Discipline Domestique Romantique


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Chapitre 2 (4)


La question n'était pas posée, mais elle était claire. Elle ne voulait pas le vexer. Elle ne voulait pas non plus rendre sans issue le chemin parcouru jusqu’ici. Elle se lança néanmoins, puisqu'il voulait qu'elle s'exprime clairement.
- « Je n'ai pas envie de coucher avec vous. »
- « Juste une fessée, alors. »
- « Oui. »
- « C'est comme vous voulez. »

Elle hésita.
- « Mais... Je peux vous faire confiance... »
Il rit : « Ce n'est pas à moi de répondre à cette question. C'est à vous. »

Toujours cette façon de la mettre au pied du mur. Elle resta silencieuse. Il ne fit rien pour l'aider. Elle finit par dire :
- « Je vous fais confiance... mais... »
Il vint enfin à son aide : « Ne vous inquiétez pas, vous n'avez rien à craindre. »
Ils se sourirent. Ils se comprenaient.

- « Seulement... », dit-il d’un air un peu taquin. Elle redressa son buste, vaguement inquiète.
- « Pour que votre expérience soit complète, il ne faut pas que se soit un simulacre. »
- « C'est à dire ? »
- « C'est à dire que si vous me demandez de vous fesser, je vous fesserai vraiment. Je ne ferai pas semblant. »
- « Ha.. oui, bien sûr », dit elle d'une voix qu'elle aurait voulu plus assurée.
- « Et puis... »

En fait c'est son sourire qui l'inquiétait le plus.
- « Et puis ? »
- « Une vraie fessée impose une manière très précise de l'appliquer. »

Elle commençait vaguement à comprendre.
- « Vous voulez dire.... »
- « Oui, tout à fait... »
- « Sur les fesses... directement ? »
- « Bien sûr : cul nul, quoi ! »

Elle fut un peu choquée de cette allusion directe, inhabituelle de sa part. Mais elle avait vu maintes photos. En réalité elle savait déjà qu'il faudrait en passer par là. Au fond d'elle-même, peut-être était-ce cela qui l'attirait aussi. Mais il reprit.
- « Mais pas seulement. »
- « Comment ça, pas seulement… »

Toujours son sourire un peu ironique. Il fut très direct pour une fois :
- « Une véritable fessée ne nécessite pas seulement des fesses nues. » Elle resta silencieuse.
- « Je veux dire que les fesses ne doivent pas être les seules parties du corps à être nues. »

Elle sentit le sang lui monter à la tête.
- « Vous voulez dire... Vous voulez dire que je devrai me déshabiller ? »
- « Oui »
- « Complètement ?
- « Oui. »
- « Non ! »
- « Je vous comprends tout à fait. » Un silence pesant s'installa. « Je vous comprends », reprit-il en souriant, « N'en parlons plus... parlons d'autre chose. Vous voulez un autre verre ? »
Et il lui posa (volontairement, elle en était sûre) une question banale sur un sujet idiot. Elle répondit très vaguement. L'ambiance était cassée. Il se leva pour aller payer. Quant il revint, il resta debout devant la table. Elle restait assise.

- « C'est nécessaire ? » demanda-t-elle dans un souffle. Il se rassit.
- « Quoi donc ? »
- « La nudité. »

Il réfléchit un moment, comme pour bien choisir ses mots. Il répondit avec une très grande douceur dans les yeux.
- « Pour vous, oui, c'est nécessaire. Evidemment, vous supporterez les seules fesses nues comme un mal nécessaire, un simple élément de l'expérience. Mais ne faut justement pas que votre découverte se résume à un simple essai, une vulgaire expérience : vous venez, vous prenez votre fessée et vous repartez. Il n’y a rien de plus triste. Ce n'est ni fructueux pour vous, ni intéressant pour moi. Vous méritez mieux que cette parodie sans âme. Votre première fessée doit être plus riche que ça. Elle doit vous remuer au plus profond de vous-même. C'est la seule façon de savoir si vous voulez vraiment poursuivre dans cette voie ou si vous ne voulez pas aller plus loin.
Il faut donc que je vous amène à vous dépasser. Et je vous connais suffisamment pour savoir que la nudité totale face à moi, votre chef de service, sera une véritable épreuve. Peut être un obstacle. Franchir cet obstacle vous permettra de transformer de vulgaires coups sur les fesses en véritable initiation. Je sais que nue devant moi vous éprouverez plus que de la gêne : de la honte. De cette sorte de honte qui pousse à fuir de façon irraisonnée. Mais si vous arrivez à vous abandonner, c'est cette honte volontairement acceptée qui transformera, le temps de la fessée, votre accord en soumission, et votre soumission en véritable plaisir. »

Elle ne put répondre que par un hochement de tête, elle se leva lorsqu'il se leva et, dans un état un peu brumeux, l'entendit lui expliquer que l'épreuve commençait à l'instant. Elle devait aller chez elle, se préparer, mettre une jupe et un chemisier et l'attendre. Il devait faire un détour jusque chez lui et il la rejoindrait bientôt. Elle lui donna son adresse. Au moment ou elle allait se diriger vers la station de métro la plus proche, elle l'entendit glisser à son oreille :
- « Et utilisez donc ce délai de grâce pour vous demander si vous voulez vraiment continuer. »


Elle dormit longtemps. Combien ? Elle ne saurait le dire. Elle eut du mal à se situer dans le temps et dans l'espace. Elle était ... dans son salon et il faisait... nuit noire. Elle se redressa avec peine. Le tissu conservait encore l'odeur de sa sueur, celle qu'elle avait déposée lorsqu'elle était restée un moment, pantelante, à genoux, le corps appuyé sur le dossier, après qu'il eut utilisé sur elle ce curieux instrument en cuir.

A suivre…

Sam 1 aoû 2009 Aucun commentaire