Samedi 16 août 6 16 /08 /Août 14:51

L’art de recevoir et donner la fessée

 

  Cet après midi c’est moi la muse qui marche nue sur des hauts talons de me bottines au pas cadencé devant une Chloé habillé en gouvernante.

  Auparavant j’ai reçu un premier cours de strip-tease. J’ai appris à effectuer une petite danse aux gestes lascives en me dévêtant lentement sur une douce musique.

  Je dois m’attarder sur chaque partie dénudée de mon corps, en la montrant sous toutes ses coutures avant de continuer. Pour enlever ma jupe et mon string je me penche en avant et fait glisser lentement le vêtement de mes fesses jusqu’à ce qu’il tombe sous la loi de la pesanteur sur le sol. Avec mes mains je souligne les courbes de mon corps et par mes gestes je simule l’acte sexuel. Chloé est une prof exceptionnelle et m’entraîne durement. Elle ne plaisante pas avec sa spécialité. Elle exige une parfaite maîtrise d’un mouvement avant de passer au prochain. Je réalise qu’à ce stade il ne s’agit plus d’une partie de plaisir, mais de discipline et de rigueur. Mes progrès sont spectaculaires.

  J’apprends à cultiver mon sens d’exhibitionnisme et d’obscénité en les alliant à un esthétisme implacable. Exciter oui, mais en beauté et ça, ça me plaît.

  Après une petite pause c’est l’art de la marche et Chloé m’initie aux secrets des tops modèles. Chaque pas doit s’effectué avec précision et l’impacte de mes talons aiguilles doit tomber juste avec le rythme.

  Cet entraînement active vite ma transpiration au point de couvrir mon corps de sueur me donnant un aspect luisant et moite comme si je sortais du sauna. C’est à ces instants que j’appréciée particulièrement ma nouvelle coupe de cheveux. Mes odeurs corporelles se font sentir et envahissent la pièce.

  Chloé insiste sur fait que je doive être souriante sans relâche, indispensable en vue d’un futur spectacle. Mon amie est une vraie professionnelle. La séance finie je suis en mesure après un strip-tease dans la règle de l’art à enchaîner sur un petit spectacle érotique selon une chorégraphie de Chloé.

  Au début j’ai croyais que j’avais simplement substitue ma mère par mon amie. Ce n’est pas le cas. Je suis en train de substituer mes anciens repères par des nouvelles qui correspondent à mes vrais désirs que je réalise sans fausse pudeur.

  Au bout de trois heures je suis épuisée, mais heureuse de mes progrès.

Quelle thérapie salutaire pour booster mon ego.

  Le soir on mange tôt en tête-à-tête sur la terrasse car je dois rentrer pour travailler demain. Notre week-end se termine sur une discussion enrichissante.

  -Le joujou de cet après-midi ma jolie Bella, s’appelle une cravache érotique, créée pour procurer des vertiges. D’abord l’aspect esthétique et intriguant de la chose, ensuite la couleur qui capte le regard et ne laisse pas indifférente. Un rouge vif pour entrer en vif au cœur du sujet. Et puis, le toucher, la douceur du cuir qui imite à la merveille la sensation de la peau fraîche et agréable après un bain. Une texture qui éveille les sens. La forme du manche épouse les formes de la main.

Pas besoin d’un manuel d’instruction pour comprendre l’usage. C’est un objet sans mode d’emploi, même un enfant pourrait s en servir. Sa raison d’être est évidente, parce qu’il réveille ce qui dors en chacun de nous, en chacun à sa manière : une punition que l’on croit avoir mérité parce qu’on se sent coupable de quelque chose. Une punition qu’on aimerait donner à quelqu'un qui ne se comporte pas tel qu’on le souhaite. Un rêve de pouvoir en imposant notre volonté à une autre personne. Désir de dominer, de se faire respecter, de soumettre à nos fantasmes. Instrument ludique, infantile, mais efficace. Bien calculé par son créateur, soucieux d’éviter des blessures, des douleurs intenses ; juste bon à procurer des sensation plus ou moins fortes selon l’usage. Une sonorité impertinente qui dépasse de loin la douleur causée. La sonorité aussi fait partie du jeu. Et enfin un embout qui laisse une trace visible pour donner une réalité à l’acte.

C’est un instrument pour mettre des fantasmes en scène, seul   - d’où le manche court qui permet de s’en servir dans sa propre intimité avec une précision frappante - ou à deux ou à plusieurs pour le trouble d’une fessée devant un public. C’est notre propre imagination qui définie l’emploi. Mais quoi qu’il en soit, il n’y a qu’un seul but : la recherche du plaisir. 

  -Je crois Chloé que je n’ai plus envie de fuir devant moi, plus jamais.

J’ai besoin de toi, j’ai envie d’écouter. Parle-moi. J’aime tout ce que tu me dis.

Ce que j’apprécie c’est quand même ce que l’on appelle du masochisme.

  -Bien sur. C’est le terme employée dans la littérature, selon le nom d’un écrivain qui revisite les coutumes ancestrales qu’il mélange avec ses propres fantasmes : le chevalier Sacher-Masoch. Un exploit littéraire pour l’époque. Jusque là personne ne c’était arrêté sur le côté jouissif de la chose ou plutôt personne n’avait eu le courage d’en parler en termes clairs. Même Rousseau dans ses confessions n’ose pas à aborder ce sujet tabou directement. Il ne fait que des allusions.

Pourtant la chanson est bien connue. La littérature moyenâgeuse en déborde utilisant la croyance religieuse comme prétexte pour des châtiments corporels. Ne mélange-t-on pas à cette époque l’extase religieuse avec un acte jouissif qui amène certain saints et saintes, tant admirés aujourd’hui, à leur visions ? Elles leurs ont même values la béatification.

Pourquoi cette hypocrisie ? On revient une fois de plus à la feuille du figuier. Eprouver du plaisir est mal. Alors il faut trouver une manière détournée, un prétexte pour passer à l’acte, se punir pour s’absolution de ses péchés. Une pure contradiction : absoudre le mal par le plaisir ou peut-être, on pensait que la flagellation soit un moindre mal que l’acte sexuel.

Un illuminé te dirait que la douleur entraîne une modification de l’esprit, une autre manière de voir les choses et de les ressentir.

Un médecin généraliste te parlerait d’un ébranlement des nerfs. La circulation du sang est stimulé donc l’afflux dans les fesses entraîne une suralimentation sanguine des organes génitaux, définition même de l’excitation. Sauf que dans notre cas, l’excitation ne vient pas d’une stimulation classique, mais d’une simple coïncidence naturelle produisant un résultat identique. Douleur et plaisir cohabitent et se mélangent malgré nous. Rien ne nous empêche de profiter de cette aubaine de la nature qui fait - comme tout le monde sait   - bien les choses. Pourquoi lier toujours la notion du plaisir à la procréation ? Manger aussi est un plaisir, alors on nous a créé le fruit défendu. Dans certaines croyances il y a des boissons prohibées.

Chaque fois et pour chaque chose qui nous procure des sensations agréables on essaye de nous fixer des limites. Quel dommage pour ceux qui l’acceptent.  

Le terme masochisme en soi n’est pas péjoratif en exprimant simplement une forme de passivité et une attirance pour la douleur.

Les choses se compliquent uniquement quand on fait entrer en jeu la morale.

Toute l’histoire de l’être humain est liée à la douleur. Pourquoi la douleur ? Parce qu’elle rappelle à l’homme sa mortalité. De l’autre côté les rapports humains sont très souvent basés sur les rapports de forces. Le fort gouverne le faible. Dans des civilisations dites primitives le pouvoir se gagne dans un combat de vie et de mort. Si le faible veut survivre il doit se soumettre au plus fort. S’il se révolte, le fort lui fait comprendre par la douleur de rester à sa place. 

Pour rendre le mot soumission comestible l’évolution des mœurs le remplace par le terme respect. Rien de plus naturel. Le fort ne reste pas éternellement fort, les années font leur travail. Ils rongent sa force. S’il arrive à convaincre la jeune génération que sa place à lui soit dû au respect envers les aînées et non à cause de son potentiel physique, il peut continuer à exercer son pouvoir malgré sa vieillesse.

Et voila le fondement de toute civilisation.

Mais attention, il y a des douleurs que notre corps interprète comme agréables, d’autres non. Mis à part la fessée qui est un quasi automatisme, chaque être peut aussi trouver son compte ailleurs. Il y a des femmes et hommes qui aiment par exemple les pincements des tétons. En ce qui me concerne je suis trop sensible et douillette à cet endroit. Une bonne fessée me suffit. Je ne cherche pas d’autres douleurs.

 Je me sens en confiance. Chloé a bien su choisir des mots pour me rassurer de mes propres fantasmes. Malgré le bon climat qui règne sur la terrasse je n’ose pas aborder mes délires qui m’ont amenés à me fesser. Aujourd’hui ce n’est pas le jour. Il me faut encore du temps. J’ai la certitude d’arriver bientôt grâce à mon amie. Un sentiment de gratitude m’envahit ; Chloé, soleil de mes jours, étoile de mes nuits. J’ai envie de me noyer dans sa voix. Chloé ne me pose jamais des questions indiscrètes, embarrassantes, me laisse toujours le temps de réfléchir et de m’adapter, ne me bouscule jamais, mais me donne ce petit coup de pousse nécessaire qui me fait tant de bien. Je veux encore entendre sa voix apaisante, son aspect de légèreté qui survole ses discours. 

  -Alors tu aimes être fessée Chloé ?

  -Oui je l’avoue, sinon je n’aurais pas une cravache sur mon chevet.

  -Le fais-tu souvent ?

  -Manges-tu souvent des pâtes Bella. Je suppose que tu en mange quand tu en as envie. Moi c’est pareil. Je me fais fesser quand j’ai envie, sans en abuser. L’habitude est le début de la lassitude. Quand on mange trop souvent le même plat on s’en dégoûte. Ce serait dommage, n’est-ce pas ?

Par contre j’adore déguster un bon plat en bonne compagnie avec des connaisseurs. La fessée est un plat difficile à préparer et réussir. Il faut des excellents ingrédients, sinon c’est raté.

On doit toujours commencer par une ambiance érotique et par une stimulation préalable des zones érogènes et surtout des fesses. Au début les coups doivent être légers comme des caresses.

Ils doivent être suffisamment espacés pour laisser le temps au corps de s’habituer et de réagir. Le plaisir de la douleur est un oiseau rare qui s’effraye et s’envole au moindre mouvement brusque.

Quand l’excitation s’installe et surtout ne pas avant, on peut augmenter doucement l’intensité des coups.

Les fesses sont un endroit du corps où on ne risque pas de blesser. Mais il faut aussi savoir les écouter. Tout d’abord on évite les côtés qui sont trop sensibles et on se limite sur le bas des fesses et le haut des cuisses. Au contraire de ce qu’on peut imaginer c’est celui qui reçoit qui mène la danse. La cadence est déterminée par le rythme avec lequel on soulève et baisse son postérieur. À chaque mouvement correspond un coup. La manière de tendre ses fesses vers la cravache et l’augmentation des gémissements de plaisir indique qu’on souhaite plus de sensations.

Un fesseur expérimenté finit toujours par un bouquet final. J’aime les bouquets très sonores et peut douloureux. Simple question de changer l’instrument, par exemple un martinet très doux.

Chloé me regarde attentivement. Un regard tout en douceur, tellement désarmant que je me permets une dernière question :

  -Pourquoi prend-on autant de plaisir à ce jeu ?

  -Va savoir Bella. Pour ma part c’est la sensation procurée que j’aime, l’ambiance, la complicité.

En ce qui te concerne, à toi de trouver la bonne réponse.

 

suite

Par isabelle183 - Publié dans : La fille aux cheveux noirs - Communauté : Ecritures Sensuelles
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