Discipline Domestique Romantique


Suite de : Dessous Noirs. Pour Cuir Noir (par Docteur Watson) 6



A Isabelle.

 

7. Où Noémie a de quoi être déçue.

 

C’est à deux pas de la grande demeure où Sherlock s’est établi, mais c’est déjà un tout autre quartier. Une sombre et étroite ruelle qui débouche sur la Tamise. A l’est et au delà de La Tour de Londres. Une ruelle éclairée par des lanternes à la lumière voilée par la brume montante. Des filles de joie y passent et Jack l’éventreur aussi !

 

Noémie est attendue par le jeune homme qui loge au dernier étage, un étudiant probablement. En tous les cas quelqu’un à la physionomie séduisante et au physique d’athlète.

 

Une chambre au papier peint vert soutenu, vert empire en quelque sorte. Un lit de taille moyenne. Aux barreaux de cuivre si pratique quant il faut. Des draps, des couvertures, des édredons et traversin de plumes, le tout mal ajusté, remisé à la hâte. Une table encombrée de revues et de livres de toutes sortes. Une table de toilette revêtue de marbre, surmontée d’un miroir ovale. Une vasque et un broc. Une armoire débordante de vêtements et d’objets hétéroclites.

 

Lorsqu’il ouvre à Noémie, l’homme s’est déjà mis à l’aise. Une simple chemise de coton et un jodpur. Il a déjà ôté ses bottes et guêtres de cavalier, qui maintenant avec sa toque et sa cravache forment un tas informe sur le plancher.

Noémie se précipite dans ses bras et déjà l’entreprend. Elle guide sa main pour qu’il la dévête au plus vite.  Il est un peu maladroit et gauche notre éphèbe. Un débutant en quelque sorte. C’est Noémie qui règle la danse. C’est Noémie qui marque le tempo et les poses. Qui suggère les habits dont il faut la débarrasser. Et ceux au contraire dont elle s’est parée pour qu’ils soient conservés, admirés, adulés.

 

Il est bien éberlué l’artiste ! Noémie dirige et lui, il suit. Un point c’est tout.  Lorsqu’elle lui écrase le pied avec sa bottine, c’est par inadvertance. Geste involontaire. Mais vicieuse maintenant, elle se déhanche. Et porte tout son poids de cette jambe pour le faire réagir. Elle le provoque en éclatant de rire tandis qu’il ravale un cri de douleur en se dégageant.

Elle espère une réaction de sa part. Celle d’un homme qui doit se faire respecter. Hautaine elle jauge le cavalier comme le fait une pouliche qui d’une brusque ruade vient de mettre à terre l’écuyer qui la dresse.

 

Va-t-il s’emparer de sa cravache. Va-t-il enfin se montrer dominateur. Va-t-il la contraindre à ployer, à creuser les reins et à tendre la croupe. Va-t-elle entendre l’air siffler sous les impulsions de son bras vigoureux.


Noémie a brièvement fermé les yeux. Et pendant qu’ils sont clos, elle rêve, se plaît à imaginer une bonne fouaillée cette fois sous un angle résolument érotique. On lui dirait d’agripper les tubulures de métal du lit. De se pencher et d’attendre. Elle retiendrait son souffle jusqu’à la première cinglade. Ferme, brûlante et exquise. Longue gourmandise et attendre la seconde. Jouer la comédie. Implorer l’arrêt de la punition pour obtenir son contraire. Murmurer un « Non ! »  qui forcément veut dire « ENCORE ».

 

Mais rien ne se passe, le garçon regarde Noémie. Captivé qu’il est par sa pose. Le garçon est un admirateur passif et gêné des dessous de la provocatrice. Dessous noirs pour cuir noir ! Elle a beau geindre et se trémousser, elle n’obtient que maladresse et gestes inefficaces.

 

Mais pourquoi n’agit-il pas l’animal. Ne voit-il pas qu’elle en a besoin de cette cravachée pour raviver ses sens. Ne voit-il pas qu’elle souffre physiquement. De tant d’incompréhension, aussi !

Sa manière de tendre son postérieur ,de se pencher en avant, puis de se cambrer, est une invite. N’a-t-il aucun sens commun?

 

Noémie est toute à fleur de peau. Elle ressent le fin voile de sa culotte effleurer sa peau. Elle voudrait une culotte qui s’immisce dans ses chairs sous le poids de la mèche. Au plus profond de son cul. Un cul offert à la langue d’une cravache. Un cul qui voudrait battre la syncope, à l’unisson avec le cuir prodigieux. Un cul chaud et humide. Et son sexe qui ruisselle abondamment. Au secours ! Au secours. A l’aide. Aide-moi, imbécile, je me noie !

 

C’est un bel autiste que ce garçon là. Aucun sens de l’autre. Il n’a rien compris au désir de Noémie. Il est pourtant à point lui aussi. Son sexe est dressé et tend la toile du pantalon. Il s’est enfin placé devant Noémie et tente des caresses prématurées. Il n’en est pas encore temps.

 

C’est incrédule qu’il écoute Noémie lui dire « Va chercher la cravache ».

- Pardon, tu m’as demandé quoi ?

Noémie s’exaspère.
- Enfin, ce n’est pas à moi de dire cela. C’est toi qui devrait me le demander. C’est un ordre, une injonction qu’il  t’appartient de prononcer.

- Mais bon sang, pourquoi faire ?

 

- Ah bon, pourquoi faire ? Tu vas voir. Pas possible quand même d’être aussi gourdeau !

Et de ce pas Noémie va elle même se saisir de l’instrument qui jamais n’a dû connaître d’autre pelage que celui de la race chevaline.

 

(A suivre)

 

 

Dim 17 mai 2009 Aucun commentaire