théorie freudienne les  compléments nécessaires pour que cette structure devienne intelligible.


Je ne dispose que de très peu de masochisme social dans ma vie active. Mais parfois c’est plus fort que moi et je montre de l’auto-dérison devant les absurdités de ma psyché. Je suis consciente de mes désirs et pulsions cachées avec toutes les conséquences que cela implique et je me sers de mes tendances masochistes essentiellement dans un but érotique. Je canalise alors l’énergie disponible au bon endroit sans que cela devienne préjudiciable pour ma vie sociale. Mon envie de bloger fait partie de mon masochisme social et satisfait ma compulsion d’aveu et mes traits démonstratifs, pour reprendre une expression de Reich. C’est en donnant une forme concrète à ses irrationalités qu’ils perdent leur danger et leur action inconsciente et ils deviennent particularité de la personnalité sans être nocives. Je ne suis pas une artiste, mais le secret de bien de grands artistes consiste à transformer leur névroses (ou traits névrotiques ) en œuvre d’art en utilisant l’énergie sexuelle d’une manière constructive.


Voila les bases de cette étrange pratique dans mon couple. Je reviendrai à la partie pratique dans un autre article.

 

Par isabelle183 - Publié dans : Discipline domestique
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