Discipline Domestique Romantique
Discours de la méthode
Lucie se regardait avec ravissement dans la glace pendant que Nadège lui ajustait soigneusement les jarretelles de son premier corset. La sensation d’une taille fermement maintenue lui plaisait beaucoup, autant esthétiquement que physiquement. La contrainte volontaire lui imposait une respiration légèrement accélérée et sa voix sonnait un peu plus aigue, plus guindée, plus tutrice.
Pour la première fois de sa vie elle portait une culotte brodée en dentelle de Calais. Elle était si fière de sa promotion sociale après son éprouvant apprentissage.
Nadège lui avait suggéré un petit tour de coup en velours noir du style victorien qui allait à la merveille avec une belle coiffure de cette époque. Nadège maîtrisait aussi parfaitement l’art de mettre une jeune femme en valeur que le maniement du martinet ou de la cravache.
Lucie, pour marquer son nouveau statut avait décidé pour ce jour de garder son ancienne tutrice seulement habillée d’un petit tablier blanc, des chaussures hautes et une petite coiffe de soubrette.
Le contraste entre ses propres vêtements et celles de Nadège symbolisait bien le nouveau rapport de force au quotidien. Dans ce cadre inédit Lucie ne satisfaisait pas uniquement sa coquetterie, si longtemps opprimée, mais aussi ses ambitions personnelles et ses idées d’une éducation adéquate pour des nouvelles élèves. Elle décida de se passer d’un tailleur strict ou d’une longue robe et un chemisier. Elle se plaisait trop dans ses sous-vêtements affriolants.
Pendant que Nadège fit la vaisselle en exposant son popotin marqué par la nouvelle discipline, Lucie se vit au bout de ses rêves. Elle ne prévoyait nullement de la ménager en estimant que des années de manque d’une main ferme ne se rattraperaient pas en deux jours.
Lucie se souvenait avec nostalgie de son adolescence qui fut caractérisés par des fortes exigences de son corps. Animée par des contradictions constantes, elle avait passé des années entre pensées inavouables et une volonté de les effacer comme s’il s’agissait d’un dessin de crayon. Là où son désir disait oui, sa raison disait non. Autant elle essayait de se réprimander, autant les idées voluptueuses se renforçaient.
Pour mieux apprivoiser ces tendances honteuses, elle aimait s’imaginer soumise à une discipline salutaire, imposée avec fermeté pour mettre de l’ordre dans le chaos des émotions, sensations et contradictions personnelles.
L’idée d’être strictement éduquée sous la tutelle d’une autre femme lui paraissait le summum de l’épanouissement. Elle s’imaginait dans un tel univers à l’abri du risque de dérapage vers des envies encore plus gênantes ou audacieuses.
Cette femme dont elle rêvait, surveillait ses mauvais penchants et les blâmait sévèrement. Elle mettait le plaisir de Lucie en rapport avec un bon comportement et n’accordait qu’une récompense en cas de mérite. Elle avait l’autorité d’établir d’interdits et veillait à leur respect.
Avec Nadège, Lucie avait appris la différence entre ses propres restrictions et celles des de autres. Se voir imposer le dépassement d’un interdit personnel l’embarrassait le plus et lui parut comme la pire de punition. Mais à chaque fois, le souvenir gênant se transformait vite en impression corporelle et l’envie de revire une telle situation la hantait.
Avant de connaître Nadège son approche pubertaire aux châtiments corporels se manifestait parfois dans des propos et critiques cocasses, parfois par une vive rébellion contre toute obéissance et interdiction.
Mais peu importe sa position, il restait un élément invariable et troublant: la honte de céder à une tentation. En elle s’exprimaient simultanément le fait d’être facilement excité et un désir indomptable d’activité charnelle.
Quand Nadège la déculottait, elle se sentait dépouillé de tous ce qui protège sa pudeur. Mais le fait que l’attention se concentrait sur son derrière, la rassurait, car l’essentiel qui causait sa honte restait un élément secondaire
Quand elle devait se présenter nue devant d’autres personnes, elle rougissait moins à cause de la punition à venir, mais à cause de son excitation, cachée au début. Mais vu les positions à adopter, puis l’épilation intégrale tout le monde se rendait vite compte de l’effet produit sur elle. Ainsi elle abordait toute livrée au regard d’un public curieux et moqueur cette douleur qui devient plaisir et qui se manifeste par les liquides de son corps. Malgré des embarrassent terribles, elle se plaisait trop à la merci de Nadège et lui faisait confiance.
L’effet désinhibiteur de la fessée lui procurait des titillements encore plus intenses et sa gratitude envers Nadège allait dans ce sens quand elle lui remercia après chaque punition. Elle aimait sa tutrice et se sentit aimée par elle.
Le châtiment modifiait étrangement la honte et souvent elle se disait : malgré l’humiliation et la douleur que tu m’infliges, tu me procures aussi des agréments si puissants que je trouve mon compte quand même. Dans ces moments elle se sentit supérieure à Nadège et aux spectateurs et les considérait comme des pauvres ignorants de l’art sublimissime de la jouissance.
Bien sur quand ses pulsions extrêmes se calmaient, la honte revenait. Pas à cause de la punition, mais à cause de sa jouissance éprouvée.
Elle chérissait des songes d’être condamnée et châtiée publiquement pour ses penchants. Expier ses fautes à la manière que Nadège exigeait d’elle devint un acte libératoire et hautement chargée de sous-entendu et non-dit en apaisant une excitation accumulée.
Ainsi se récréait un univers d’adolescence en étant adulte où la discipline se vivait sous un tout autre angle et où une fille sage était celle qui avait droit à des récompenses de femme.
Le prétexte punitif servait à réaliser ses fantasmes.
Se plier sur le genoux de Nadège signifiait : fait avec moi ce que tu as envie. Je suis consentante. J’accepte ta volonté et tes traitements, mais je ne sais pas encore ce que j’attends de toi. Laisse-moi du temps et ne me bouscule pas. Montre-moi petit à petit par le jeu se qui se cache en moi. Ou encore : initie-moi à ce que je m’interdis et ce que je ne connais pas encore.
Son apprentissage avait porté ses fruits. Maintenant Lucie savait bien se positionner au sein de ce village merveilleux. Elle n’était plus la jeune fille hésitante qui avait franchie ce monde inconnu par un irrésistible besoin d’évasion. Elle avait compris que l’acceptation de soi constatait l’élément clef ici. Elle n’était pas la seule en quête de cette énigme d’où la multitude de stagiaires de tout âge.
Puis elle saisissait aussi que ses troubles, partagés par tout le monde ici, ne se soignaient pas en adoptant une position fixe, soit élève, soit tutrice, mais en suivant un rythme mystérieux. Le bonheur consistait simplement à s’y adonner en inversant les rôles en cas de besoin.
Après avoir inspectée le ménage de Nadège, elle lui offrit une séance d’entraînement de majorette. La tutrice, vu son âge, semblait assez grotesque dans son costume et bien mal à l’aise.
Dépouillée de toute décence et pudicité, elle transpirait bientôt comme une simple élève et son corps se couvrit d’un hâle luisant.
Lucie pendant ce temps se contenta de surveiller les exercices, allongée confortablement sur le canapé en buvant un thé glace et en grignotant des petits fours. Devant elle sur la table de salon était posé la strape, insigne de son rang qui attendait son l’usage.
Lucie ne se donnait pas la peine de se lever pour sanctionner les erreurs de Nadège et la fit venir en cas d’infraction. La sueur fit glisser la strape sur la peau du derrière en causant des marques en forme d’éventail et notre héroïne ne se lassait pas de s’enivrer de ces signes visibles de son autorité.
Elle rêvait les yeux ouverts en imaginant la cérémonie officielle de son intronisation de tutrice. Elle allait donner un aperçu de ses capacités d’éducatrice devant ses pairs avec Nadège dans le rôle ingrat de l’élève en manque de discipline. Il fallait inventer un petit spectacle cuisant et rien que l’idée de cet avenir glorieux émoustillait le sang de Lucie.
C’est ainsi qu’elle affronta son regard à nouveau dans la glace du salon. Pendant un instant elle crut voir sur son visage un air familier de Nadège, un sourire énigmatique venant de ses propres profondeurs qui ne ressemblaient plus à des sombres abysses insondables, mais à des douces pentes ensoleillées où il fit bon s’y promener.
Un sourire évocateur pour celles qui partageaient ces passions.
Subitement le tableau de Mona Lisa n’avait plus de secret pour Lucie. Elle était enfin devenue une femme adulte consciente de ses désirs.
Texte: isabelle183
16/06/2007