Discipline Domestique Romantique
Il est facile de cerner les liens inconscients entre fessée et musique.
Parmi les sublimations de tendances prégénitales la musique tient une place de choix. Par ce chemin le petit enfant transforme son énergie sexuelle en produit socialement revalorisé. Inutile de faire un dessin pour établir une parallèle entre fessée et percussion, instruments à vents et tendances orales ou anales, instruments à cordes et caresses. Il y en a pour tous les goûts. La fessée comme source de plaisir occupe une place naturelle dans cette vaste gamme. La musique désinhibe et la fessée peut exister détachée d’une notion morale de punition et ne concerne que le plaisir de se faire claquer son derrière ou de claquer un derrière.
Il n’y a aucune philosophie, religion ou pensée politique qui peut se soustraire à l’emprise du désir inconscient que ce soit une prédilection pour la fessée ou autre chose… Dans la musique nous sommes loin des considérations du politiquement correct que je définirais comme la contradiction entre l’idéal que l’être humain se fait de soi et de ce qu’il est en accord avec ses pulsions. Le politiquement correct est souvent l’ennemie du plaisir qui subit de plus en plus une diabolisation digne des époques les plus prudes. Le corps devient à nouveau un objet de honte s’il n’est pas traité contre les traces de vieillissement, son odeur naturelle, les poils etc…
Aussi vivons-nous dans une société qui revalorise le sadisme social dans le culte du chef, leader, boute-en-train etc. et qui méprise le masochisme social de celui et celle qui se subordonne. L’accent se trouve sur le social et non sur le désir de l’individu. On essaye avec force, persuasion et culpabilisation de formater notre plaisir. Notamment en ce qui concerne le côté charnel. Puis se faire femme en tenue, attitudes et gestes est souvent très mal vu.
Comme dans les sociétés bien lointaines musique et danse restent les seuls moyens de défoulement sans oublier le long chemin qui était nécessaire pour passer d’une activité dite obscène (Jazz, rock and roll) à un loisir sans préjugé. Il est d’ailleurs intéressant à constater que la danse à deux fut remplacée par la danse individuelle.
La fessée ne correspond plus à notre forme de socialisation depuis peu. Il suffit de se souvenir les nombreux films hollywoodiens qui mettent en scène des mémorables fessées. Dans ces films nous sommes loin de toute violence conjugale. La fessée est montrée comme un acte consensuel entre adultes ; activité bon enfant, harmonisant et accordant un futur couple. Je pense qu’elle a (avait ?) une place de choix dans l’inconscient collectif. Je suis donc peu étonnée à quel point certaines expressions de danse ressemblent aux gestes de la fessée. La pub, justement jouant sur nos instincts profonds, s’empare de ces mécanismes pour influencer notre comportement de consommation par allusions.
La fessée consensuelle procure du plaisir à celui qui la donne et à celle qui la reçoit. Peu importe s’il y a penchant pour sa forme punitive ou érotique.
Sur le coup elle me parait une expérience bien douloureuse pour améliorer mes bonnes manières en société et me tenir étroitement sur le chemin de la discipline domestique. Mais il suffit de quelques minutes après ma punition que le bienfait s’empare de mon corps et de mon esprit. Je me sens mieux, soulagée, amoureuse et reconnaissante.
Monsieur occupe sa place de chef d’orchestre et mène notre petit ménage à la baguette. Le moindre fausse note de ma part est sanctionné.
Il arrive parfois que Monsieur incorpore dans mes punitions une partition musicale. Quand j’ai encore fait une bêtise, la formulation contient le programme :
Assez ! De retour à la maison je vais te siffler la marche, isabelle !
Ca me fait beaucoup d’effet. Je sais que j’ai dépassé les bornes. J’ai beau à me tenir au carreau, il ne revient pas sur sa décision. Et heureusement pour lui. Je ne suis pas différente de beaucoup d’autres femmes de ma génération. Un homme laxiste ne récolte souvent que du mépris.
J’ai un tempérament bien sauvage qui serait fatal pour un homme trop gentil. C’est une triste réalité, mais c’est la réalité. Je suis bien consciente de ce fait et je trouve notre manière de compenser bien efficace. Une prise en main ferme m’est indispensable. Monsieur n’a pas un rôle facile. Je suis extrêmement exigeante. Je ne sais pas comment il fait pour cacher sa moindre faiblesse, me supporter tout court. A vrai dire je l’admire.
J’ai appris à aimer la musique de marche qui s’y prête bien à une rigoureuse correction. La longueur de ma punition dépend de la durée du morceau et sa sévérité du rythme.
Fesser c’est faire de la musique. C’est jouer une composition sur un instrument vivant.
Etre fessée c’est se subordonner à un rythme imposé par Monsieur, danser entre ses mains.
Monsieur est un fervent partisan de la fessée bruyante. Le sifflement des instruments lui importe autant que les impactes bien définis, précis et fortement sonores. Quand il me « siffle la marche » ça s’entend de loin. Pour un éventuel témoin, il n’y a aucun doute de ce qui se passe chez nous.
Monsieur ne me procure pas un agrément érotique. Il corrige ce qui est à corriger. Il ne se base pas sur sa libido pour me plier sur ses genoux, mais sur mes fautes. Et j’ai tout intérêt à m’appliquer avec soin à l’avenir. Les règles sont très claires. Jamais la moindre ambiguïté. C’est lui qui décide de la gravité de mes dérapages. Certaines fautes me paraissent moindres que d’autres et il m’arrive parfois d’éprouver un sentiment d’injustice face à une sanction exemplaire.
Peu importe mes plaintes, notre système marche bien. Les disputes nous sont étrangères. C’est la paix à la maison en quasi permanence et ce cadre de vie me convient bien. Je ne connais pas l’oisiveté et j’ai un peu de mal comme en ce moment de vacances de ne rien faire. Ma vie strictement réglée et surchargée me manque. J’aime la pression, le stress, les situations difficiles, les montagnes de travail…
Alors je passe beaucoup de temps à danser. J’ai toujours de l’énergie à revendre et bouger sur les pistes pendant des heures ne me fait pas peur. Mon homme qui a horreur des boites et qui est vraiment un brave type passe sa soirée avec des amis compatissants au comptoir. Par contre quand il décide que c’est l’heure de rentrer, je ne traîne pas. Pas besoin pour lui de se répéter ou de me dire de rentrer au stop comme font certains. Il récolte tout simplement les fruits d’une éducation sans défaillance. Mon fessier possède une excellente mémoire…