Discipline Domestique Romantique
Un texte envoûtant d’Altec-art avec son aimable autorisation
Et cela se renouvelait souvent. Jamais régulièrement, avec des femmes d’âge très différent, que je revoyais plusieurs fois ou une seule fois.
Si les coups étaient parfois sauvages, ils se faisaient souvent caresse.
Le rituel employé était rarement identique d’une fois sur l’autre, sauf sur un point : quand il avait fini, il m’essuyait avec soin et il me glissait dans mon étui et me déposait dans le tiroir de son bureau.
Le temps s’écoula doucement. S’il était rapidement parvenu à me manier avec dextérité, j’avais également appris à apprécier le contact rude avec la peau de nos visiteuses. Je dis bien « nos » visiteuses car je me plaisais à croire qu’elles venaient aussi bien pour lui que pour moi.
Mathilde vint perturber ce bel équilibre.
Au début je ne compris pas grand-chose. Je trouvais soudain assez curieux d’être confiné dans mon tiroir aussi longtemps. Parfois il venait m’extirper de mon antre l’air songeur. Je devinais assez vite qu’il attendait son départ pour me prendre. Je ne l’avais jamais vu, mais j’avais assez vite appris à reconnaître son parfum, toujours le même. Plusieurs fois il avait été tenté de venir me sortir alors qu’elle était là. Mais à chaque fois il s’était ravisé et m’avait discrètement remis à ma place.
Ce manège durait déjà depuis un certain temps, lorsqu’un jour il vint me sortir du tiroir où il me confinait. Quand il m'extirpa de mon étui, je sentis qu’il n’était pas comme à son habitude. Il était tendu, un peu fébrile, anxieux peut-être? Elle était allongée à plat ventre en travers du lit, nue, un peu figée, sans doute aussi anxieuse que lui?
Il me promena doucement sur son dos, le long de la colonne vertébrale, descendit lentement et me fit caresser ses fesses rebondies, en me faisant simplement effleurer la peau. Elle frissonna. Il se détendit un peu. Il me faisait descendre lentement vers les cuisses puis remonter par le sillon formé entre les fesses qu’elle ne serrait plus. Et je redescendais encore pour remonter à nouveau entre ses fesses. Au bout de plusieurs minutes de ce manège silencieux, il n’était aucune parcelle de peau sur laquelle je n’étais pas passé.
Soudain, il donna un coup. Un seul. Je sentis qu’il n’était pas fort, mais il était sec. Elle sursauta puis se détendit. Il me fit à nouveau caresser sa peau, puis il donna encore une tape. Je fus moins surpris.
Elle, autant. L’alternance de caresses de mon bois poli et de tapes continua, les caresses de moins en moins longues et les tapes de plus en plus sèches et appuyées. Elle ne sursautait plus mais se cabrait, d’autant plus que les coups se faisaient plus cuisants. Ses cris n’étaient plus de surprise, mais de douleur. Pourtant elle s’offrait tout entière à mes morsures.
Après un long moment, alors que sa peau commençait à conserver le souvenir de mon office, il me posa par terre, lui frotta un peu les fesses avec la paume des mains, la retourna sur le dos avec une infinie tendresse et ils ne formèrent plus qu’un. Ils m’oublièrent.
Le lendemain matin, alors qu’elle était partie, il me ramassa, m’essuya doucement, et me rangea à ma place habituelle. C’était la première fois qu’il mettait autant de temps pour s’occuper de moi. Je sus que quelque chose avait changé.
Mathilde revint. Il vint me chercher avec plus d’assurance. Mathilde revint de plus en plus fréquemment. Grande nouveauté, il n’hésitait plus à me préparer avant même son arrivée. Et lorsque ce n’était pas le cas, elle venait elle-même me sortir de mon tiroir et de mon étui. Aucune autre femme ne venait plus partager nos jeux. Seule Mathilde comptait désormais.
Je me souviens encore de ce jour où, élégant et de noir vêtu, il vint me prendre et me déposa sur la petite table de sa chambre. A ma grande surprise il partit. Il ne revint que très longtemps après, au petit matin. Mathilde l’accompagnait, portant une simple mais très belle robe blanche. Je ne servis pas longtemps. Mais jamais sans doute je ne servis plus intensément.
Mathilde ne nous quitta plus. Nous brûlions tous trois. Et je vibrais, vibrais, vibrais de toute mes fibres. Elle criait, gémissait, soupirait.
Il l’aimait. Nous étions heureux.