Discipline Domestique Romantique

L’érotisme des corsets 2

 

J’ai vu les dernières semaines que tu avais effectué pas mal d’achats. Commences-tu à t’intéresser aussi à la lingerie ?

  -Sérieusement que oui. Je me suis enivrée par les couleurs et les formes différentes. Tout me donne envie d’essayer. Cela dois être mon côté narcissique qui se réveille. J’ai décidé d’être belle selon mes propres critères, de me séduire avant tout moi-même. Le matin quand je me regarde dans la glace, je suis satisfaite par mon reflet.

  -Tu es sur la bonne voix ma chérie. Le narcissisme est indispensable pour se construire une nouvelle personnalité. Avant de pouvoir aimer quelqu’un il faut s’aimer soi-même. Une fois le voyage au pays de la séduction engagé, tu verra que le narcissisme s’estompera naturellement et progressivement. Plus que tu sera aimée par les autres, moins tu en auras besoin.

La belle lingerie est une aide précieuse et non négligeable pour se sentir attirante. Un de tes problèmes majeurs est ton manque de confiance en toi. Tu as l’impression qu’on ne te désire pas. À travers de la lingerie tu rajoutes un surplus pour te réconcilier avec toi. Il est important de se sentir belle à chaque instant. Les rencontres sont imprévisibles et peuvent se passer même chez toi.

Alors il faut toujours être sur ses gardes. Si tu te sens bien dans ta peau, dans tes vêtements et en plus tu portes de la belle lingerie, ta confiance en toi ne cessera d’augmenter.

Viens avec moi, nous faisons la même taille de confection. J’ai un peu de tout de ce qui se vend en lingerie. À toi d’essayer et de trouver ton bonheur.

  Le dressing de Chloé, avec son immense verrière donnant sur la terrasse, est une pièce maîtresse de l’appartement. Le plafond est façonné en carreaux de verre et donne libre vue sur le ciel méditerranéen, bleu profond et uniforme. Je pleins la femme de ménage.

  On accède à cette pièce par la cuisine, la chambre de Chloé et du salon. Le sol est couvert de moquette épaisse et au milieu se trouve un podium en parquet assez spacieux pour un petit défilé. Les murs sont constitués par des placards à portes coulissantes, entièrement couvertes de miroirs. Sur le podium on peut s’admirer sur toutes les coutures. La majeure partie de la journée le soleil est au rendez-vous.

  Chloé ouvre une des portes où elle entrepose sa lingerie. Je suis frappée par le choix. Incomparable avec le magasin que j’ai vu. Ici s’abrite une gigantesque collection en tout couleurs, matières et genres. 

Le soleil se miroite dans les soies et vinyles. C’est éblouissant.

  -Je n’ai jamais vu autant de sous-vêtements féminins à la fois. Tu es une véritable passionnée de la lingerie Chloé ! Comment as-tu fait pour réunir autant de pièces ?

  -Plus de vingt-cinq ans de recherche. Dans ma jeunesse c’était assez laborieux. Je ne suis pas née à la bonne époque. Les années soixante-dix avaient décimé le choix. On ne trouvait quasiment rien d’original. C’était ennuyeux et moche.

Le collant avait balayé les dentelles d’autre fois et l’unisexe s’installait en force.

Dans ma vie, même toute jeune, je ne me suis jamais laisser influencer par les autres. J’ai toujours essayé de développer mon propre goût.

Ma mère aussi était une fanatique de dessous. À un moment où on ne trouvait presque plus rien en dentelle, je faisait ses placards, remplis de guêpières, serre tailles et porte-jarretelles. J’aimais bien ce look rétro et j’aimais déjà contraster avec ce que l’on rencontre tous les jours.

J’ai abandonné l’école à seize ans pour me consacrer entièrement à la danse.

J’étais une jeune fille romantique, sentimentale et rêveuse, mais aussi affirmée, ambitieuse à l’outrance, désirante d’être désiré avec une folle envie de vivre des histoires pas communes.

Je suis venue à la belle lingerie par mon propre goût. Je trouvais cela tellement beau. Je passais des heures à me regarder et à essayer. Les dimanches j’allais à Saint Sernin à Toulouse pour le marché aux puces. Je faisais des belles trouvailles à moindre prix car j’étais quasiment la seule cliente pour ce genre d’articles. J’ai chiné des corsets du début du siècle, des vraies merveilles.

Je me suis aperçue assez vite quel effet des beaux sous-vêtements produisent sur les hommes. Alors je joins l’utile à l’agréable.

Quand M. m’a proposé de poser pour « la fille aux cheveux noirs » j’ai passé ma journée à choisir mes dessous. Imagine, à quel point je fus déçue, quand il m’a montré le petit vestiaire pour me déshabiller.

  -N’aimait-il pas la lingerie, Chloé ?

  -Ta question manque de réflexion Bella. Tu connais son œuvre qui regorge de fantasmes en ce sujet. M. adorait la coquetterie vestimentaire. Mais à rapport d’autres hommes elle n’avait aucun pouvoir érotique sur lui. Il pouvait résister à la beauté et à la tentation comme je n’ai jamais vu un autre homme. La plupart des mâles sont prêt à tout devant une belle dont la beauté est rehaussée par des dentelles. Lui non, il restait calme. Ce calme imperturbable m’était pesant et m’effrayait autant qu’il me fascinait. M. n’était pas le genre d’homme qu’on tient - excuse moi l’expression - par le cul. Au début je croyais qu’il était insensible à la nudité à cause de son travail où il voyait des femmes dans leur plus simple appareil à longueur de journée.  

J’ai appris mieux le comprendre quand j’étais devenue sa femme. Au début de notre mariage, je me heurtais à ses habitudes. Pour conforter ma place j’avais décidé de me refuser à lui. Ce jeu a duré des semaines et il ne m’a rien apporté. J’avais beau à le provoquer de importe quelle manière, il ne réagissez pas. J’étais désespère et croyait qu’il se consolait ailleurs.

Pour moi la leçon fut dure.

Un jour je l’ai mis devant la question. Non, il ne m’avait pas trompé. Ce n’était pas son style. Il s’était assez amusé avant notre mariage dans des aventures sans lendemain. Mais il m’a fait comprendre que sa force envers des femmes venait de sa faculté de concentration qui lui permettait à sa guise d’arrêter le programme sexualité.

  -J’ai lu un article à ce sujet dans une revue de psychologie. Sigmund Freud vers l’age de quarante ans parle du fait qu’il avait sublimé sa sexualité au profit de ses recherches.

  -Tu n’imagines pas le calvaire Bella, de vivre avec un spécimen pareil. Tu ne peux prendre aucune emprise sur lui. Vu qu’il lui manquait en plus la notion du temps, il pouvait attendre tranquillement.

E. m’a expliqué beaucoup de détails sur lui. Ce qui m’étonnais le plus, c’était le fait qu’il puisse faire de l’amour à une femme mécaniquement, sans éprouver la moindre sensation physique. Je n’aurais jamais imaginé que la frigidité masculine puisse exister.

Heureusement ce genre de cas est rare. Sinon la vie de bien de femmes serrait dure.

Ce qui me fascine dans la lingerie personnellement, c’est la possibilité de me parer d’un érotisme adapté à mes humeurs.

Depuis des années je suis une inconditionnelle du string. J’ai une nette préférence pour la dentelle de Calais surtout quand elle est bien travaillée et brodée.

Comme base j’utilise un bustier satiné et un string assorti. Un bon bustier est un moyen efficace pour garder ses seins en bon état, pour éviter qu’ils tombent. Jusqu’à maintenant je ne me suis pas trop mal défendue.

Je ne porte quasiment jamais des collants. C’est mon penchant provocatrice et égoïste aussi. Quand on sait qu’on a sous sa robe, un porte-jarretelles et des bas, on à une façon différente de marcher, de s’asseoir. À mon age la couture s’impose pour augmenter l’effet rétro.

Je raffole aussi des guêpières. Je me sens protége comme dans une coquille.

Je consacre au moins un jour par semaine au shopping et je dévalise souvent des lingeries. J’achète ce qui me plait. Une seule idée guide mon choix : vais-je vraiment mettre mon nouveaux habit. Je n’achète pas pour collectionner, mais pour porter.

Depuis des années je suis une fervente adepte du vinyle. Cette matière est fantastique. Elle est aussi douce que la peau féminine, mais trop épaisse pour laisser deviner ce qui se cache en dessous. Son aspect froid au toucher augmente l’érotisme. Je préfère le vinyle au latex, malgré le fait que j’aie énormément porté ce dernier dans les années quatre-vingt, quand M. se passionnait de cette matière pour sa peinture. Alors, même en dehors du travail je me promenais devant lui dans des tenues hallucinantes. Un jour il m’a pris de côté et il m’a dit :

Chloé, j’aimerais bien te retrouver de temps en temps dans des petites robes d’été, toutes simples, sinon ne pourrais jamais décompresser de mon travail.

Il m’arrive aussi de mettre des dessous en cuir. J’adore la rigidité de certaines tenues en cuir verni. Mais l’entretien est laborieux.

J’ai une amie de longue date, très connue dans le monde de la mode qui tient une boutique de lingerie à Paris. Elle ne fait que des créations. Je lui décris mes goûts et elle me façonne le modèle. Elle me connaît si bien qu’on n’a pas besoin des longues discussions. Parfois elle m’envoie des échantillons pour découvrir.

  -Je donnerais beaucoup pour être à ta place Chloé. Les moyens d’une une petite bibliothécaire de village ne permettent pas de participer à ce monde de luxe. Pas que je me sente exclue ou jalouse, mais cet univers ne m’est pas familier du tout.

  -Tu tombes bien Bella. Justement, ce matin j’ai reçu des nouveaux modèles. En ce moment la tendance fétichiste est en vogue et le corset revient en force. J’en ai reçu deux, l’un en vinyle, l autre en dentelle lourde, copie conforme sur la mode victorienne. Je n’ai pas encore ouvert le paquet. Je voulais te faire la surprise.

  Je suis radieuse. Chloé sait me surprendre à chaque instant. Elle me fait partager son monde sans que j’éprouve la moindre gêne. La vie est facile en sa présence.

  J’ai de la chance. J’en suis consciente. Je suis une privilégie.

  Le carton est beau à voir. Sur un fond bleu noir sont imprimes des tulipes. Le carton est léger pour le volume.

  J’enlève le couvercle. Je comprends quel plaisir un homme puisse éprouver en déshabillant une femme. Drapée d’un tissue en velours noir, devant mes yeux, se découvre un corset en vinyle rouge chanel. Le toucher est froid et lisse. La moindre humidité sur les doigts et la glisse s’arrête. La matière est épaisse et opaque. C’est un corset court qui lève les seins pour les laisser déborder en pleine opulence. Il leur donne une parfaite forme de rêve.

  Le devant et l’arrière du corset sont découpés en ovales, descendant par devant jusqu’à la naissance du pubis et par l’arrière à mi-fesses. Les côtés sont découpés jusqu’en haut des cuisses. Il se lace par le devant où deux bandes de vinyle noir à œillets rivetés marquent l’emplacement du ruban. Les six jarretelles sont également en vinyle noir et leur réglage et agrafage se fait par des mécanismes en métal argenté. Le corset est livré avec des bas résilles rouges et des bottines à hauts talons d’un argenté comme on en voyait dans les boîtes de nuit au temps de Claude François. Je tourne mon regard vers Chloé pour chercher conseil.

  -Cet ensemble est spécialement conçu pour des beautés brunes comme nous. Niveau taille il n’y a aucun souci. Te sentiras-tu prête à porter ce genre de vêtements hors de la maison ?

Je m’entends dire :

  -Où est le défi ? Je serais obligée de le mettre sous une robe où on ne le voit pas.

  Chloé me récompense par un sourire radieux :

  - Quelle audace Bella ? J’ai du mal à te reconnaître. Je suis ravie que tu t’épanouisses enfin.

  L’autre corset est plutôt classique, comme on imagine ce genre de choses. Déjà la couleur est cucul la praline : un rose Barbie sur un tissue entièrement satiné. Deux corbeilles sont prévues pour les seins, je préfère. Pour du sein nu il vaudrait mieux un sacré volume dont je ne dispose pas.

  Le haut des bonnets et le bas du corset sont brodés de dentelle épaisse. Comme l’autre il est fourni avec des bas, couture en ce cas et couleur chair clair, plus des bottines comme les premières mais en rose laqué.

  -Tu devriez l’essayer, me dit Chloé. Il me semble parfaitement adapté à ta taille et ton personnage. Il contrastera bien avec ta coiffure ultra courte, un explosif mélange entre romantisme aigu et provocation impudique. N’ai pas de regret pour l’autre. Dans celui-là tu feras l’unanimité !

  Je me rend compte à quel point je me suis adaptée au mode de vie de Chloé. Comme elle, je me suis débarrassée depuis des heures de mes vêtements, mis à part un petit pull. Je ne suis absolument plus embarrassée de me promener les fesses en l’air ou entièrement nue devant elle. Mon pubis sans poils est devenue une agréable habitude et je serais plutôt mal à l’aise sans une épilation.

   Mon corset se lace par un ruban rose dans le dos. Chloé dispose d’une technique parfaite pour ajuster des corsets. Sûrement une conséquence de ses habitudes vestimentaires. Porter un corset pour la première fois est une révélation, malgré le fait que Chloé n’ait pas serré les rubans trop forts. J’ai un peu de mal à respirer par le ventre et dois me contenter de la respiration avec la poitrine. Je comprends pourquoi tant des femmes sont tombées en syncope jadis. Une sensation de vertige agréable me traverse la tête auquel s’ajoute l’effet des hauts talons. Je fais des allées et retours sur le podium pour me familiariser. À chaque pas je sens les bas bien tenus par leurs attaches.

  Chloé avait raison. La démarche n’est plus la même. Je ris de me voir si belle dans le miroir.

  Chloé a enfilé l’autre corset. Il lui va à merveille comme tout ce qu’elle porte. La lumière de fin d’après-midi accentue encore son look agressif. Elle s’est mise ses cheveux en chignon est semble débarquer d’une autre planète. J’aimerais être aussi belle à son âge. Sa peau est ferme et lisse et ses fesses joliment galbes par le vinyle. À cause des hauts talons son fessier me parait encore plus rond. Il y a une grande similitude entre nos corps. La seule différence est la taille. Je suis de cinq centimètres plus grande que Chloé. Si on avait la même longueur des cheveux et la même coupe, nous pourrions être des sœurs.

  Pourquoi jusque là cette similitude entre nous m’a échappée. Pourtant nous avons passé des heures ensembles dans des pièces à miroirs. Je n’ai pas su voir. L’œil de Chloé a de l’expérience. Il perçoit le moindre détail au premier regard. Moi, il me faut des mois pour comprendre. Mais pourquoi je veux toujours comprendre, pourquoi le message de Chloé ne passe pas. Arrête de réfléchir sur des sujets complexes. Ne pense qu’à ton plaisir. Ne laisse pas les autres décider à ta place, soi acteur de ta vie, pas spectateur.

  J’ai une envie soudaine de Chloé et comment je pourrais mieux entrer dans le monde du spectacle que sur un podium perdu au milieu d’un bleu enivrant. Je tends mes mains vers elle. Elle est heureuse, parce que pour la première fois je montre spontanément de l’initiative. L’érotisme du corset n’est pas une légende. Nos respirations sont différentes, nos cries plus aigus. Voila une autre manière intéressante de se procurer du plaisir.

 

suite

Dim 12 oct 2008 1 commentaire

très envolée cette écriture limpide, légéreté qui va à merveille près de la douceur orientale.

de vives surprises

avec ma bienveillante considération.

Xavier

simon - le 12/06/2013 à 14h40

Merci pour votre gentil commentaire, Xavier.

isabelle183