Lundi 1 décembre 1 01 /12 /Déc 13:52

Suite de mon article : Distinction approfondie entre fessée et S/m (introduction) 1

 

Depuis les contributions de Karl Abraham à la théorie freudienne nous savons qu’à l’intérieur de la phase sadico-anale de l’enfance (voir mon article 22 à ce sujet) se produit une modification importante. Dans la pratique de la fessée il est facile de distinguer les reliques de ce qu’Abraham appelle la phase précoce et la phase tardive.

 

-A la phase précoce correspondent des fantasmes, souvent inconscients, à endommager le derrière de la dame. Ce qui peut se manifester par le désir d’une pratique allant aux hématomes et lésions. Ceci permet d’établir un premier critère objectif de pratiques de S/m par ses effets.

Si la dame dispose d’un fantasme complémentaire, je n’y trouve rien à redire. Toutefois il suffit de retenir :

 

473 Cette forme de fantasmes vise un endommagement physique.

 

-A la phase tardive correspondent des fantasmes de domination qui excluent un endommagement du derrière de la dame. La domination s’exerce par la douleur. J’insiste sur le fait que le désir de faire mal aux fesses d’une dame n’est pas à confondre avec le désir de les endommager.

Ici aussi nous trouvons des critères objectifs de pratiques S/m. Outre qu’aux marques plus superficielles, l’excitation peut se lier à des cris ou gémissements de souffrance et/ou à des larmes de douleur chez la dame.

N.b. Il y a une grande différence (ceci est mon point de vue personnel) entre des larmes induites par une forte émotion et des larmes induites par une douleur jugée subjectivement comme insupportable.

Ici il suffit de retenir :

 

Cette forme de fantasmes vise une domination/soumission par la force et explore les effets de la souffrance.

 

Ces deux familles de fantasmes S/m (selon les critères ci-dessus) sont largement mises en scène dans de nombreux clips de fessée. Je pense que ces clips passent à côté de la « réalité fantasmatique » de beaucoup d’adeptes masculin et féminins de la fessée qui ne s’y retrouvent pas. Au mieux leur approche peut comporter un certain trouble envers tel ou tel élément isolée, comme c’est mon cas pour les marques cramoisis. Je n’ai pas encore abordé le non-dit des marques en détail et je ne pourrais le faire dans cet article. Mon blog se construit petit à petit. Il reste encore tellement de choses à dire et à explorer dans la fessée.

J’aimerai seulement pointer vers un détail : J’aime beaucoup voir des photos de belles marques, surtout les empruntes de main sur un fessier.

Par contre si cet élément se trouve dans un clip et fait hurler la dame de douleur ma fantaisie se coupe net.

 

Je pense pour avancer dans notre questionnement, il faudra déterminer où et comment le fantasme de la fessée se détache des éléments sadiques.

 

 

-Regardons d’abord le fameux principe de la réalité: être capable de maîtriser les pulsions dangereuses envers soi-même ou autrui.

Ce principe n’a pas besoin d’être dans un fantasme ou clip. Mais il est indispensable entre deux personnes qui veulent pratiquer la fessée dans des bonnes conditions. Il touche des notions comme « se contrôler/perte de contrôle » qui mériteraient un sujet à part. Cependant une maîtrise n’est pas synonyme d’absence de désir spécifique. Et mon but dans cet exposé concerne justement des critères qui distinguent un désir « fessée » d’un désir S/m. En quelque sorte je cherche à positionner la fessée comme pratique autonome, si cela puisse exister, dans la multitude des fantasmes existants.

 

-Y a-t-il possibilité de quitter le terrain du S/m en se reposant sur la convention sociale qui elle n’a rien d’objectif, mais qui exprime l’approche subjective d’une majorité ?

 

Un exemple très simple : Un adulte qui infligeait dans le temps une fessée à un mineur savait très bien que ce traitement de force provoque une douleur. D’ailleurs causer une douleur était le but de la fessée en vu d’améliorer le comportement. L’expression : Je te fesse pour ton bien, allait dans ce sens. Changer le comportement pour faciliter l’insertion sociale du futur adulte en lui montrant le bon chemin d’une manière forte.

L’adulte, était-il alors un sadique, car les effets qu’il causait correspondent aux critères intersubjectifs ci-dessus dans mon article ?

N.b. On voit facilement d’ailleurs la distinction entre éduquer et maltraiter.

 

Cette question entre dans le cadre de la morale. Je ne suis pas compétente pour y répondre. Même si le sujet m’intéresse au plus haut degré sur plan philosophique.

 

J’aimerais toutefois attirer votre attention sur la législation allemande des années 50. Elle autorisait la fessée comme moyen éducatif, mais interdisait en même temps tout châtiment envers un mineur dans le but de gain de plaisir physique chez l’adulte. Avec d’autres mots : une limitation d’éventuels côtés malsains de la fessée.

 

Nous n’avançons pas dans notre question, mais nous pouvons constater :

 

Une personne ayant conscience de la douleur provoquée par la fessée et qui s’en servait dans un but éducatif et non libidinal, était considérée comme éducateur en non comme sadique.

 

Ne croyez pas que je me servirai de cet argument en faveur de la DD. Désexualiser entièrement cette pratique me parait aussi absurde que désexualiser une relation de couple.

 

J’aimerais attirer votre attention sur le fait que les deux stades d’Abraham concernent le développement des chaque être humain.

Je les ai appliqués sur la fessée, mais leur signification analytique est beaucoup plus vaste. Si le terme sadique ne convient pas, on peut le remplacer par le terme agressivité qui concerne beaucoup de personnes, même à l’âge adulte.

 

Pour rester dans le concret et éviter toute métaphysique j’aimerais par la suite examiner la notion et le rôle de l’agressivité dans l’acte de la fessée qui me parait son seul élément sadique.

 

A suivre…

 

Par isabelle183 - Publié dans : Dialogue entre DD et S/m
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