Discipline Domestique Romantique


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CHAPITRE 2 (2)

Elle avait envie désormais de franchir cette barrière invisible, envie de mieux le connaître, envie qu'il la connaisse mieux. Elle se mit à lui adresser plus souvent la parole, pour des raisons les plus diverses. Elle alla plus régulièrement dans son bureau lui parler de ses dossiers. Se rendait-il compte de ses tentatives d'approche ? Elle n'en était pas sûre, même si elle croyait deviner sur ses lèvres un petit sourire ironique quand elle débarquait sous des prétextes de plus en plus étranges. Peu à peu la cordialité prit le pas sur la politesse.

Jusqu'au jour où, pendant une conversation en toute fin d'après-midi, il fut question d'une employée réellement invivable. « Celle-la, on n'a pas dû suffisamment lui botter les fesses pendant sa jeunesse ! », dit-il en riant. Elle resta un instant figée. Son coeur battit plus fort et le sang lui monta à la tête. C'était le moment ou jamais, l'occasion ne se représenterait peut-être plus avant longtemps. Elle essaya à toute vitesse de se remémorer l'une des phrases qu'elle avait soigneusement préparée pendant ces dernières semaines pour faire face à ce type d'éventualité. Peine perdue. Elle ne put que sortir, d'une voix pas très assurée et en rougissant : « Ou alors c'est le fesseur qui n'a pas été assez efficace. » Mais que tu es nulle, ma fille, que tu es nulle !!!

Il fut étonné de cette réponse. Réagir ainsi à ce type d'allusion ne lui ressemblait pas. Il sentit la gêne de sa subordonnée mais en même temps il lui semblait détecter chez elle une forme de soulagement. S'était-elle essayée à la plaisanterie, ce qui, en soi, était inattendu de sa part. Ou avait-elle voulu réellement aborder ce sujet, ce qui était totalement impensable.

Pour le jeu, pour la provocation ou tout simplement pour le plaisir de prolonger la gêne toujours aussi palpable, il répondit :
- « Hé oui ! Ce n'est pas moi qui m'en suis occupé, à l'époque. Je devrais peut-être le faire maintenant. »

Un silence s'établit qu'il se garda bien d'interrompre lui-même. Il la vit hésiter, chercher un peu ses mots puis elle dit d'un ton peu assuré :
– « Ah ? Vous avez autant d'expérience que ça ? »
– « Ça vous étonne ? »

Une nouvelle hésitation, puis :
– « Non, ça m'intrigue. »

Et comme par enchantement toute gêne venait de disparaître chez elle. Il avait devant lui une femme qui cherchait à comprendre. Elle lui raconta tout, d’une seule traite, comme pour se défaire d’un fardeau : le livre, la découverte de cet univers étrange, sa curiosité face au plaisir que certaines prétendent retirer de la fessée. Elle raconta tout, sauf son excitation et les délices d'une pratique intime, abandonnée depuis la fin de son adolescence, étouffée par sa pudibonderie, et redécouverte depuis peu.

Il n'avait pas ri, il n'avait pas fait de plaisanterie facile, comme elle le craignait. Il était tard. Il lui proposa de prolonger la conversation dans un petit restaurant du quartier. « Mon bureau n'est pas le cadre le plus décontracté pour parler de ça ». Elle hésita, puis accepta, pas trop sûre de faire le bon choix. Elle fut tentée un bref instant de reculer, mais se surpris à faire l'effort nécessaire pour résister. Elle avait l'impression de sortir d'une armure devenue trop lourde pour elle.

Ils restèrent silencieux jusqu'au restaurant, lui presque indifférent, elle le souffle court, noyée par des pensées contradictoires qui l'empêchaient de réaliser totalement ce qu'elle était en train de faire. Ils s'assirent, passèrent commande. Puis il la regarda droit dans les yeux en souriant, mais ne dit pas un mot. Visiblement, il s'amusait à lui laisser l'initiative, comme s'il voulait voir jusqu'où elle oserait aller.

Elle baissa instinctivement le regard et se lança.
– « Ces romans, ces sites, ces photos qui circulent, quel est leur part de réalité ? »

A suivre

Jeu 30 jui 2009 Aucun commentaire