Discipline Domestique Romantique

                        Les oiseaux bleus

 

Petit à petit l’été et les vacances tendaient vers la fin. Le retour de Camille était prévu pour la semaine suivante. Il tardait Lucy à revoir son amie. En appliquant soigneusement les consignes de Nadège, elle avait gagné de nombreux privilèges. Il ne manquait plus le droit de sortir. Ce but tant désiré dépendait uniquement de son admission aux « oiseaux bleus ». Elle savait la sélection difficile, mais pas impossible.

Lucie était une fille ambitieuse qui ne croyait pas au hasard. Elle s’exerçait sans relâche en tenue sur des musiques entraînantes, révisant ses pas à chaque occasion. Elle avait toujours eu un faible pour la danse et un bon sens de rythme. Rapidement elle se déplaçait sur les hauts talons avec aisance et étonnait Nadège de jours en jours par ses progrès. Elle réussit à ajouter la marche de parade de la corporation à son répertoire en exécutant les mouvement avec précision et en épousant le rythme par le claquement de ses talons.

Deux phrases de Nadège hantaient en permanence ses pensées :

 

« Tu as la chance de devenir un « oiseau bleu » et c’est tout ce qui devrait compter pour toi. »

 

Et :

 

« Si tu arrives à intégrer la troupe, nous réviserons tes privilèges. »

 

Le grand jour venu, elle se sentait prête pour le casting.

Malgré une dizaine de candidates dont que deux allèrent être retenues, elle ne se découragea pas, décidée de donner le meilleur d’elle.

Elle se  découvrit étrangement émue en quittant la maison en tenue de parade, accompagnée par sa tutrice qui ne cacha pas sa fierté pour son élève.

Lucie possédait un joli corps et un visage harmonieux. Elle ne put nier que l’uniforme la mit en valeur. En arrivant à la salle de sélection, elle remarqua les regards envieux des autres candidates et leurs tutrices.

Lucie et Nadège formaient un joli couple. Nadège n’était pas seulement l’éducatrice la plus respectée, mais aussi de loin la plus belle femme du village. La concurrence venait de sa propre maison et Lucie le savait trop bien. La ferme intention de défendre la réputation de sa tutrice par une brillante performance, lui fournit le mordant nécessaire de s’imposer dans cette compétions.

 

Les candidates alignées l’instructrice et la présidente du club firent une première inspection.

 

« Mademoiselles, la discipline est le meilleur moyen pour mettre l’ordre dans le chaos de vos ambitions, émotions et contradictions personnelles », dit la présidente.

« Et elle est de fer ici, croyez-moi. Vous apprendriez chez nous trois choses avant tout : Manier vos baguettes, marcher au pas cadencé  et la signification de l’esprit de troupe pour livrer un joli spectacle. Nous ne tolérons aucune manifestation d’individualité. Vous portez toutes la même uniforme et nous interviendrons au moindre faux pas de l’une parmi vous dans une représentation publique par une punition collective.

Quand vous porteriez votre uniforme hors de cette maison, nous attentons de vous un comportement irréprochable qui fait honneur à notre corporation.

Gare à celle qui enfreint cette consigne. Elle sera corrigée devant la troupe au grand complet.

Nous vous considérons en adultes et non en filles immatures. Par conséquence pour marquer cette différence nous appliquons la cravache qui vous changera du martinet de la maison.

Nous allons commencer par une inspection de vos tenues et vos allures.

 

L’une après l’autre fut convoquée devant le jury pour se présenter. Selon la démarche de la fille, Lucie saisit immédiatement les concurrentes les plus dangereuses. Il n’y avait que trois places disponibles. La bataille allait être rude.

Il y avait une malheureuse candidate très gracieuse qui se fit éliminer dès le début, car sur le chemin elle avait salie le talon de ses cuissardes par inattention sans se rendre compte.

Lucie, habituée aux exigences de Nadège, n’eut pas négligée en entrant dans salle de jeter un regard critique dans un des miroirs pour s’assurer de mettre toutes les chances de son côté.

Avant d’être congédiée, la fille fut sanctionnée de 6 coups de cravache pour manque de respect envers un uniforme prestigieux. L’instructrice lui dénuda le derrière et lui fit adopter la posture que Lucie avait apprise avec Nadège au fil de la semaine. Elle reçut son châtiment en exposant les rondeurs bombées de son séant aux recrues restantes qui manifestèrent leur accord avec la présidente par des timides rires de ravissement, trop contentes que le nombre de concurrentes se rétrécît.

Sa tutrice s’empara de la fille par l’oreille en lui promettant un deuxième spectacle privé en arrivant à la maison.

Lucie ne tenta pas d’imaginer la réaction de Nadège en cas d’échec. Alors elle resta concentrée sur les épreuves à venir. Mais elle se sentit fort émue d’avoir assisté à une première fessée en public et il lui tarda déjà les suivantes. En quelque sorte l’ambiance chez les « oiseaux bleus » l’inspirait et lui provoqua sa première « sueur » de l’entrejambe bien consciente. Il en sembla de même pour ses concurrentes qui se trahirent par l’aigu de leurs ricanements et la cadence de leurs respirations. Lucie comprit mieux l’épaisse doublure en coton renforcé du bas de maillot.

 

Les présentations faites il fallait passer à la pratique, d’abord en individuel. Lucie, fort de son expérience en gym tonique au réveil, plus exercices supplémentaires d’une laborieuse semaine, se montra dans une excellente condition physique qui lui valut un petit compliment du jury.

Elle fut la seule à ne commettre qu’un seul lapsus, mais impressionna le jury par la manière dont elle assuma les conséquences aussitôt par un reflex acquis chez Nadège, en adoptant une posture irréprochable de punition. Elle ne se rendit même pas compte à quel point elle avait fait sien ce geste qui ne lui demanda aucune réflexion.

Ce petit plus lui valut l’approbation de son sérieux par la présidente et le mépris ouvert des autres concurrentes qui n’apprécièrent guère ce genre de fayotage.

La plus choquée fut Lucie qui réalisa à quel point l’éducation de Nadège laissait de traces visibles et à quel point il serait difficile de les cacher par la suite devant ses amies. Camille lui avait annoncé par courrier son retour pour dans trois jours. Tout devenait urgent.

 

Quand l’heure sonna des épreuves en groupe, ils n’en restèrent que quatre filles dont notre héroïne. Elles eurent observé de multiples départs précèdes par des cuisantes fessées pour mauvaise impression et imposture malveillante devant le jury.

Pour corser la rivalité, la présidente annonça que seul deux nouvelles seraient recrutées au lieu de trois.

L’étape finale se prolongea par la diversité des exercices. L’instructrice fit parader les filles sur des chorégraphies complexes qui ne permirent pas la moindre inattention. Il fallait lever se jambes bien hauts, encore et encore. L’art de la majorette devrait rester le privilège d’une élite. Les filles transpirèrent à grosses goûtes dans leurs uniformes et l’odeur de leur sueur saine, mélangée à celle causée par l’angoisse de se voir éliminée se remarqua de loin.

 

Lucie se tint avec bravoure, mais n’avait pas compté sur la malhonnêteté de son adversaire le plus farouche, une fille à dents particulièrement longues.

Celle-ci, sous prétexte d’un faux pas, envoya un coup de pied redoutable dans la cheville de Lucie qui tomba par terre en poussant un grand cri de douleur.

A cet instant Lucie crut apprendre une évidence pour la vie. Le but justifiait les moyens. Elle se leva aussitôt, mais fut contrainte de sortir du rang et endurer un châtiment exemplaire pour interruption du spectacle. L’institutrice se servait avec grande habilité de la cravache dont Lucie dut compter les coups à haute voix avant d’être envoyée sous la douche en passant le long corridor du milieu de la salle bordé des spectateurs.

Elle pleurait à haute voie de douleur et d’injustice dont témoignait son derrière abrité uniquement par le mince fil du maillot string. Elle saisissait mieux l'intérêt de cette découpe si singulière et se sentit profondément rabaissée non à cause de sa punition publique, mais à cause de son élimination aux préliminaires.

Elle réalisa avec quel plaisir elle eût aimé adhérer à cette troupe. Il s’agissait moins de son envie de se distinguer pour ses mérites devant Nadège et l’assemblé dans la salle que de la satisfaction retenue par une forme de loisir qui lui convenait.

Elle s’était toujours considérée comme une individualiste invétérée. Là, elle avait découvert le allégresse de se confondre dans un groupe et de rallier sa force à celle des autres. Il n’en restait que se larmes.

 

Quelle fut sa surprise quand – après sa douche  et habillée de nouveau – elle s’apprêta à rejoindre Nadège dans la salle pour rentrer à la maison.

Devant ses yeux ébahis ses anciennes rivales furent déshabillées de leur uniforme pour comportement inadmissible et reçurent des corrections magistrales pour mauvaise fois et manquement grave à la camaraderie. Leurs uniformes confisquées elles durent rentrer à la maison en exposant leur déshonneur par la nudité publique.

 

Lucie par contre eut droit à un quart d’heure de gloire. Sous les applaudissements de l’assemble pour sa réussite au concours d’admission elle se vit conférée les galons des « oiseaux bleus » sous forme d’épaulettes à rajouter à sa tenue. Ses nouvelles camarades l’accueillirent d’une manière chaleureuse qui fit du bien à Lucie.

Faisant partie désormais de cette société très hermétique, on lui expliqua les mœurs en vigueur chez les « oiseaux bleus » qui la ravirent au plus haut dégrée.

 

Quoi dire d’autres de cette journée mémorable ?

Ah oui ! Elle apporta la preuve qu’il fût possible de contourner les réglés de Nadège.

Ce drôle d’oiseau qu’était Lucie put sauver inespérément une partie de ses plumes. Comment et pourquoi ? Ceci est une autre histoire.



11 La mauvaise pente 

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Ven 30 mai 2008 Aucun commentaire