Discipline Domestique Romantique


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Isabelle fut surprise par cette question et répondit : « Mais évidemment, je vous ai dit vingt fois que celui que j’ai ‘suicidé’ s’appelait Antoine. »

« Et vous vous rappelez de son nom de famille, de cet Antoine ? »

« Non. Il avait un prénom comme nom de famille, un prénom commun, genre Jean ou Jacques, il m’avait expliqué que son grand père était un enfant de la DASS, d’où ce nom. »

« Mais cela commençait en J ? Vous m’avez cité que des noms en J. »

« Oui, cela commençait sans doute par J, mais vous dire quel prénom …  Vous savez je l’ai vu trois fois avant qu’il fasse … Vous savez quoi … Je me fichais de son nom, et après … après … j’ai vite cherché à oublier. Je suis passé à autre chose. »

 « Jérôme, peut-être ? »

« C’est ça : Antoine Jérôme ! »

Le prénom/nom était sorti de la jolie bouche d’Isabelle comme une balle de fusil, et juste après elle se tétanisa quelques instants.

« Jérôme, comme vous Docteur … Je me rends compte maintenant : Docteur Serge Jérôme … »

« Oui. Antoine était mon fils. Mon fils unique. Sa mère est à moitié folle depuis qu’il est parti. Nous avons divorcé, mais je la vois de temps à autre. Si elle savait que vous êtes ma patiente, elle vous tuerait d’emblée. »

Isabelle était sonnée, sa voix blanche.

 « Et vous qu’allez vous faire Docteur ? »

« Je vais vous demander de changer d’analyste, voilà tout. Je ne suis pas un justicier. D’ailleurs je m’en veux d’avoir eu besoin de 3 séances pour faire le rapprochement – mais je ne vous avais jamais vue et je ne connaissais que votre prénom : Isabelle ; et puis il fallait qu’on apprenne à se connaître pour que vous me racontiez votre histoire … –, maintenant il faut qu’un autre recommence votre analyse de zéro et ce n’est pas bon pour vous, j’aurais dû deviner plus vite, dans votre intérêt … »

« Mais qu’avez-vous à foutre de mon intérêt, vous devriez juste me haïr. »

« Je vous en ai voulu, évidemment, beaucoup même ... Surtout quand j’ai lu les brouillons des lettres qu’il vous avait écrites. De bien belles lettres, qui n’ont jamais reçues de réponses … »

Le psy resta silencieux un moment puis reprit d’une voix mal assurée …

« Je ne sais pas, je ne veux pas, vivre dans la haine, qui ne fera pas revenir Antoine d’ailleurs, j’ai pardonné depuis bien longtemps. Et puis, vous vous en voulez tellement qu’il n’y a pas besoin d’être plusieurs à vous punir, vous vous en occupez très bien toute seule … Je vais même vous dire, je ne serais pas mécontent que vous trouviez un peu de répit, vous vous êtes déjà infligée beaucoup trop de souffrances.  »

« Mais je n’ai même pas reçu une paire de tartes quand c’est arrivé. Je n’ai même pas été convoquée au commissariat … Je n’ai même pas été renvoyée du lycée ! Et pourtant tout le monde savait ! »

A suivre…

Mar 11 aoû 2009 Aucun commentaire