Discipline Domestique Romantique
Graine de fessée au clair de lune
Au début Lucie ne se rendit pas compte de l’impacte du fameux incident sur sa vie intime. Confortablement installé au plus profond de son âme sur un sol fertile et propice la graine ne mit pas longtemps à germer.
La chaleur indispensable à ce processus fut fournie par le souvenir de la joie maligne qu’elle eut éprouvée en observant la malheureuse élève devenir la cible d’une cuisante correction sous les yeux d’un public ébahi et enthousiaste.
Surprise d’elle-même, Lucie ne comprit pas son absence de compassion pour la victime.
En jugeant le bruit des claques et les cris qui ensuivrent, le martinet eut été appliqué avec fermeté causant sans le moindre doute une douleur considérable. Elle regretta amèrement de ne pas avoir eu l’occasion de contempler les dégâts causés par ce traitement sur le postérieur en question.
Lucie avait toujours eu un grand sens de franchise et rien ne la révoltait plus que l’injustice. Elle en faisait sa fierté de se mettre du côté des opprimés et avait défendu à maintes reprises ses convictions avec ardeur quand la cause lui paraissait justifiée.
Mais là, à aucun moment l’idée d’intervenir pour secourir la fille avait effleuré son esprit. Plongée dans un état quasi hypnotique qui l’empêcha du moindre mouvement, elle éprouva l’étrange volupté qui procure la vue du « juste châtiment » sur certaines personnes susceptibles. Pourtant elle ne savait même pas sur quoi reposait exactement le début de l’altercation entre Nadège et son élève.
En y réfléchissant avec recul Lucie n’approuvait pas son propre comportement. Elle aurait dû intervenir. La fierté de Lucie-Zorro avait reçu une sacrée gifle. Elle en voulait particulièrement à Nadège ce qui se manifestait dans un premier temps sous forme d’une haine non dissimulée envers cette dernière. Pour se libérer de ses émotions Lucie ne manquait jamais de noircir Nadège quand l’occasion se présentait. Bientôt ses amies, Camille y compris, gagnèrent le sentiment que Lucie menait une guerre privée contre ladite Anglaise sans trop comprendre le pourquoi.
Pour bien pousser, une graine, outre de la chaleur qui favorise la germination, a besoin de lumière pour se développer. Cette lumière se créa spontanément à chaque fois que Lucie éteignit sa lampe de chevet le soir en se couchant. Une multitude d’images illuminèrent ces moments de solitude et protégée par la pénombre de la chambre, elle cultivait dans son jardin privé une fleur obscure qui lui rendait bien ses soins.
Désormais quand elle fit le courses aux supermarché le rayon d’instruments de discipline ne la laissait plus indifférente comme avant. Quand elle ne se savait pas observée (et elle prit soin de bien vérifier avant), elle y fit un tour, le cœur battant, toujours sur ses gardes de peur qu’on la surprenne.
Parfois, d’un geste langoureux, sa main glissa sur un des objets convoités et elle essaya d’imaginer l’impacte sur sa peau pour se procurer ce frisson qui descendait comme une foudre le long de sa colonne vertébrale pour se rependre en agréable sensation de chaleur dans son bassin. Elle eut l’impression comme si ces instruments dégageaient une décharge électrique de plus jouissive au moindre contact.
Honteuse de son comportement elle se sauva aussitôt de toute vitesse, les joues échauffées et le visage rouge de mauvaise conscience. Elle n’arrivait pas à établir sur quoi se basait cette mauvaise conscience. Elle savait instinctivement qu’elle frôlait un interdit, mais lequel?
La solution de l’énigme se trouvait auprès de Nadège. Poussée par une curiosité incandescente Lucie se mit alors à espionner la maison de la voisine la nuit venue quand sa tutrice la croyait sagement dans sa chambre.
Ses efforts ne manquèrent rarement de récompense. Bien que les volets fussent fermés, elles ne firent pas obstacle aux bruits compromettants et quelques bribes de conversation. Protégée par l’ambiance nocturne Lucie savoura des concerts fessières à maintes reprises qui la mirent infaiblement dans ce drôle d’état auquel elle prit de plus en plus goût.
Elle se plaisait énormément dans son rôle de « voyeuse auditive ».
Habituellement elle se glissait après un beau concert toute émoustillée dans son lit pour se consacrer à la découverte de son corps en imaginant ce que les volets ne permettaient point d’observer.
Mais un beau soir d’été avec (et après !) un magnifique clair de lune accompagnée d’une sérénade à haute voix, en restant un peu plus longtemps pour respirer la proximité de ses complices involontaires un nouvel rebondissement accéléra son imagination vers un point de non retour.
La fessée finie elle s’attendait que la lumière allât s’allumer dans la chambre de la malheureuse élève. Or rien ne fut. D’abord elle entendit des voix de la chambre de Nadège, puis de tendres gloussements qui se transformèrent vite en petits cris voluptueux. Bientôt elle assista à des véritables manifestations de jouissance venant de la part de la punie qu’elle avait imaginé jusque là en innocente proie d’une austère gouvernante.
Elle se souvint de suite des paroles de la fille : « …mais tu ne peux pas comprendre… »
Oh que si ! Lucie avait enfin une première piste pour comprendre l’enthousiasme pour les méthodes de Nadège. Celle-ci ne savait apparemment pas uniquement châtier quand il le fallut, mais elle appliquait également un système de récompense de plus intriguant quand il eut mérite.
Plus tard dans son lit, pour la première fois de sa vie, Lucie s’imagina à la place de la fille sous la tutelle de Nadège. Ses activités solitaires lui procurèrent des sensations qu’elle n’avait jamais soupçonnées.
Mais une fois l’ivresse apaisée, elle resta seule avec une honte qui semblait terriblement étouffante et elle se jura de ne plus jamais espionner le ménage de la troublante voisine.
Désormais Lucie se sentit prisonnière d’une cruelle tenaille qui semblait l’écraser entre son envie de rébellion contre le monde des éducatrices et son désir inavoué de subir un traitement intense, appliqué avec fermeté par la main de Nadège.
Elle eut bon de tourner la question dans tous les sens, elle ne trouva aucune solution contre les élans brûlants que son corps lui imposait.
Impuissante de résister à cette marré déferlante sa colère se détourna de Nadège pour se diriger contre d’autres cibles. Elle commit de nombreux actes de désobéissance envers sa tutrice ou les réglés de bonne conduite au village, ce qui lui valut la réputation d’une fille difficile et peu fréquentable.
Ses copines par contre la vénéraient pour ses audaces et tentèrent d’imiter son comportement.
Inquiétée de son changement Lucie - de plus en plus malheureuse – pensait souvent à ce que l’élève de Nadège lui avait avoué en toute confiance :
« …je ne me suis jamais sentie aussi bien dans ma peau que depuis elle s’occupe de moi … malgré les marques sur mes fesses… »
Lucie était plutôt une fille douce, curieuse envers la vie et désespérément romantique, mais aussi dotée d’une énergie débordante et d’un sens pragmatique. Son nouveau rôle ne lui convenait pas. Elle n’avait aucune envie de s’abandonner à la dérive et quand elle apprit le départ de sa tutrice pour le début des vacances d’été, elle étudia avec attention la liste des places proposées par les autres éducatrices.
Son cœur se mit à trembler quand elle découvrit le nom de Nadège parmi eux. Après une rude nuit de réflexion sans sommeil sa décision était prise. Elle n’avait pas à inquiéter sur le succès de sa candidature. Personne ne voulait d’une telle place. Nadège faisait trop peur aux autres filles.
C’est ainsi que Lucie entamait un apprentissage singulier qui mériterait d’être raconté en détail.