Discipline Domestique Romantique
4.3 LE BAIN
Chloé me rappelle :
-Tu prends ton bain habillée, Bella ?
Bien sur que non. Mais je rêve encore un peu. Je ne sais pas trop bien où ce bain va me mener. Je commence à me déshabiller à quelques mètres d’elle et il me semble que je sois loin, loin derrière. Une symbolique distance nous sépare et c’est à moi maintenant de faire le voyage toute seule. Chloé m’a montré le chemin. Le monde alentour n’existe plus, s’arrête d’exister. Il devient un mouvement perpétuel que la mer efface. Je me sens libre. Je ne voit que Chloé : ses épaules, ses mains et sa magnifique chevelure si long, si brun, seule partie de son anatomie qui ne soit pas encore mouillée par le bain. Je n’ai que ma culotte à enlever, et tout me gêne en moi, ma nudité me gêne. Chloé est si belle, si désirable.
Son pubis épilé m’a impressionnée, intriguée. Je monte les marches de la baignoire et me glisse dans l’eau. Et une fois de plus j’ai recours à des mots simples pour satisfaire ma curiosité.
-J’ai vu que tu es entièrement épilée Chloé. Je trouve ça super joli. J’aimerais en faire autant, mais j’hésite encore. Je n’arrive pas à me décider.
J’essaye de me tenir dans l’eau aussi élégamment que Chloé.
-Je suppose que ce ne soit pas la peur de la cire ?
-Tu me connais bien.
-Question métaphysique ?
-Oui, comme d’habitude. Parle-moi un peu de ton approche, Chloé.
-Ma chère Bella, je suis épilée parce que les poils m’ont empoissonné la vie. Tout simplement. Je ne savais pas quoi faire avec. Leur texture est sèche et dru, leur touché est désagréable et aucun baume ne les rend soyeux et appétissants. J’ai tout essayé, les défroisser et les teintures. Rien à faire, malgré les efforts de mon esthéticienne. Je ne te parle pas des coupes, en cœur, en carré, en losange et j’en passe. Incoiffables, un vrai cauchemar, toujours des poils à travers. Tu ne peux même pas les maîtriser avec des gels coiffants. En plus, l’entretien de la forme est pénible. Tu passes tes journées dans les pots de cire ou avec la pince à épiler.
Je la regarde admirativement avec des grands yeux.
-Tu es trop cool, Chloé.
-Et toi, t’es trop crédule Bella. Mon discours te semble parfaitement plausible, car tu te bases sur l’idée que tu fais de moi. Tu imagines que j’ai grandi sans les moindres inhibitions. Je ne pense pas que cela soit possible. Chaque fille passe par les mêmes étapes. L’adolescence est difficile pour tout le monde. Devenir une femme est un procédé long et douloureux, peu importe comment t’étais élevée. On peut t’expliquer facilement la sexualité entre adultes, mais mettre des mots sur ce que tu ressens pendant que ton corps se transforme relève d’un défi de taille. Rare sont les parents capables de trouver des termes qui conviennent. Tu devrais y réfléchir puisque les mots sont ton domaine de prédilection.
-Tu ne sais pas à quel point tu me rassures Chloé. Je m’y croyais un cas désespéré.
-Ne sois pas trop dure avec toi. T’es un peu plus lente que d’autres. Peut-être parce que tu manques d’expérience dans la vie pratique. Cela te donne ton charme particulier. T’aimes réfléchir avant de t’engager dans une voie et surtout comprendre le pourquoi de chaque pas.
-Tu me cernes à la merveille Chloé ! Continue.
-Tu m’as dit que t’étais un fan de l’œuvre de mon mari. T’as déjà vu un seul poil pubien sur ses tableaux ?
-Je n’ai pas fais le rapport. Je croyais que cela concernait la liberté artistique.
-Admettons. Je suis née en soixante trois. Inutile de le cacher, tu peux le lire dans n’importe quelle biographie de M. Je déteste cette indiscrétion des journalistes, mais il faut que je fasse avec. C’est le revers d’un personnage public.
Quand j’ai posé pour la première fois, en soixante dix-neuf, t’étais encore un bébé. À cette époque les critères esthétiques et moraux étaient bien différents d’aujourd’hui. L’épilation du maillot, et je te parle pas de l’intégral, faisait pas partie des mœurs.
Les artistes, et les peintres font pas l’exception, se veulent toujours en marge de la société ou au moins en avant-garde. La plupart entre eux -M. en faisait partie - ne juraient en ce temps que par l’épilation intégrale pour les modèles sur leurs tableaux. Ceci dit, si tu voulais poser il fallait s’adapter. Ne crois pas que j’étais au courrant. J’avais que seize ans. Je suis une vraie brune et ma toison était plutôt bien fournie. J’étais très fière de ma jungle.
Mon premier tableau auquel j’ai participé fut le « Repos des Muses ».
-Je l’adore celui-là. Tu donnes bien en Terpsichore, muse de la danse et du chant.
-Heureusement tu m’as jamais entendu chanter, je suis une vraie catastrophe.Ce tableau alors, se veut un hommage à Ingres : Le songe d’Ossian, ce qui n’est pas difficile à déceler pour un amateur de peinture. Tu saisis ?
-Effectivement. J’ai vu ce tableau à Montauban au musée d’Ingres. Il n’y a que des femmes sans poils chez Ingres et on perçoit sans mal les grandes lèvres, comme sur le « Repos des Muses ».
-J’étais convoquée – avec les huit autres filles - un beau jour du mois d’août chez M., dans son atelier à Toulouse pour une première réunion de travail. À part deux filles, aucune de nous n’avais jamais posé pour lui. Il n’aimait pas les modèles connus et préférait traîner en ville en abordant des inconnues.
J’ai jamais été pudique, mais ce jour-là avait quelque chose d’un défi pour moi. D’abord parce que j’étais de loin la plus jeune. Je suis d’ailleurs le seul et unique modèle si jeune de toute la carrière de M. Il n’a jamais caché son attirance pour les femmes à partir de la mi-vingtaine.
Au vestiaire tout le monde se mettait à nu, pas évident pour certaines. T’imagines pas notre amusement de découvrir les deux anciennes entièrement épilées.
Ne vous réjouissez pas trop, a dit l’une, vous passerez toutes à la cire cet après-midi pour la séance de demain.
Ça jeté un froid. Cependant personne n’osait protester, top content de poser pour une légende vivante.
M. nous faisait parader pour distribuer les rôles. Il nous demandait de prendre des poses et traçait quelques esquisses. Cela durait plus de deux heures. Notre nudité ne le dérangeait nullement. Je dirais même qu’elle le laissait complètement indifférent. Ce contact avec le monde artistique m’a marquée à jamais. Un homme seul, au milieu de neuf femmes nues, qui ne perd pas le nord et qui reste concentré sur son travail. Dans ces conditions là, la nudité devient un outil de travail et se détache de tout contexte malsain que pourrait évoquer une situation pareille dans d’autres circonstances. Tout le monde se détendait et la séance fut une réussite, selon M.
À la fin il nous disait :
- Mademoiselles je vous attend pour demain à la même heure, souriantes, expressives et intégralement épilées à la cire. Je ne veux pas être dérangé par la moindre racine. Cela est le prix que vous acquitteriez pour la postériorité. Chaqu’une de vous aura un rendez-vous cet après-midi avec mon esthéticienne. Soyez ponctuelles.
Quand je suis rentrée à la maison, j’ai demandé conseil à ma mère qui m’écoutait avec sérieux, mais visiblement amusée.
-Chloé, m’a-t-elle dit enfin : Tu ne voulais pas te contenter de ta future carrière de danseuse, tu as insisté pour devenir aussi modèle de peintre à tout prix. Maintenant assume les conséquences. Chaque profession comporte des exigences.
Cet après-midi tu iras chez l’esthéticienne et tu t’appliqueras sagement.
-Tu as une mère fantastique Chloé qui te soutient dans tes projets. Tu dois être fière d’elle.
-Ne t’emballe pas trop Bella. Ma mère, une femme extrêmement ambitieuse, m’a élevée toute seule. Elle a placé en moi tous ses espoirs. D’accord, j’ai eu avec elle la liberté du choix. Toutefois une décision prise, elle veillait sur le suivi. Elle m’imposait une discipline de fer et gare à moi si je faisais des caprices. Pour elle, mai soixante-huit ne signifiait rien. J’ai reçu une éducation très sévère qui m’a fait comprendre l’utilité de la persévérance dans la vie.
À trois heures pile j’ai pointé chez l’esthéticienne. Elle me fit déshabiller entièrement.
Je suis tombée sur une vraie sadique cérébrale, au moins je le croyais. Je ne comprenais pas qu’elle ne se moquait pas de moi. Avec le recul, je pense qu’elle ne manquait même pas du tact, vu mon âge. Pour elle l’épilation intégrale faisait partie de son travail. Convaincue de l’utilité esthétique, elle crut me rendre service. Elle avait trop d’avance sur son temps.
Côté pratique, tout allait bien ; elle était plutôt douée. Par contre niveau réflexions, j’ai dégusté.
-Suivez-moi Mademoiselle. Je vais vous rendre présentable. Dans une heure cette broussaille ne sera plus qu’un mauvais souvenir. Vous allez vous sentir bien mieux.
Compte tenu de la longueur de mes poils elle me passait d’abord la tondeuse pour les raccourcir. Lui montrer mon sexe ne me gênait pas particulièrement, par contre quand j’ai dû lui présenter mon anus, j’éprouvais la honte ma vie. Je ne m’y attendais pas que ce serait vraiment de l’intégral à ce point.
J’ai survécu. À la fin elle m’a montré à l’aide d’une glace mes recoins le plus intimes que je puisse admirer son travail. Elle m’a demandé si j’étais contente de sa prestation et elle me conseillait de passer une crème apaisante le soir. En fait, elle opérait de la même manière que de nos jours.
-Maintenant vous êtes belle comme un ange Mademoiselle et ceci pour trois semaines environ avant que ça repousse. Revenez quand vous dépassez un centimètre.
Entre moi et ma mère, la nudité n’était pas un tabou. Je lui ai donc montré le résultat.
-C’est inhabituel, mais c’est vraiment jolie Chloé.
Avec tant de compliments, de la part de ma mère et de l’esthéticienne je me consolais de la perte de mes poils. Je me suis longuement admirée dans la glace et en me passant la crème j’ai découvert le frisson d’une voluptueuse sensation sexuelle.
Ce qui m’a réconfortée les plus, c’étaient les séances de pose. Entourée que de femmes épilées, j’ai pris l’habitude de mes nouvelles apparences et j’ai appris à les apprécier. Un seul nuage me gâchait un ciel au beau fixe : Quand je me douchait après l’entraînement de danse avec mes copines, elles essayaient de me transformer en cible de leurs moqueries. Cela ne prenait pas trop avec moi. En posant pour M., j’avais pris pied dans le monde des adultes et cela me donnait confiance en moi
Quand mes poils ont commencé à repousser, je me trouvais devant un choix : Redevenir comme mes copines ou continuer l’épilation. Surtout je ne voulais pas renoncer à mes sensations masturbatoires, devenues infiniment plus intenses. La décision fut facile, car M. me proposait « La fille aux cheveux noirs », suivie d’une série tournant autour du même sujet, quinze tableaux en tout dont un inédit que je cache au monde en attendant qu’une bonne occasion se présente. Je ne suis pas superstitieuse, mais je me suis jurée en guise de porte bonheur de rester épilée et j’ai tenu ma promesse. Ma carrière de modèle prenait une ampleur inespérée. À seize ans je gagnais très bien ma vie et j’ai pu me permettre mille fantaisies. Ma mère était fière de sa fille et me considérait désormais comme une adulte. En plus en danse j’avais des réelles capacités. Je dépassais de plus en plus les autres filles et on me promettait une grande carrière.
-Je n’en doute pas un instant Chloé. Tu es passée si souvent à la télé. J’ai vu tes prestations en rediffusion. Tu étais merveilleuse, la danseuse la plus douée de ta génération. Indépendante à seize ans. Cela me laisse songeur. Quand j’avais seize ans, tu étais mon idole.
-Tu es très gentille avec moi, Bella. Tes compliments me touchent profondément.
-J’ai beaucoup aimé ton histoire. Je trouve que tu es une femme décidée. Il faut beaucoup de persévérance pour mener deux carrières parallèlement.
Mais ce qui m’a émue le plus sont tes confidences sur tes sentiments intimes, les aperçues de ton âme que tu me fais partager. Je suis partie sur une question toute bête, comme il me semble maintenant et toi tu l’intègres dans un vécu passionnant.
-Ta question étais pas bête Bella. Elle te préoccupait visiblement.
-Un petit détail technique m’intrigue encore. Moi aussi, je m’arrange le maillot à la cire. Classique bien sur. Je trouve que l’on voit par ci ou par la une racine. Chez toi, on ne voit rien. On dirait que tu n’as jamais eu de poils. Quel est ton secret ?
-C’est du définitif par laser. Ca ne repoussera plus jamais. Comment tu trouves ?
-Frappant. Troublant. Exquis.
Tu sais que je suis une vraie torturée. Il y a encore un truc qui me chagrine.
La nature donne à toutes les femmes des poils au pubis, c’est ce qui nous distingue des petites filles. Veux-tu rester éternellement une petite fille ?
-Toi alors, tu m’en sors des bonnes. Je suis pas épilée pour retrouver la petite Chloé. Je t’épargnes aussi des discours à la noix, style hygiène ou culture. Je suis une femme et je me sens femme. Il ne me faut pas des preuves supplémentaires, ni l’approbation des autres pour être bien dans ma peau.
Bien sur les petits enfants connaissent ni le gêne ni la honte. Sur ce point de vue je leur ressemble.
Tes notions par contre, sont des notions d’adulte, mal dans sa peau. Pour rien au monde j’aimerais être à ta place. Je serai tentée de résumer ta sagesse dans une phrase : les enfants sont heureux parce que sans les poils ils ne risquent pas de croquer la pomme.
Alors rasons nous et soyons heureux. Comme tu constates, avec moi, ça marche. Qu’attends-tu pour faire autant ?
Hélas, en réalité c’est pas aussi facile. Déjà les enfants, on arrête pas de les embêter. La culture est un fardeau lourd à porter et chacun essaye de trouver de l’aide pour se soulager dans sa tache. On crée donc des petits porteurs supplémentaires. On se borne de leur répéter ce qui est interdit, ce qu’il ne faut pas faire est ce qui est gênant, en bref, nos valeurs du bien et du mal. C’est ainsi qu’ils perdent le paradis de l’enfance. Moi je suis adulte. Je connais le refrain.
Toi tu es gêne pour moi parce que tu essayes de te mettre à ma place. Rien que l’idée te fait honte, l idée d’être nue et comble de malheur, de ne pas avoir un seul poil sur le corps et ressembler à une petite fille en face de sa maman qui va lui donner son bain.
Mais une fois la première peur passée, il y a un sentiment qui se réveille en toi, sans que tu puisses le définir. Il est étrange, tu es troublée, émue. N’y pense plus, sinon tu risque de te perdre. L’excitation est une sensation difficile à cacher et il faut de l’expérience pour la maîtriser. Reviens à toi : imagine de prendre un bain entre filles, bonnes copines, qui ont fait un long voyage, qui ont eu chaud, qui ont transpiré et qui ne veulent pas sentir mauvais. Tu me suis !
Je me blotti contre Chloé. Quand je sortirais de ce bain je ne serai plus la même. Je le sais bien et je suis consentante. Chloé met le système d’hydro massage en route. Elle ajoute du bain moussant à la lavande. Mon corps se détend, je me sens vivante. Mon corps vibre et je ne repousse pas la main de Chloé qui commencer à me laver avec une douce éponge naturelle. Elle ne pose pas encore sa main sur moi. C’est l’éponge qui garde la distance entre nous. Chloé est un être merveilleux, pleine de tact et compréhension. C’est moi qui lui tends le coup, les bras, les seins, le dos, puis mes parties intimes.
C’est moi la petite fille, malgré mes poils. Je suis une petite fille sale, qui a sué et qui sent mauvaise. Ce n’est pas ma maman qui me donne le bain, c’est Chloé, ma copine, mon amie. Celles qui enlève les barrières et les obstacles sur mon chemin.
Sa main glisse sur mon entrejambe, mais ce n’est pas sa main que je sens, c’est
l’éponge. Mes yeux sont fermés. Suis-je en train de rêver ? Mes jambes s’écartent toutes seules, naturellement. Je n’ai pas envie de briser la magie. Des sensations inconnues me traversent,
me bouleversent. Le plaisir est omniprésent. Mes mains trouvent Chloé. La mousse a rendu l’eau glissante. Douceur au bout de mes doits, plaisir de la glisse. Le Paradis retrouvé. Je garde mes
yeux fermés. J’ai peur de me réveiller, j’aimerais que ce rêve continue. Je sens l’éponge sur mon sexe. Je suis sépare de Chloé par mes poils et une éponge. Je ne suis pas comme Chloé qui se
donne toujours à fond, qui ne cache rien. Mes doigts se réveillent et explorent une sensation oublie depuis mon enfance : un sexe doux et lisse, plaisant à toucher, un comble de volupté qui
m’emporte dans un univers parallèle.