Discipline Domestique Romantique

Jeux de soubrette (suite)

  Je suis enchantée par l’idée. Je ne me sens pas encore parfaitement à l’aise dans mon rôle, mais Chloé disperse mes inhibitions avec savoir faire et beaucoup de tact en réagissant positivement à mes moindres initiatives. Elle ne fait jamais les choses à moitie ou à contre coeur, elle s’y donne à fond quand elle en a envie. 

  -Très bonne initiative Chloé.

  Je parle comme une institutrice. Chloé à du penser la même chose que moi. Nous éclatons de rire, un fou rire avec des larmes aux yeux. Quand on est stressé rien ne détend mieux que le rire. Une thérapie infaillible, simple et saine. Il me faut un bon moment pour continuer notre mise en scène en me donnant des zèles autoritaires à nouveau. J’ai du mal à réussir, mais pourquoi déguiser ma voix. Il suffit de rester naturelle.

  -Donc aujourd’hui tu t’occuperas de moi. Tu me soigneras, me bichonneras, tu me prépareras des petits plats et tu me serviras á table.

  -Volontiers Mademoiselle Bella. Que désiriez-vous pour le souper ?

  Une lectrice m’a emprunté un livre de cuisine aujourd’hui. Cela m’a donné une idée. Je n’ai jamais vue manger Chloé du fromage tandis que moi j’en raffole. Une pensée bizarre me traverse l’esprit. J’aime les fromages bien faits qui dégagent une certaine odeur. Se trouve-t-il dans l’univers de Chloé où tout sent les essences de fleur, une place pour les fromages bien faites ? Répugne-t-elle les odeurs fortes ?  

  De l’autre côté on parle des fromages à caractère. Chloé est une femme de caractère.

  J’ai un livre sur les fromages à la bibliothèque, commandé sur mon initiative. Payé par la mairie. J’ai regardé la fiche. Elle était vierge, pourtant la France est le pays du fromage.

  Ce livre est très bien illustré et m’a permis de découvrir des sensations gustatives jusqu’alors inconnues. 

  J’ai envie de bousculer l’univers de Chloé, comme elle déconcerte le mien.

  Je lui imposerai un plateau dont elle se souviendra toute sa vie. J’ai fais une petite liste dans ma tête qui n’est pas dépourvue de piquant.

  -Eh bien, comme entrée, une soupe de légumes, pas du prêt à consommer venait de ton traiteur, mais faite maison par tes soins. Ensuite une spécialité régionale, disons une daube et pour finir en beauté un bon plateau de fromage ; le tout accompagné d’un vin surprise.

  Chloé me regarde avec des grands yeux, tellement elle est surprise par mon initiative.

  -Je ne sais pas du tout cuisiner. Je ne sais que réchauffer au micro-onde, et encore. Tu ne seras pas contente du résultat.

  -Dans ce cas tu sais ce qui t’attend.

  -Je suis à tes ordres Bella. Pour toi je serai une vraie perle d’intérieur. Je te propose de commander ce qu’il nous faut par téléphone. Commencé par les légumes et la viande.

Que désires-tu comme fromage ? Je ne suis nullement spécialiste dans ce domaine.

Elle a l’air désolé. Puis elle enchaîne :

  -Il suffit de passer un coup de fil à la crémière Mademoiselle. Dites-moi ce que je dois commander.

  Et me voici, une fois de plus, prisonnière de ma tendance de vouloir tout interpréter. J’ai espéré secrètement sa réponse qui me satisfait entièrement. J’ai trop envie de lui imposer quelque chose qu’elle ne connaît pas et de la forcer à finir son assiette par la contrainte s’il le faut.

  -N’aimes-tu pas le fromage Chloé ?

  Pour la première fois depuis notre rencontrer je la vois se décomposer. Elle est terriblement gênée. Tiens donc, une lacune ; Chloé mise sur la touche.

  - C’est l’odeur qui te dérange ?

  -Un peu … beaucoup.

  -Que dirais-tu, pour exorciser ta hantise, d’un plateau d’enfer de fromage qui sent de loin la petite fille négligée ? Que des pattes molles bien faites, que l’on nome bizarrement des fromages de caractère. Je n’ai jamais compris pourquoi notre langage dans ce cas précis établi un tel lien entre la mollesse et le caractère. Un mystère qui nous apprend à ne pas se fier aux simples apparences. Souvent il faut goûter pour connaître la véritable nature des choses.

Tu auras droit à une belle assiette Chloé et gare à toi si tu laisses des restes.

  -Si tel est ton souhait Bella, je serai obéissante. Peut-être j’aurais besoin que tu m’administres de la discipline avant pour m’encourager.

Maintenant si tu me le permets, j’aimerais me changer avant de passer les commandes. Je ne vais tout de même pas réceptionner nos courses, à moitie nue. Et si on s’occupait de ma tenue.

Règle numéro un et deux : je ne dois sous aucun prétexte montrer ni mes fesses nue ni mon sexe épilée devant d’autres personnes que toi. Je dois cacher mon pubis sous une culotte pour ne pas choquer.

  Décidément nous sommes de bonne humeur. Dans le dressing j’assiste ou plutôt je surveille l’habillage de Chloé. J’ai l’embarras du choix. Tout d’abord les sous-vêtements.

  J’opte pour une guêpière très rigide en satin noir épais qui n’a pas que le laçage en commun avec un corset. Comme la plus grande partie de sa lingerie, c’est une création faite sur mesure. Les seins de Chloé semblent doubler leur volume dans les bonnets. Sa taille, déjà bien marquée, devient encore plus fine. Ses fesses, étroitement tenues et mises en valeur par le vêtement, sortent en forme de pommes parfaites, fermes au toucher. Les cuisses à Chloé sont minces comme chez une jeune fille et ne dissimulent nullement, vu par derrière son sexe. L’absence totale des poils donne un aspect propre et soigné. Un simple coup de gants de toilette semble suffire pour chasser des mauvaises odeurs. Des bas coutures s’imposent avec cet accoutrement. Chloé sort fièrement des bottines à hauts talons dont le laçage est assorti à celui de la guêpière.

  Un string préserve la vue sur son intimité et ne masque pas plus que nécessaire ses lèvres charnues. Après un maquillage du soir, les cheveux, soigneusement attaches, disparaissent derrière une coiffe blanche de soubrette avec libre vue sur une frange noire. Une robe courte et évasée en satin noir brillant s’arrête juste à la hauteur des jarretelles et les dévoile à chaque mouvement. Pour donner plus d’ampleur à la robe, Chloé superpose des jupons blancs en dentelle, garantissant un effet frou-frou. Un minuscule tablier blanc, et le tour est joué.

  -Je te plait malgré mon âge, me demande Chloé avec un air inoffensif.

Je ne peux qu’approuver.

  Chloé commande le fromage. Elle met le haut parleur, manière de s’amuser un peu.

  -Ici la maison de Madame M. C’est son employée de la maison. Madame souhaiterait un plateau de fromages à caractère.

  -Comment désiriez vous ces fromages ?

  La voix de la commercent me paraît d’un certain age. Elle parle avec le fort accent du sud, si typique à notre région.

  -Bien faites, s’il vous plaît. 

  -Je partage entièrement les goûts de votre patronne, une vraie connaisseuse. Pas de problème. J’ai tous ce qu’il vous faut, Mademoiselle, même du presque coulant pour certaines variétés.  À vous de choisir.

  -Plutôt coulant que trop frais. Madame me tiens personnellement pour responsable du bon déroulement de ses commandes. Elle a sa façon à elle de se faire respecter. Vous la connaissez bien.

  - C’est une célébrité locale. Madame M ne manque pas de piment. Mais elle ne va tout de même pas vous punir, si vous commettiez une erreur ?

  -Ne plaisantez pas avec ça, Madame. La vie des employées de maisons se passe souvent encore à l’ancienne. Nous sommes à la campagne après tout. La bonne tenue d’un important ménage comme celui de ma patronne exige une discipline stricte et rigoureuse. C’est le métier qui le veut.

  -Alors, si je peut me permettre Mademoiselle et avec tout le respect que je dois à votre patronne, puis-je vous demander comment elle vous punie ?

  La crémière me semble décidément bavarde et curieuse. Je me tiens la main devant ma bouche pour ne pas éclater de rire à haute voix. Chloé reste stoïque, au moins en ce qui concerne sa voix.

  -Vous voulez un dessin ? Au martinet ou à la cravache bien sur, selon la gravité de mes fautes.

  -Déculottée ?

  -Evidement. Il s’agit d’un châtiment. Pour le rendre plus efficace il faut un impacte psychologique considérable.

  -Et vous acceptez ?

  Chloé se donne outrée.

  -Avec les temps qui courent, il n’est pas évident de trouver un emploi aussi bien payé que chez Madame M. Je tiens fermement à ma place.

N’oubliez pas que Madame me corrige aussi pour mon bien. À moi de ne pas commettre des erreurs. Sans fautes pas des punitions. Je me sens en bonne main chez Madame M. Elle est sévère d’accord, mais entre nous, ne ferrions nous pas pareil à sa place ? L’autorité est indispensable dans la vie. Quand elle est imposée, elle ne doit pas être discutée. Notre société manque de la discipline. Heureusement il y a encore des personnes qui savent l’appliquer.

  -Vous avez des idées bien en place pour une jeune femme, répond la dame d’une voix songeuse.

Quand j’étais jeune, le bon comportement était de rigueur. Ici à la campagne on se servait du martinet. La cravache était réservée aux jeunes filles de bonnes familles. Bien sur, à rapport de nous, elles dénotaient par leurs manières impeccables. La qualité de l’éducation à la cravache est bien supérieure au martinet. Vous ne savez pas quelle chance vous avez. Une bonne fessée n’a jamais fait du mal à personne.

Vous seriez livrée dans dix minutes. Croyez moi Madame M ne sera pas déçue de la qualité. Vous ne courrez pas le moindre risque pour vos fesses, sinon en cas de réclamation, je me mettrais bien volontiers à votre place.

  Chloé raccroche.

  -Tu vois Bella, même des dames de bonne moralité, approuvent nos jeux. Tu as entendu. Pour une soubrette j’ai de la chance. Cet ainsi que l’on gagne des galons de noblesse. Me ferais-tu chevalière de la légion de fées de logis à coup de cravache ? Où me remets-tu par l’application du martinet à ma place de domestique.

 

suite

Sam 27 sep 2008 Aucun commentaire