Discipline Domestique Romantique
Le bon vieux temps du martinet. J’en ai goûté assez souvent. J’avais aussi ma phase rebelle comme tout le monde. Heureusement on a su me faire passer ces sottises. Ca m'a forgé le caractère et je me porte pas plus mal.
Elle rougit timidement.
Je trouve le résultat remarquable, Madame. Votre bonne éducation se voit de loin. J’aimerais qu’isabelle prenne exemple sur vous.
Elle rougit encore plus avant de se lâcher davantage. Décidément mise à l’aise par Monsieur, elle a envie de faire des confidences. Elle vit seule et doit s’ennuyer souvent.
C’est l’heure de la fermeture. Puis-je vous inviter à prendre un petit café ?
Son appart respire les vieilleries. Je m’y crois dans un musée de campagne. Elle ouvre un tiroir et sort un vieux martinet. L’usage fréquent dans le temps ne fait aucun doute. Fièrement elle le tend à mon homme pour qu’il puisse mieux l’apprécier.
Ca fait un bail qu’il n’a pas servi.
Son air songeur est touchant.
Nous aussi, en sommes des nostalgiques, isabelle et moi. Chez nous le martinet est toujours à l’honneur. On essaie de rattraper la permissivité de sa jeunesse. Ce est pas une mince affaire.
La mercière nous invite à prendre place. Monsieur, trouvant le terrain favorable, en rajoute.
Vous permettez Madame que j’envoie isabelle au coin ? Sa punition n’est pas encore finie.
La dame pointe vers un coin à côté de la fenêtre, le plus lumineux de la pièce.
C’est là où j’étais envoyée moi.
Monsieur me congédie assez sèchement :
Au coin, isabelle. Comme à la maison. Et tu ne bouges pas jusqu’à ce qu’on t’appellera.
J’ai horreur des coins. C’est la pire punition que je puisse imaginer. Je haïs l’inactivité. Puis je n’aime pas le fait de ne pas savoir si on me regarde ou pas. Ca me met mal à l’aise et c’est le but. Je ne peux que me résoudre à écouter la conversation qui tourne comme bien entendu autour du bienfait des châtiments corporels. Avec une importante nuance : les châtiments corporels sur personnes adultes.
La mercière se montre bien curieuse et Monsieur ne manque nullement de la satisfaire. Une bonne partie de ma discipline domestique passe en revue. Plus que la discussion avance, plus je passe pour une capricieuse sans limites. Les anecdotes bien choisies, l’illusion se nourrit de mieux en mieux. La mercière approuve mon homme dans le moindre détail. Nous glissons dans un monde parallèle qui m’attribue exactement le statut que reflète mon uniforme. Une soi-disant éternelle ado dans un corps de femme, en formation particulière et personnalisée et qui est invitée de se débarrasser d’une conduite jugée disgracieuse et intolérable aux yeux de nostalgiques vétérans de la fessée. Ce remède universel qui remonte le cours du temps. En établissant une harmonie que l’on croyait perdue et que l’on recherche à rétablir dans ses rêveries.
Moi, je suis admise par mon consentement dans de cette société sécrète avec des valeurs étranges. Mon uniforme de collégienne représente les membres à initier qui se conforment à un règlement de plus stricte qui sanctionne le moindre écart.
Pour apprendre à chanter l’éloge de la fessée, il faut d’abord apprendre à chanter à haute voix en accord avec les différents instruments.
Le martinet est de loin le plus populaire par ici. Malgré mes innombrables cours d’instruction, je suis toujours au stade de la débutante. Et à vraie dire ni Monsieur, ni la mercière estiment que cela changera dans un avenir proche. Alors il ne reste qu’à réviser avec ardeur et régularité. Il parait même que certaines personnes ne dépassent jamais l’âge du martinet. Ferais-je en partie ?